« Planning familial (Ille-et-Vilaine) » : différence entre les versions

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L'association départementale d'Ille-et-Vilaine du Planning Familial est créée à Rennes en 1965 sous l'impulsion d'André Cahn, militant du syndicat Force Ouvrière. Les équipes du Planning Familial sont alors composées de médecins et de militant.e.s.
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L'association départementale d'Ille-et-Vilaine du Planning Familial est créée à Rennes en 1965 sous l'impulsion d'[[André Cahn]], franc-maçon, et notamment administrateur de la Caisse régionale d'assurance maladie, où il représente le syndicat Force Ouvrière, dont il est membre. Les équipes du Planning Familial sont alors composées de médecins et de militant.e.s, pour beaucoup enseignant.e.s.


== 1965-1972 : Le combat quotidien pour le droit à la contraception et l'éducation sexuelle ==
== 1965-1971 : Le combat quotidien pour le droit à la contraception et l'éducation sexuelle ==


A ses touts débuts le Planning familial d'Ille-et-Vilaine se situe boulevard Magenta à Rennes, puis il s’installe en 1967 dans les mêmes locaux que Force Ouvrière, 16 rue Thiers, à Rennes. Les adhérent.e.s peuvent s’y procurer des moyens contraceptifs : des diaphragmes, des gels spermicides, et les premières pilules contraceptives (fabriquées aux États-Unis). La contraception n’est autorisée en France qu’à partir de la loi Neuwirth datant de 1967.
À ses touts débuts le Planning familial d'Ille-et-Vilaine se situe [[boulevard Magenta]] à Rennes, puis il s’installe vers la fin de l'année 1966 ou en 1967 16 [[rue Thiers]], à Rennes, dans les mêmes locaux que l’Union départementale Force ouvrière et la Fédération Léo Lagrange, qui soutiennent l'association. Les adhérent.e.s peuvent y être conseillées par les militant.e.s et s’y procurer des moyens contraceptifs : des diaphragmes, des gels spermicides, et les premières pilules contraceptives (fabriquées aux États-Unis). La contraception n’est autorisée en France qu’à partir de la loi Neuwirth datant de 1967.
A partir de 1966, une longue collaboration commence entre le Planning familial d'Ille-et-Vilaine et l'Ecole Nationale de Santé Publique (aujourd'hui Ecole des Hautes Etudes de la Santé Publique) autour de l'éducation sexuelle (formation de professionnel.le.s de l'éducation, de l'animation, interventions dans les établissements scolaires ou de formation professionnelle).
Très vite, le Planning Familial compte des salarié.e.s.
Fin 1969, il assure une permanence dans le quartier de Villejean.


== 1973-1979 : La lutte pour le droit à l'avortement ==
A partir de 1966, une longue collaboration commence entre le Planning familial d'Ille-et-Vilaine et l'Ecole Nationale de Santé Publique (aujourd'hui [[EHESP|Ecole des Hautes Etudes de la Santé Publique]]) autour de l'éducation sexuelle : formation de professionnel.le.s de l'éducation, de l'animation, interventions dans les établissements scolaires ou de formation professionnelle.
 
Très vite, le Planning Familial compte des salarié.e.s, grâce à l'obtention de subventions publiques.
 
Plusieurs permanences se mettent en place en plus de celle de la rue Thiers. En 1971, l'association départementale est implantée dans la ville et propose cinq permanences : rue Thiers (proximité du centre-ville), rue de Lorraine (quartier de Villejean au nord-ouest de la ville, permanence « étudiants »), quartier de Belleville (à proximité de la rue de Vern), au centre médico-social du Landrel (sud-est), et enfin à Maurepas (nord-ouest). En outre, grâce à un rapprochement avec la CFDT, une permanence se tient au supermarché Mammouth ([[Centre Alma]]).
A partir de 1971 encore, une consultation de contraception est mise en place, en lien avec le Planning, à l'[[Hôtel Dieu]].
 
== 1972-1979 : Le Planning familial après l'émergence de la question de l'avortement ==


Depuis une loi de 1920, l’avortement est interdit et fortement réprimé en France.
Depuis une loi de 1920, l’avortement est interdit et fortement réprimé en France.
L'année 1973 est un tournant pour Le Mouvement du Planning Familial qui va se prononcer ouvertement pour la fin de la répression de l'avortement et va organiser une campagne de manifestations les 23 et 24 février 1973. Le Planning familial d'Ille-et-Vilaine y participe et distribue vraisemblablement le tract national dans lequel on peut lire « Devant une situation inadmissible et fidèles à notre conception de la liberté et de la dignité individuelles, nous récusons toute législation répressive. »
A partir de 1972, avec la médiatisation du {{w|Procès de Bobigny}} et l'arrivée du groupe [[Choisir-Rennes]], le Planning familial d'Ille-et-Vilaine doit se positionner sur la question de la libéralisation de l'avortement.
Le Planning Familial d'Ille-et-Vilaine n’organise pas d’avortements illégaux ni de départs en Angleterre avant la promulgation de la loi Veil en janvier 1975. Par contre, les militant.e.s qui le souhaitent donnent rendez-vous aux femmes dans des cafés, et là leur donnent des noms et des indications, les mettent en relation les unes avec les autres pour qu’elles s’organisent collectivement pour partir en Angleterre. Il y avait un départ chaque semaine.  
Les militant.e.s distribuent un texte contre la répression de l'avortement en février 1973 et participe à la manifestation de soutien à Annie Ferrey-Martin<ref>[http://tahin-party.org/ivp.html ''Avorter. Histoires des luttes et des conditions d'avortement des années 1960 à aujourd'hui''], collectif IVP</ref> organisée par [[Choisir-Rennes]] le 18 mai 1973.  
Grâce à la mobilisation des féministes, la loi Veil qui autorise l’interruption volontaire de grossesse est promulguée en janvier 1975. Un centre IVG ouvre à l’Hôtel Dieu en avril de la même année : le Planning familial y accompagne sur place les femmes dans leurs démarches.
L'action officielle de l'association reste limitée et prudente mais, à l'initiative individuelle de quelques membres, une aide est apportée pour permettre à des femmes d'avorter à l'étranger, notamment en Angleterre.
Le travail principal de l'association reste l'information autour de la contraception et de la sexualité.
Vraisemblablement autour de 1975, une équipe du planning familial circule dans tout le département, notamment sur les marchés pour faire de l'information.
Vraisemblablement autour de 1975, une équipe du planning familial circule dans tout le département, notamment sur les marchés pour faire de l'information.
Un centre de planification et d'éducation familiale est ouvert au sein du Planning Familial d’Ille-et-Vilaine en 1977.  
Grâce à la mobilisation des féministes, la loi Veil qui autorise l’interruption volontaire de grossesse est promulguée en janvier 1975. Un centre IVG ouvre à l’[[Hôtel-Dieu]] en avril de la même année : le Planning familial y accompagne sur place les femmes dans leurs démarches.
Au milieu des années 70 et ce pendant 3 ans, suite à une revendication syndicale et à la grande grève de 1975, le personnel obtient qu'une permanence du Planning se tienne au supermarché Mammouth en Zup Sud (aujourd'hui Carrefour Alma). C'est une première à Rennes.  
En 1976, le Planning Familial s'installe au 9, [[place de Bretagne]] jusqu'au début des années 2000 et met en place un centre de planification en 1977.  
En 1976, le Planning Familial s'installe au 9, place de Bretagne jusqu'au début des années 2000.
En 1979, il se mobilise au sein du Collectif rennais pour l'avortement et la contraception (CRAC) pour le vote définitif de la loi Veil qui a lieu le 31 décembre 1979.
En 1979, il se mobilise au sein du Collectif rennais pour l'avortement et la contraception (CRAC) pour le vote définitif de la loi Veil le 31 décembre 1979.
 


== 1980-1985 : L’application des lois sur la contraception et l’avortement au quotidien==
== 1980-1985 : L’application des lois sur la contraception et l’avortement au quotidien==
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Dans les années 1980, le Planning familial d'Ille-et-Vilaine adopte dans ses statuts le terme d'association « féministe », à l’instar de la Confédération nationale du Planning.
Dans les années 1980, le Planning familial d'Ille-et-Vilaine adopte dans ses statuts le terme d'association « féministe », à l’instar de la Confédération nationale du Planning.
Il continue son travail quotidien dans les écoles, les centres de formation, au centre IVG de l'Hôtel Dieu qui ouvre un nouveau centre d'orthogénie fin 1982. Il fait aussi des interventions à la prison des femmes de Rennes.
Il continue son travail quotidien dans les écoles, les centres de formation, au centre IVG de l'Hôtel Dieu qui ouvre un nouveau centre d'orthogénie fin 1982. Il fait aussi des interventions à la prison des femmes de Rennes.
A la fin de l'année 1982, il se bat pour le remboursement de l'IVG. Une manifestation a lieu à Rennes en octobre 1982 et la loi permettant le remboursement est votée le 31 décembre 1982.
 
A la fin de l'année 1982, le Planning familial d'Ille-et-Vilaine s'investit dans la lutte pour le remboursement de l'IVG. Une manifestation a lieu à Rennes en octobre et la loi permettant le remboursement est votée le 31 décembre 1982.
L'antenne de Saint-Malo, vraisemblablement créée en 1973, devient centre de planification en 1983.
 
 
===références===
<references/>

Version actuelle datée du 15 juillet 2013 à 16:42

L'association départementale d'Ille-et-Vilaine du Planning Familial est créée à Rennes en 1965 sous l'impulsion d'André Cahn, franc-maçon, et notamment administrateur de la Caisse régionale d'assurance maladie, où il représente le syndicat Force Ouvrière, dont il est membre. Les équipes du Planning Familial sont alors composées de médecins et de militant.e.s, pour beaucoup enseignant.e.s.

1965-1971 : Le combat quotidien pour le droit à la contraception et l'éducation sexuelle

À ses touts débuts le Planning familial d'Ille-et-Vilaine se situe boulevard Magenta à Rennes, puis il s’installe vers la fin de l'année 1966 ou en 1967 16 rue Thiers, à Rennes, dans les mêmes locaux que l’Union départementale Force ouvrière et la Fédération Léo Lagrange, qui soutiennent l'association. Les adhérent.e.s peuvent y être conseillées par les militant.e.s et s’y procurer des moyens contraceptifs : des diaphragmes, des gels spermicides, et les premières pilules contraceptives (fabriquées aux États-Unis). La contraception n’est autorisée en France qu’à partir de la loi Neuwirth datant de 1967.

A partir de 1966, une longue collaboration commence entre le Planning familial d'Ille-et-Vilaine et l'Ecole Nationale de Santé Publique (aujourd'hui Ecole des Hautes Etudes de la Santé Publique) autour de l'éducation sexuelle : formation de professionnel.le.s de l'éducation, de l'animation, interventions dans les établissements scolaires ou de formation professionnelle.

Très vite, le Planning Familial compte des salarié.e.s, grâce à l'obtention de subventions publiques.

Plusieurs permanences se mettent en place en plus de celle de la rue Thiers. En 1971, l'association départementale est implantée dans la ville et propose cinq permanences : rue Thiers (proximité du centre-ville), rue de Lorraine (quartier de Villejean au nord-ouest de la ville, permanence « étudiants »), quartier de Belleville (à proximité de la rue de Vern), au centre médico-social du Landrel (sud-est), et enfin à Maurepas (nord-ouest). En outre, grâce à un rapprochement avec la CFDT, une permanence se tient au supermarché Mammouth (Centre Alma). A partir de 1971 encore, une consultation de contraception est mise en place, en lien avec le Planning, à l'Hôtel Dieu.

1972-1979 : Le Planning familial après l'émergence de la question de l'avortement

Depuis une loi de 1920, l’avortement est interdit et fortement réprimé en France. A partir de 1972, avec la médiatisation du Procès de Bobigny Wikipedia-logo-v2.svg et l'arrivée du groupe Choisir-Rennes, le Planning familial d'Ille-et-Vilaine doit se positionner sur la question de la libéralisation de l'avortement. Les militant.e.s distribuent un texte contre la répression de l'avortement en février 1973 et participe à la manifestation de soutien à Annie Ferrey-Martin[1] organisée par Choisir-Rennes le 18 mai 1973. L'action officielle de l'association reste limitée et prudente mais, à l'initiative individuelle de quelques membres, une aide est apportée pour permettre à des femmes d'avorter à l'étranger, notamment en Angleterre. Le travail principal de l'association reste l'information autour de la contraception et de la sexualité. Vraisemblablement autour de 1975, une équipe du planning familial circule dans tout le département, notamment sur les marchés pour faire de l'information. Grâce à la mobilisation des féministes, la loi Veil qui autorise l’interruption volontaire de grossesse est promulguée en janvier 1975. Un centre IVG ouvre à l’Hôtel-Dieu en avril de la même année : le Planning familial y accompagne sur place les femmes dans leurs démarches. En 1976, le Planning Familial s'installe au 9, place de Bretagne jusqu'au début des années 2000 et met en place un centre de planification en 1977. En 1979, il se mobilise au sein du Collectif rennais pour l'avortement et la contraception (CRAC) pour le vote définitif de la loi Veil qui a lieu le 31 décembre 1979.

1980-1985 : L’application des lois sur la contraception et l’avortement au quotidien

Dans les années 1980, le Planning familial d'Ille-et-Vilaine adopte dans ses statuts le terme d'association « féministe », à l’instar de la Confédération nationale du Planning. Il continue son travail quotidien dans les écoles, les centres de formation, au centre IVG de l'Hôtel Dieu qui ouvre un nouveau centre d'orthogénie fin 1982. Il fait aussi des interventions à la prison des femmes de Rennes.

A la fin de l'année 1982, le Planning familial d'Ille-et-Vilaine s'investit dans la lutte pour le remboursement de l'IVG. Une manifestation a lieu à Rennes en octobre et la loi permettant le remboursement est votée le 31 décembre 1982. L'antenne de Saint-Malo, vraisemblablement créée en 1973, devient centre de planification en 1983.


références