« Rue Jean Guéhenno » : différence entre les versions

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[[Catégorie:Voie de Rennes|Guéhenno]]
La '''rue Jean Guéhenno''' est une ancienne section coudée de la [[rue de Fougères]] qui prolonge une autre ancienne section de ladite rue, la [[rue Général Maurice Guillaudot]] et qui se termine au croisement avec le [[boulevard de la Duchesse Anne]]. On y trouve, en rive droite, la faculté de Droit construite à la fin des années cinquante du 20e siècle. Elle fut dénommée par délibération du conseil municipal de la ville de Rennes le 4 mai 1981.
[[Fichier:Fac_de_Droit.png|250px|right|thumb|La Faculté de droit, toute neuve, à l'angle de la [[avenue Jules Ferry]], enfin construite à la place d'une excavation qui resta plusieurs années.(Archives de Rennes. 100FI110)]]
[[Fichier:Capture facdroit ruejeanguehenno nov2016.PNG|250px|right|thumb|La Faculté de droit telle qu'elle apparaît aujourd'hui (@Google Streetview, novembre 2016)]]


La rue Jean Guéhenno est une ancienne section coudée de la [[rue de Fougères]] qui prolonge une autre ancienne section de ladite rue, la [[rue du général Guillaudot]] et qui se termine au croisement avec le [[boulevard de la duchesse Anne]].
Elle est nommée en mémoire de:


Elle est nommée en mémoire de
== {{w|Jean Guéhenno}} ==
[[File:Jean Guehenno plaque - 35-37 rue Pierre Nicole, Paris 5.jpg|200px|right|thumb|Plaque apposée au 35-37 rue Pierre Nicole, Paris 5e]]


'''Jean Guéhenno''' (Né à Fougères (Ille-et-Vilaine), le 25 mars 1890, décédé à Parie le 22 septembre 1978).Fils d’un cordonnier, il dût abandonner l’école à quatorze ans pour s’engager comme employé dans une usine de galoches, ce qui ne l’empêcha pas de continuer à étudier seul, après son travail. Il obtint son baccalauréat, réussit le concours d’entrée à l’École normale supérieure, et enfin l’agrégation, qui lui ouvrirent les portes de l’enseignement secondaire.
(25 mars 1890, Fougères - 22 septembre 1978, Paris).


Pendant la Première Guerre mondiale officier d’infanterie, Jean Guéhenno devient professeur de khâgne (littérature) aux lycées Lakanal, Henri-IV et Louis-le-Grand. Il termina sa carrière dans l’Éducation nationale comme inspecteur général.
Fils d'un cordonnier, Jean dût abandonner l'école à quatorze ans pour être employé dans une usine de galoches, ce qui ne l'empêcha pas de continuer à étudier seul, après son travail. Il obtint son baccalauréat, réussit le concours d'entrée à l'École normale supérieure, et enfin l'agrégation, qui lui ouvrirent les portes de l'enseignement secondaire.


Il se consacra par ailleurs à la critique littéraire — à travers notamment une étude approfondie de l’œuvre de J. J. Rousseau — et écrivit de nombreux ouvrages d'un humanisme original : tels que ''L’Évangile éternel'' (1927), ''Caliban parle'' (1928), ''Jean-Jacques en marge des Confessions'' (1948), ''Jean-Jacques, roman et vérité'' (1950), ''Jean-Jacques, grandeur et misère d’un esprit'' (1952), ''La Foi difficile'' (1957), ''Jean-Jacques, histoire d’une conscience'' (1962), ''Caliban et Prospero'' (1969).
Pendant la Première Guerre mondiale Jean Guéhenno fut officier d'infanterie, puis il devint professeur de "khâgne" (littérature) aux lycées Lakanal, Henri-IV et Louis-le-Grand. Il termina sa carrière dans l'Éducation nationale comme inspecteur général.


De cet humanisme découle son engagement politique entre les deux guerres. En 1927, il signe avec Alain, Lucien Descaves, Louis Guilloux, Henry Poulaille, Jules Romains, Séverine… la pétition contre la loi sur l’organisation générale de la nation pour le temps de guerre, qui abroge toute indépendance intellectuelle et toute liberté d’opinion. Il dirige la revue ''Europe'' de 1929 à 1936. Puis il fonde l’hebdomadaire ''Vendredi''. Il participe en 1930 au troisième cours universitaire de Davos, avec de nombreux autres intellectuels français et allemands. Son engagement devait tout naturellement le conduire à rejoindre la Résistance lors de la Seconde Guerre mondiale. Il poursuivit clandestinement pendant les années noires son activité littéraire, sous le pseudonyme de Cévennes.
Il se consacra par ailleurs à la critique littéraire — à travers notamment une étude très fouillée de l'œuvre de J. J. Rousseau — et écrivit de nombreux ouvrages d'un humanisme original. De cet humanisme découle son engagement politique entre les deux guerres. En 1927, il signe avec plusieurs dont Alain, [[rue Louis Guilloux|Louis Guilloux]], Jules Romains, [[square Séverine|Séverine]]… la pétition contre la loi sur l'organisation générale de la nation pour le temps de guerre, qui abroge toute indépendance intellectuelle et toute liberté d'opinion. Il dirige la revue ''Europe'' de 1929 à 1936, puis fonde l'hebdomadaire ''Vendredi''. Il participe en 1930 au troisième cours universitaire de Davos, avec de nombreux autres intellectuels français et allemands.


Au Figaro, journal de droite, après 1945, il resta fidèle à l’exigence morale et à la rigueur qui avaient marqué sa jeunesse, et que l’on trouve exprimées dans la part autobiographique de son œuvre : ''Journal d’un homme de 40 ans'' (1934), ''Journal des années noires, 1940-1944'' (1947), ''Carnets du vieil écrivain'' (1971).
Son engagement le conduit à rejoindre la Résistance lors de la Seconde Guerre mondiale mais il poursuivit clandestinement pendant les années noires son activité littéraire. Au Figaro, après 1945 il resta fidèle à l'exigence morale et à la rigueur de sa jeunesse, exprimées dans la part autobiographique de son œuvre : ''Journal d’un homme de 40 ans'' (1934), ''Journal des années noires, 1940-1944'' (1947), ''Carnets du vieil écrivain'' (1971).  


Il fut élu à l’Académie française en 1962 au fauteuil d’Émile Henriot. François Mauriac écrira: « ''Le petit ouvrier breton qui, par la puissance de son esprit et par sa persévérance, est devenu ce maître éminent, ce haut fonctionnaire, et surtout cet écrivain, dessine sous nos yeux une image d’Épinal où la Coupole doit apparaître dans la dernière case.'' »
Élu à l'Académie française en 1962 au fauteuil d'Émile Henriot il recevra l'hommage de [[allée François Mauriac|François Mauriac]] : « ''Le petit ouvrier breton qui, par la puissance de son esprit et par sa persévérance, est devenu ce maître éminent, ce haut fonctionnaire, et surtout cet écrivain, dessine sous nos yeux une image d'Épinal où la Coupole doit apparaître dans la dernière case'' ».
 
== Sur la carte ==
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[[Catégorie:Voie de Rennes|Guehenno]][[Catégorie:Littérature et poésie]][[Catégorie:Quartier 2 : Thabor – Saint-Hélier – Alphonse Guérin]][[Catégorie:Voie portant le nom d'une figure de la Résistance|Guehenno]][[Catégorie:Rue de Rennes|Guehenno]]

Version du 24 mars 2020 à 20:43

La rue Jean Guéhenno est une ancienne section coudée de la rue de Fougères qui prolonge une autre ancienne section de ladite rue, la rue Général Maurice Guillaudot et qui se termine au croisement avec le boulevard de la Duchesse Anne. On y trouve, en rive droite, la faculté de Droit construite à la fin des années cinquante du 20e siècle. Elle fut dénommée par délibération du conseil municipal de la ville de Rennes le 4 mai 1981.

La Faculté de droit, toute neuve, à l'angle de la avenue Jules Ferry, enfin construite à la place d'une excavation qui resta plusieurs années.(Archives de Rennes. 100FI110)
La Faculté de droit telle qu'elle apparaît aujourd'hui (@Google Streetview, novembre 2016)

Elle est nommée en mémoire de:

Jean Guéhenno Wikipedia-logo-v2.svg

Plaque apposée au 35-37 rue Pierre Nicole, Paris 5e

(25 mars 1890, Fougères - 22 septembre 1978, Paris).

Fils d'un cordonnier, Jean dût abandonner l'école à quatorze ans pour être employé dans une usine de galoches, ce qui ne l'empêcha pas de continuer à étudier seul, après son travail. Il obtint son baccalauréat, réussit le concours d'entrée à l'École normale supérieure, et enfin l'agrégation, qui lui ouvrirent les portes de l'enseignement secondaire.

Pendant la Première Guerre mondiale Jean Guéhenno fut officier d'infanterie, puis il devint professeur de "khâgne" (littérature) aux lycées Lakanal, Henri-IV et Louis-le-Grand. Il termina sa carrière dans l'Éducation nationale comme inspecteur général.

Il se consacra par ailleurs à la critique littéraire — à travers notamment une étude très fouillée de l'œuvre de J. J. Rousseau — et écrivit de nombreux ouvrages d'un humanisme original. De cet humanisme découle son engagement politique entre les deux guerres. En 1927, il signe avec plusieurs dont Alain, Louis Guilloux, Jules Romains, Séverine… la pétition contre la loi sur l'organisation générale de la nation pour le temps de guerre, qui abroge toute indépendance intellectuelle et toute liberté d'opinion. Il dirige la revue Europe de 1929 à 1936, puis fonde l'hebdomadaire Vendredi. Il participe en 1930 au troisième cours universitaire de Davos, avec de nombreux autres intellectuels français et allemands.

Son engagement le conduit à rejoindre la Résistance lors de la Seconde Guerre mondiale mais il poursuivit clandestinement pendant les années noires son activité littéraire. Au Figaro, après 1945 il resta fidèle à l'exigence morale et à la rigueur de sa jeunesse, exprimées dans la part autobiographique de son œuvre : Journal d’un homme de 40 ans (1934), Journal des années noires, 1940-1944 (1947), Carnets du vieil écrivain (1971).

Élu à l'Académie française en 1962 au fauteuil d'Émile Henriot il recevra l'hommage de François Mauriac : « Le petit ouvrier breton qui, par la puissance de son esprit et par sa persévérance, est devenu ce maître éminent, ce haut fonctionnaire, et surtout cet écrivain, dessine sous nos yeux une image d'Épinal où la Coupole doit apparaître dans la dernière case ».

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