« Initiatives locales publiques et privées autour de l'État civil et la généalogie » : différence entre les versions

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source Trophée Territoria
(→‎Années 1980 : note juridictions)
(source Trophée Territoria)
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En matière d'État-civil, Rennes et plus largement l'Ille-et-Vilaine ont vu diverses initiatives heureuses concernant l'État civil ancien de la part de bénévoles ou de services publics, pour - au terme de tâches souvent fastidieuses et de longue haleine - la plus grande satisfaction des généalogistes descendants de Rennais et Bretons de passage dans la capitale. Plusieurs de ces initiatives ont été et sont parfois encore, dans leur concept même ou dans leurs modalités, des innovations à l'échelle régionale, voire nationale. La richesse - la profondeur de sa perspective - de cet aspect du patrimoine écrit local - ayant pour l'essentiel survécu à biens des crises historiques - a bien sûr été la motivation première de ces acteurs : {{Citation|texte=La richesse et l'importance des registres baptêmes, mariages et sépultures d'Ille-et-Vilaine n'a pas échappé à l'attention des archivistes du département et des érudits de [[Haute-Bretagne]], [...]|auteur=Henri-François Buffet|qualité=|origine=Premières lignes de la préface du ''Répertoire Évrard''|collecteur=|date=1955}}
En matière d'état-civil, Rennes et plus largement l'Ille-et-Vilaine ont vu diverses initiatives heureuses concernant l'État civil ancien de la part de bénévoles ou de services publics, pour - au terme de tâches souvent fastidieuses et de longue haleine - la plus grande satisfaction des généalogistes descendants de Rennais et Bretons de passage dans la capitale. Plusieurs de ces initiatives ont été et sont parfois encore, dans leur concept même ou dans leurs modalités, des innovations à l'échelle régionale, voire nationale. La richesse - la profondeur de sa perspective - de cet aspect du patrimoine écrit local - ayant pour l'essentiel survécu à biens des crises historiques - a bien sûr été la motivation première de ces acteurs : {{Citation|texte=La richesse et l'importance des registres baptêmes, mariages et sépultures d'Ille-et-Vilaine n'a pas échappé à l'attention des archivistes du département et des érudits de [[Haute-Bretagne]], [...]|auteur=Henri-François Buffet|qualité=|origine=Premières lignes de la préface du ''Répertoire Évrard''|collecteur=|date=1955}}


==Contexte==
==Contexte==
La ville comme le département possède des États civils anciens de plusieurs siècles. En ces temps reculés, certains recteurs ont répondu promptement aux prescriptions épiscopales et commencé à tenir des registres des événements essentiels de leurs ouailles. Le plus ancien registre de baptêmes de France <ref>Il existe un registre plus ancien, mais il est isolé et n'est pas le début d'une collection de plusieurs années comme à Roz-Landrieux.</ref> a été ouvert à {{w|Roz-Landrieux}} dans le nord du département à la fin de [[1451]], après les injonctions données en [[1446]] par l'évêque de Dol et bien avant la célèbre ordonnance de Villers-Cotterets de [[1539]] ; pareillement côté sépultures, {{w|Visseiche}} possède un registre de [[1487]]. De même, par la suite, une trentaine de recteurs <ref>Les Archives conservent des tables faites sous l'Ancien Régime pour les paroisses de Saint-Aubin, Saint-Étienne, Saint-Germain, Saint-Jean, Saint-Martin et Toussaints (source : Répertoire des Registres Paroissiaux de l'Ancien Régime, 1955).</ref> ont fait preuve d'un même esprit d'initiative et souci de méthode, en réalisant au XVIIIe les premières tables alphabétiques des registres qu'ils avaient trouvés à leur arrivée : leur intention était pratique (la même que le généalogiste démuni d'instruments de recherche devant tourner une multitude de pages sans même être certain de trouver ce qu'il cherche), mais on lit parfois dans leurs préambules, des préoccupations de transmission de la mémoire des paroissiens, donc pour le coup proprement généalogiques.
La ville comme le département possède des états civils anciens de plusieurs siècles. En ces temps reculés, certains recteurs ont répondu promptement aux prescriptions épiscopales et commencé à tenir des registres des événements essentiels de leurs ouailles. Le plus ancien registre de baptêmes de France <ref>Il existe un registre plus ancien, mais il est isolé et n'est pas le début d'une collection de plusieurs années comme à Roz-Landrieux.</ref> a été ouvert à {{w|Roz-Landrieux}} dans le nord du département à la fin de [[1451]], après les injonctions données en [[1446]] par l'évêque de Dol et bien avant la célèbre ordonnance de Villers-Cotterets de [[1539]] ; pareillement côté sépultures, {{w|Visseiche}} possède un registre de [[1487]]. De même, par la suite, une trentaine de recteurs <ref>Les Archives conservent des tables faites sous l'Ancien Régime pour les paroisses de Saint-Aubin, Saint-Étienne, Saint-Germain, Saint-Jean, Saint-Martin et Toussaints (source : Répertoire des Registres Paroissiaux de l'Ancien Régime, 1955).</ref> ont fait preuve d'un même esprit d'initiative et souci de méthode, en réalisant au XVIIIe les premières tables alphabétiques des registres qu'ils avaient trouvés à leur arrivée : leur intention était pratique (la même que le généalogiste démuni d'instruments de recherche devant tourner une multitude de pages sans même être certain de trouver ce qu'il cherche), mais on lit parfois dans leurs préambules, des préoccupations de transmission de la mémoire des paroissiens, donc pour le coup proprement généalogiques.


Parmi les initiatives de recteurs, le projecteur peut être orienté sur celle de l'abbé Maréchal, recteur de Gévezé (Ille-et-Vilaine) de [[1878]] à [[1895]], qui, pendant trente ans, a écrit des cahiers valorisant quatre siècles de registres de baptêmes, mariages et sépultures de cette paroisse <ref>Les ''Cahiers de l'abbé Maréchal'' ont été reproduits par Alain Visset, érudit local, créateur du ''Centre d'accueil des historiens locaux'' et des ''Trophées de l'histoire locale'', auteur de ''Gévezé et son passé'' et d'un catalogue de monographies de Bretagne. <br />Sources : Ouest-France, vendredi 28 novembre 1996 ; Ouest-France, 14 novembre 1996, articles consacrés aux initiatives d'A. Visset</ref>.  
Parmi les initiatives de recteurs, le projecteur peut être orienté sur celle de l'abbé Maréchal, recteur de Gévezé (Ille-et-Vilaine) de [[1878]] à [[1895]], qui, pendant trente ans, a écrit des cahiers valorisant quatre siècles de registres de baptêmes, mariages et sépultures de cette paroisse <ref>Les ''Cahiers de l'abbé Maréchal'' ont été reproduits par Alain Visset, érudit local, créateur du ''Centre d'accueil des historiens locaux'' et des ''Trophées de l'histoire locale'', auteur de ''Gévezé et son passé'' et d'un catalogue de monographies de Bretagne. <br />Sources : Ouest-France, vendredi 28 novembre 1996 ; Ouest-France, 14 novembre 1996, articles consacrés aux initiatives d'A. Visset</ref>.  


A partir de [[1891]],  le Cancalais et abbé Paul Paris-Jallobert a publié à Rennes ([[Librairie Plihon]]) un grand nombre d'extraits et analyse des registres sous forme de fascicules présentant les principales familles d'une commune ; publications en partie posthumes à la diligence de René du Guerny. Ces premières éditions des ''Anciens Registres Paroissiaux de Bretagne'', ainsi que des fascicules manuscrits, ont été réunies et publiées à la fin du siècle : concernant Rennes, la seule paroisse exploitée est la [[paroisse Saint-Pierre-en-Saint-Georges]].
A partir de [[1891]],  le Cancalais et abbé, Paul Paris-Jallobert, a publié à Rennes ([[Librairie Plihon]]) un grand nombre d'extraits et analyse des registres sous forme de fascicules présentant les principales familles d'une commune ; publications en partie posthumes à la diligence de René du Guerny. Ces premières éditions des ''Anciens Registres Paroissiaux de Bretagne'', ainsi que des fascicules manuscrits, ont été réunies et publiées à la fin du siècle : concernant Rennes, la seule paroisse exploitée est la [[paroisse Saint-Pierre-en-Saint-Georges]].


==Années 1950==
==Années 1950==
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* En [[1981]], un Rennais, Hervé Tigier, lassé de la recherche ''hasardeuse'' de ses ancêtres se lance, bientôt à plein temps, dans la réalisation de tables dactylographiées des actes de mariages des communes du département de 1710 à 1792 ; une vingtaine de personnes prendront progressivement une part de cette entreprise et la feront aboutir à quelques exceptions près en [[1987]], moment où la microinformatique personnelle commence à se répandre et à ouvrir des perspectives en termes de saisie, d'exploitation et de mise en page des publications. Avec cet ensemble de tables - environ six mille pages - toutes régulièrement déposées aux Archives d'Ille-et-Vilaine qui les intègrent aux tables décennales, l'Ille-et-Vilaine sera un département-phare en cette matière pendant une bonne décennie <ref>Régulièrement, l'initiative déployée par Hervé Tigier et Julien Thomas-Cadiou a été présentée dans plusieurs articles de l'édition locale du journal Ouest-France. Le premier est un bilan dressé à l'occasion de la réalisation des tables de mariages de Vitré le 21 mai 1986 (avec rectificatif le lendemain). ''Le Rennais'' fait état de l'association en 1988. Deux autres articles généraux paraissent dans Ouest-France les 18 janvier et 9 juillet 1993 (sur la photo principale de l'article, six des huit personnes montrées au travail aux Archives sont membres ou salariés (''contrats aidés'') de l'association) ; même chose, question généralité, le vendredi 1er mars 1996 et le vendredi 20 septembre 1996, d'autres articles paraissant dans les pages communales à l'occasion de la remise de tables à telle ou telle municipalité ayant subventionné sa réalisation, comme à La Fresnais le vendredi 21 juin 1996. En avril 1997, la revue associative rennaise, ''Synergie'', consacre deux pages à l'association Parchemin à l'occasion de ses dix ans : ''Parchemin : faire revivre le passé, construire l'avenir''.</ref>.  
* En [[1981]], un Rennais, Hervé Tigier, lassé de la recherche ''hasardeuse'' de ses ancêtres se lance, bientôt à plein temps, dans la réalisation de tables dactylographiées des actes de mariages des communes du département de 1710 à 1792 ; une vingtaine de personnes prendront progressivement une part de cette entreprise et la feront aboutir à quelques exceptions près en [[1987]], moment où la microinformatique personnelle commence à se répandre et à ouvrir des perspectives en termes de saisie, d'exploitation et de mise en page des publications. Avec cet ensemble de tables - environ six mille pages - toutes régulièrement déposées aux Archives d'Ille-et-Vilaine qui les intègrent aux tables décennales, l'Ille-et-Vilaine sera un département-phare en cette matière pendant une bonne décennie <ref>Régulièrement, l'initiative déployée par Hervé Tigier et Julien Thomas-Cadiou a été présentée dans plusieurs articles de l'édition locale du journal Ouest-France. Le premier est un bilan dressé à l'occasion de la réalisation des tables de mariages de Vitré le 21 mai 1986 (avec rectificatif le lendemain). ''Le Rennais'' fait état de l'association en 1988. Deux autres articles généraux paraissent dans Ouest-France les 18 janvier et 9 juillet 1993 (sur la photo principale de l'article, six des huit personnes montrées au travail aux Archives sont membres ou salariés (''contrats aidés'') de l'association) ; même chose, question généralité, le vendredi 1er mars 1996 et le vendredi 20 septembre 1996, d'autres articles paraissant dans les pages communales à l'occasion de la remise de tables à telle ou telle municipalité ayant subventionné sa réalisation, comme à La Fresnais le vendredi 21 juin 1996. En avril 1997, la revue associative rennaise, ''Synergie'', consacre deux pages à l'association Parchemin à l'occasion de ses dix ans : ''Parchemin : faire revivre le passé, construire l'avenir''.</ref>.  
* En [[1986]], à la mairie, le service de l'État-civil s'informatise.
* En [[1986]], à la mairie, le service de l'État-civil s'informatise.
* En [[1987]], l'[[Association Parchemin]] est créée à l'initiative d'un autre Rennais de longue date, Julien Thomas-Cadiou, pour développer et systématiser le processus expérimenté avec les tables de mariages : outre l'État civil, les fonds d'archives les plus intéressants en matière de généalogie et d'[[histoire locale]] sont mis au programme et progressivement exploités méthodiquement. Les données produites font l'objet d'éditions et par la suite, d'une mise en ligne (payante) grâce à la diffusion du Minitel. Fidèle à une vocation sociale originale et constamment revendiquée, l'association systématise également le recours à des personnes en difficulté pour assister les auteurs dans les tâches de saisie : ces derniers - pour des durées variables - se succèderont pendant plusieurs années dans la salle de lecture des Archives de Rennes pour venir à bout de la saisie informatique du fichier des baptêmes, mariages et sépultures entrepris la décennie précédente à l'initiative du service <ref>La longue contribution de l'Association Parchemin à la réalisation de tables alphabétiques des registres de Rennes est l'objet de quelques lignes et d'une photo dans l'article de Ouest-France du mercredi 10 avril 1996 éclairant quelques aspects du service municipal à l'occasion de l'exposition ''Trésors d'archives''.</ref>. A quelques pas de là, toujours [[avenue Jules Ferry]], les fonds du [[présidial]] et des [[juridictions de l'Ancien Régime|juridictions seigneuriales]] ayant leur siège à Rennes et conservés aux Archives départementales (sous-série 4 B) sont analysés d'un point de vue généalogique par les membres de l'association. <ref>En [[2011]], à l'exception des juridiction d'Étrelles (et une partie de Saint-Malo), on peut considérer que l'ensemble des actes d'office (décret de mariages, tutelles, inventaire après décès, etc.) des juridictions seigneuriales, dont les fonds sont conservés, a maintenant été analysé par les membres de l'Association Parchemin depuis sa création.</ref>.
* En [[1987]], l'[[Généalogie|Association Parchemin]] est créée à l'initiative d'un autre Rennais de longue date, Julien Thomas-Cadiou, pour développer et systématiser le processus expérimenté avec les tables de mariages : outre l'État civil, les fonds d'archives les plus intéressants en matière de généalogie et d'[[histoire locale]] sont mis au programme et progressivement exploités méthodiquement. Les données produites font l'objet d'éditions et par la suite, d'une mise en ligne (payante) grâce à la diffusion du Minitel. Fidèle à une vocation sociale originale et constamment revendiquée, l'association systématise également le recours à des personnes en difficulté pour assister les auteurs dans les tâches de saisie : ces derniers - pour des durées variables - se succèderont pendant plusieurs années dans la salle de lecture des Archives de Rennes pour venir à bout de la saisie informatique du fichier des baptêmes, mariages et sépultures entrepris la décennie précédente à l'initiative du service <ref>La longue contribution de l'Association Parchemin à la réalisation de tables alphabétiques des registres de Rennes est l'objet de quelques lignes et d'une photo dans l'article de Ouest-France du mercredi 10 avril 1996 éclairant quelques aspects du service municipal à l'occasion de l'exposition ''Trésors d'archives''.</ref>. A quelques pas de là, toujours [[avenue Jules Ferry]], les fonds du [[présidial]] et des [[juridictions de l'Ancien Régime|juridictions seigneuriales]] ayant leur siège à Rennes et conservés aux Archives départementales (sous-série 4 B) sont analysés d'un point de vue généalogique par les membres de l'association. <ref>En [[2011]], à l'exception des juridiction d'Étrelles (et une partie de Saint-Malo), on peut considérer que l'ensemble des actes d'office (décret de mariages, tutelles, inventaire après décès, etc.) des juridictions seigneuriales, dont les fonds sont conservés, a maintenant été analysé par les membres de l'Association Parchemin depuis sa création.</ref>.
* Pendant plusieurs années, [[Christiane Plessis-Buisset]], alors professeur à la [[faculté de droit de Rennes]], a assuré bénévolement des cours du soir de paléographie, à raison de deux heures par quinzaine.
* Pendant plusieurs années, [[Christiane Plessis-Buisset]], alors professeur à la [[faculté de droit de Rennes]], a assuré bénévolement des cours du soir de paléographie, à raison de deux heures par quinzaine.


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Dans cette décennie qui verra la destruction du [[Parlement de Bretagne]] en [[1994]] et sa restauration, la notion de patrimoine connaît un fort développement <ref>Deux exemples de la ''vogue'' du patrimoine : ''Patrimoine : l'émoi et moi et moi - Début du nouveau cours public de l'Université Rennes 2'', article Ouest-France du 19 novembre 1996, ou ''Reconnaître les sauveteurs du patrimoine'', éditorial de [[François Régis Hutin]], Ouest-France Samedi-dimanche 16-17 août 1997 (NB : ce bref texte n'évoque aucunement le patrimoine écrit).</ref>, dans ses différentes déclinaisons et dans ses divers modes de mise en valeur et protection : les archives et l'état civil participent de ce mouvement, et symptomatiquement, pendant que leur déplacement est programmé, les Archives départementales atteignent régulièrement, rue Jules Ferry, un niveau de ''sur-fréquentation''<ref>'''La sur-fréquentation des Archives contrarie le travail des étudiants''' constate [[Yves Fréville]] selon l'article de Ouest-France du mardi 11 février 1997 consacré au choix du site du futur bâtiment des Archives d'Ille-et-Vilaine. Par ailleurs, une vue de la salle de lecture au 7e étage est publiée en annonce de l'article proprement dit dans l'édition du mardi 18 novembre 1998, le choix de Beauregard est alors arrêté.</ref>, tandis que de son côté l'''Institut régional du patrimoine'' envisage une mutation à la fin de cette décennie de déploiement continu <ref>Source : Ouest-France, bref article du 9 juillet 1998.</ref>. A un pas plus tranquille, la démographie historique connait une certaine expansion et exerce un attrait sur des étudiants en maîtrise d'histoire qui s'attachent au dépouillement de collections de registres, au moyen de fichiers traditionnels, pour aboutir à une monographie communale.
Dans cette décennie qui verra la destruction du [[Parlement de Bretagne]] en [[1994]] et sa restauration, la notion de patrimoine connaît un fort développement <ref>Deux exemples de la ''vogue'' du patrimoine : ''Patrimoine : l'émoi et moi et moi - Début du nouveau cours public de l'Université Rennes 2'', article Ouest-France du 19 novembre 1996, ou ''Reconnaître les sauveteurs du patrimoine'', éditorial de [[François Régis Hutin]], Ouest-France Samedi-dimanche 16-17 août 1997 (NB : ce bref texte n'évoque aucunement le patrimoine écrit).</ref>, dans ses différentes déclinaisons et dans ses divers modes de mise en valeur et protection : les archives et l'état civil participent de ce mouvement, et symptomatiquement, pendant que leur déplacement est programmé, les Archives départementales atteignent régulièrement, rue Jules Ferry, un niveau de ''sur-fréquentation''<ref>'''La sur-fréquentation des Archives contrarie le travail des étudiants''' constate [[Yves Fréville]] selon l'article de Ouest-France du mardi 11 février 1997 consacré au choix du site du futur bâtiment des Archives d'Ille-et-Vilaine. Par ailleurs, une vue de la salle de lecture au 7e étage est publiée en annonce de l'article proprement dit dans l'édition du mardi 18 novembre 1998, le choix de Beauregard est alors arrêté.</ref>, tandis que de son côté l'''Institut régional du patrimoine'' envisage une mutation à la fin de cette décennie de déploiement continu <ref>Source : Ouest-France, bref article du 9 juillet 1998.</ref>. A un pas plus tranquille, la démographie historique connait une certaine expansion et exerce un attrait sur des étudiants en maîtrise d'histoire qui s'attachent au dépouillement de collections de registres, au moyen de fichiers traditionnels, pour aboutir à une monographie communale.
* Les Archives départementales poursuivent leur programme d'aide aux communes désirant être assistées dans la mise en ordre de leurs archives. Un grand nombre d'inventaires de ces archives matérialise ces opérations ; ils sont bien sûr consultables aux Archives départementales, maintenant dans le quartier Beauregard.
* Les Archives départementales poursuivent leur programme d'aide aux communes désirant être assistées dans la mise en ordre de leurs archives. Un grand nombre d'inventaires de ces archives matérialise ces opérations ; ils sont bien sûr consultables aux Archives départementales, maintenant dans le quartier Beauregard.
* En [[1991]], Hervé Tigier, maintenant assisté d'ordinateurs (saisie aux Archives ; traitement et mise en page), peut accroître son effort et réalise notamment la ''Table des mariages de Rennes de [[1793]] à [[1892]]'' recensant en 350 pages plus de 37000 mariages <ref>Ces 37000 mariages correspondent aux huit bobines de microfilms des tables décennales habituelles ; les mariages étant, eux, répartis sur trente bobines. </ref>: soit l'un des douze volumes qu'il produit en l'espace de trois années et qui, avec plus de 370 000 actes de mariage, couvrent l'ensemble du département. Ces tables ont été diffusées par le Cercle Généalogique d'Ille-et-Vilaine, en livres puis sur Internet. Avec la réussite de cette initiative - même si les nouveaux généalogistes regrettent l'absence de filiations - l'ensemble des mariages du département au moins entre 1710 et 1875 est indexé <ref>L'indexation de tous les mariages d'Ille-et-Vilaine de [[1710]] à [[1875]] est annoncé dans la revue nationale ''Généalogie Magazine'' de décembre 1993 (n° 122, page 10). La possibilité de consulter les tables des mariages du département entre 1710 et 1875 est notamment mise en avant dans la notice du cercle généalogique dans le supplément [[Ouest-France]] ''ABC de la rentrée'' de [[1996]].</ref> ; ces dates étant à repousser dans le temps suite au travail complémentaire des autres ''indexeurs'' de registres.
* En [[1991]], Hervé Tigier, maintenant assisté d'ordinateurs (saisie aux Archives ; traitement et mise en page), peut accroître son effort et réalise notamment la ''Table des mariages de Rennes de [[1793]] à [[1892]]'' recensant en 350 pages plus de 37000 mariages <ref>Ces 37000 mariages correspondent aux huit bobines de microfilms des tables décennales habituelles ; les mariages étant, eux, répartis sur trente bobines. </ref>: soit l'un des douze volumes qu'il produit en l'espace de trois années et qui, avec plus de 370 000 actes de mariage, couvrent l'ensemble du département. Ces tables ont été diffusées par le Cercle Généalogique d'Ille-et-Vilaine, en livres puis sur internet. Avec la réussite de cette initiative - même si des généalogistes regrettent l'absence de filiations - l'ensemble des mariages du département au moins entre 1710 et 1875 est indexé <ref>L'indexation de tous les mariages d'Ille-et-Vilaine de [[1710]] à [[1875]] est annoncé dans la revue nationale ''Généalogie Magazine'' de décembre 1993 (n° 122, page 10). La possibilité de consulter les tables des mariages du département entre 1710 et 1875 est notamment mise en avant dans la notice du cercle généalogique dans le supplément [[Ouest-France]] ''ABC de la rentrée'' de [[1996]].</ref> ; ces dates étant à repousser dans le temps suite au travail complémentaire des autres ''indexeurs'' de registres.
* Un guide recensant, pour chaque commune, ses principaux fonds, est réalisé et publié en 1991 par les Archives d'Ille-et-Vilaine. Les quinze pages consacrées à Rennes ont été écrites par Catherine Laurent, directrice des Archives de Rennes depuis [[1990]], et ont fait l'objet d'un tiré-à-part.  
* Un guide recensant, pour chaque commune, ses principaux fonds, est réalisé et publié en 1991 par les Archives d'Ille-et-Vilaine. Les quinze pages consacrées à Rennes ont été écrites par Catherine Laurent, directrice des Archives de Rennes depuis [[1990]], et ont fait l'objet d'un tiré-à-part.  
* En association avec les Archives départementales et à leur initiative, quelques communautés de communes ouvrent des sites de consultation des microfilms des registres des communes concernées ; initiative soulageant d'autant la salle de lecture de plus en plus souvent saturée.
* En association avec les Archives départementales et à leur initiative, quelques communautés de communes ouvrent des sites de consultation des microfilms des registres des communes concernées ; initiative soulageant d'autant la salle de lecture de plus en plus souvent saturée.
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==Années 2000==
==Années 2000==
* Les Archives municipales ouvrent un site d'une qualité et performance tout-à-fait propres à mettre en ligne une multitude de documents numérisés dont les photographies de l'État civil, registres paroissiaux compris. Le service prolonge cet effort par une singulière initiative en mobilisant petit à petit jusqu'à une cinquantaine de bénévoles, dits ''généannoteurs'', invités à indexer de chez eux les dizaines de milliers d'actes de naissance et de décès de Rennes au XIXe siècle et à rendre ainsi plus ''manipulable'' la masse des clichés accessible via les écrans informatiques. Un peu plus tard, les Archives d'Ille-et-Vilaine mettent en ligne de nombreux plans de l'Ancien Régime ainsi que le [[cadastre napoléonien]] de toutes les communes du ressort, ''Rennes compris''.
* Les Archives municipales ouvrent un site d'une qualité et performance tout-à-fait propres à mettre en ligne une multitude de documents numérisés dont les photographies de l'État civil, registres paroissiaux compris. Le service prolonge cet effort par une singulière initiative en mobilisant petit à petit jusqu'à une cinquantaine de bénévoles, dits ''généAnnoteurs'', invités à indexer chez eux, sur le serveur des archives, les dizaines de milliers d'actes de naissance de Rennes au XIXe siècle et à rendre ainsi plus ''manipulable'' la masse des clichés accessible via les écrans informatiques. Le caractère innovant de cette opération a été reconnu au plan national en novembre [[2006]] par l'attribution par le sénat du Trophée Territoria<ref>Trophée Territoria, mentionné à la fin de l'article de deux pages paru dans Le Rennais du 15 janvier 2007 : ''Généalogie : ces bénévoles travaillent pour vous'', Monique Guéguen.</ref>. Un peu plus tard, les Archives d'Ille-et-Vilaine mettent en ligne de nombreux plans de l'Ancien Régime ainsi que le [[cadastre napoléonien]] de toutes les communes du ressort, ''Rennes compris''.
* Le [[Cercle Généalogique du Pays de Fougères]] peut, grâce à une convention avec les Archives départementales et à la persévérante énergie de David Guimard et quelques autres bénévoles, photographier l'ensemble des registres paroissiaux et d'État civil (XIXe siècle) de ce secteur. Le [[Cercle Généalogique d'Ille-et-Vilaine]] prend le relais pour aboutir, courant 2010, à la couverture complète du département, Rennes ayant déjà été traité par  la ville. Ces clichés, dument vérifiés, indexés et sauvegardés, ont été ensuite rapidement mis en ligne sur le site des Archives d'Ille-et-Vilaine et sur celui du cercle généalogique ; des membres de ce dernier travaillant chez eux à leurs dépouillements méthodiques en parallèle de leur propre recherche généalogique, le fruit étant cependant réservé aux adhérents de cercles généalogiques.
* Le [[Cercle Généalogique du Pays de Fougères]] peut, grâce à une convention avec les Archives départementales et à la persévérante énergie de David Guimard et quelques autres bénévoles, photographier l'ensemble des registres paroissiaux et d'État civil (XIXe siècle) de ce secteur. Le [[Cercle Généalogique d'Ille-et-Vilaine]] prend le relais pour aboutir, courant 2010, à la couverture complète du département, Rennes ayant déjà été traité par  la ville. Ces clichés, dument vérifiés, indexés et sauvegardés, ont été ensuite rapidement mis en ligne sur le site des Archives d'Ille-et-Vilaine et sur celui du cercle généalogique ; des membres de ce dernier travaillant chez eux à leurs dépouillements méthodiques en parallèle de leur propre recherche généalogique, le fruit étant cependant réservé aux adhérents de cercles généalogiques.


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