« Quartier 9 : du passé ouvrier ne faisons pas table rase » : différence entre les versions

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''Il est exact que dans la nuit du 15 au 16 juillet quelques uns de nos allumeurs se sont rendus coupables d’un délit d’entrave à la liberté du travail en empêchant, même par des voies de fait, leurs camarades de faire leur service. Mais l’exaltation de ces hommes provenait plutôt des libations auxquelles ils s’étaient livrés, que des retenues faites par la suite des amendes infligées, soit par l’Administration Municipale, soit par nous. Vous voudrez bien remarquer en effet que nous avons payé pour le dernier trimestre 1884 comme amendes la somme de 169 fr. 75 et pour le premier trimestre 1885 la somme de 32 fr. 25. Cette dernière somme seule a été retenue le 15 juillet avec les amendes infligées par nous qui s’élevaient à fr. 800.
''Il est exact que dans la nuit du 15 au 16 juillet quelques uns de nos allumeurs se sont rendus coupables d’un délit d’entrave à la liberté du travail en empêchant, même par des voies de fait, leurs camarades de faire leur service. Mais l’exaltation de ces hommes provenait plutôt des libations auxquelles ils s’étaient livrés, que des retenues faites par la suite des amendes infligées, soit par l’Administration Municipale, soit par nous. Vous voudrez bien remarquer en effet que nous avons payé pour le dernier trimestre 1884 comme amendes la somme de 169 fr. 75 et pour le premier trimestre 1885 la somme de 32 fr. 25. Cette dernière somme seule a été retenue le 15 juillet avec les amendes infligées par nous qui s’élevaient à fr. 800.
Huit hommes ont été renvoyés malgré les démarches faites par eux, leur mère ou leur femme pour conserver leur place, ils n’avaient donc aucune raison pour se plaindre.
Huit hommes ont été renvoyés malgré les démarches faites par eux, leur mère ou leur femme pour conserver leur place, ils n’avaient donc aucune raison pour se plaindre.
Nous attendons que l’égout collecteur en cours d’exécution soit terminé pour passer nos tuyaux sous le pont de la Mabilais.
Nous attendons que l’égout collecteur en cours d’exécution soit terminé pour passer nos tuyaux sous le pont de la Mabilais.
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Pour terminer je sillonne quelques autres rues du quartier pour découvrir les Transports Lebreton rue de Guébriant maintenant relocalisés à La Haye des Cognets, les entrepôts de la biscuiterie Blin et la menuiserie Durand vers le boulevard de la Guérinais.
Pour terminer je sillonne quelques autres rues du quartier pour découvrir les Transports Lebreton rue de Guébriant maintenant relocalisés à La Haye des Cognets, les entrepôts de la biscuiterie Blin et la menuiserie Durand vers le boulevard de la Guérinais.
Je n’ai pas cité nombre d’artisans qui avaient pignon sur rue : carrossier, menuisier, couvreur, plombier, garage de réparation automobile à l’angle de la rue Philippe Lebon et du boulevard Voltaire… qui eux aussi ont contribué à l’activité économique du quartier.
Je n’ai pas cité nombre d’artisans qui avaient pignon sur rue : carrossier, menuisier, couvreur, plombier, garage de réparation automobile à l’angle de la rue Philippe Lebon et du boulevard Voltaire… qui eux aussi ont contribué à l’activité économique du quartier.
Mon périple est terminé et finalement ma mémoire ne m’a pas trop trahi. Il y avait bien des raisons pour que le quartier soit encombré de piétons et de cyclistes. Certainement étaient-ils moins polluants que les files de voitures qui patientent aujourd’hui boulevard Voltaire et au rond-point du Leclerc, mais sans doute que les usines, elles, polluaient alors beaucoup plus qu’aujourd’hui. J’ai parlé dans mon titre du passé ouvrier dont le quartier à fait table rase pour insister sur le changement du quartier 9. Il est devenu plus lieu de résidence, lieu de passage par ses grands axes, lieu de commerce, de bureaux et d’artisanat. J’ai toutefois l’impression que ceux qui y travaillent sont devenus plus anonymes, plus transparents. Comment se distinguent ceux qui travaillent de ceux qui se promènent, de ceux qui vont faire des courses ? Cette présence physique de masse, sans la sacraliser, devait créait le sentiment d’une force commune et d’un destin partagé dont j’ai un peu la nostalgie.
Mon périple est terminé et finalement ma mémoire ne m’a pas trop trahi. Il y avait bien des raisons pour que le quartier soit encombré de piétons et de cyclistes. Certainement étaient-ils moins polluants que les files de voitures qui patientent aujourd’hui boulevard Voltaire et au rond-point du Leclerc, mais sans doute que les usines, elles, polluaient alors beaucoup plus qu’aujourd’hui. J’ai parlé dans mon titre du passé ouvrier dont le quartier à fait table rase pour insister sur le changement du quartier 9. Il est devenu plus lieu de résidence, lieu de passage par ses grands axes, lieu de commerce, de bureaux et d’artisanat. J’ai toutefois l’impression que ceux qui y travaillent sont devenus plus anonymes, plus transparents. Comment se distinguent ceux qui travaillent de ceux qui se promènent, de ceux qui vont faire des courses ? Cette présence physique de masse, sans la sacraliser, créait le sentiment d’une force commune et d’un destin partagé dont j’ai un peu la nostalgie.


Gérard HAMON  
Gérard HAMON  
''Février 2011''


Sources : ''souvenirs personnels assistés par Martine, des amis, des relations ; les Archives Municipales ; les ouvrages de J. B. Le Pezron « Pour un peu d’énergie » et « Pour un peu de lumière » ; l’exposition « Pour ne pas oublier » à l’initiative de la CGT d’Edf-Gdf qui s’est tenue en  mai 2008 dans la salle du Gazelec rue Eugène Pottier ; un entretien avec Michel Prost ; l’album souvenirs de Célestin Frustec et celui de Xavier Coulanges tous les deux dédiés aux Transports Jean Prost.''
Sources : ''souvenirs personnels assistés par Martine, des amis, des relations ; les Archives Municipales ; les ouvrages de J. B. Le Pezron « Pour un peu d’énergie » et « Pour un peu de lumière » ; l’exposition « Pour ne pas oublier » à l’initiative de la CGT d’Edf-Gdf qui s’est tenue en  mai 2008 dans la salle du Gazelec rue Eugène Pottier ; un entretien avec Michel Prost ; l’album souvenirs de Célestin Frustec et celui de Xavier Coulanges tous les deux dédiés aux Transports Jean Prost.''
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