« Interventions sur l'habitat ancien de Rennes » : différence entre les versions

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Par extension, l'incendie ne s'arrêtant pas aux parties communes, l'inquiétude générale porte chacun à s'immiscer localement et préventivement dans les intérieurs, pour rejoindre par exemple l'obligation nationale légale de détecteur de fumée des années 2010. Cette pénétration du regard collectif dans l'intimité de l'habitat est officialisée à Rennes pour tous les bâtiments du secteur sauvegardé, les Architectes des Bâtiments de France portant ce regard au premier chef <ref>Dans le secteur sauvegardé, il est obligatoire de demander une autorisation de travaux, même à l'intérieur du logement, au Service [''départemental''] des Bâtiments de France, [[avenue de Cucillé]].</ref>. La division des appartements est alors montré du doigt comme contrariant en même temps les deux impératifs, de sécurité et de pérennité : les occupants sur cour sont hors de portée des secours arrivant en façade sur rue ; les cloisons en matériaux étanches s'opposent aux échanges qui maintiennent la salubrité des pièces puis à long terme la résistance des ossatures en bois. Les dégâts provoqués par ces interventions sont déjà repérables pour les yeux exercés et l'interrogation sur l'avenir de ces configurations, ''devenues anormales'' bien que communes, croît continuellement. Bien qu'encadrées de longue date par la loi, les divers changements d'affectation de locaux sont potentiellement les atteintes les plus graves aux bâtiments, occupation des combles, morcellement des pièces et dégradation des bases par les activités commerciales en rez-de-chaussée.
Par extension, l'incendie ne s'arrêtant pas aux parties communes, l'inquiétude générale porte chacun à s'immiscer localement et préventivement dans les intérieurs, pour rejoindre par exemple l'obligation nationale légale de détecteur de fumée des années 2010. Cette pénétration du regard collectif dans l'intimité de l'habitat est officialisée à Rennes pour tous les bâtiments du secteur sauvegardé, les Architectes des Bâtiments de France portant ce regard au premier chef <ref>Dans le secteur sauvegardé, il est obligatoire de demander une autorisation de travaux, même à l'intérieur du logement, au Service [''départemental''] des Bâtiments de France, [[avenue de Cucillé]].</ref>. La division des appartements est alors montré du doigt comme contrariant en même temps les deux impératifs, de sécurité et de pérennité : les occupants sur cour sont hors de portée des secours arrivant en façade sur rue ; les cloisons en matériaux étanches s'opposent aux échanges qui maintiennent la salubrité des pièces puis à long terme la résistance des ossatures en bois. Les dégâts provoqués par ces interventions sont déjà repérables pour les yeux exercés et l'interrogation sur l'avenir de ces configurations, ''devenues anormales'' bien que communes, croît continuellement. Bien qu'encadrées de longue date par la loi, les divers changements d'affectation de locaux sont potentiellement les atteintes les plus graves aux bâtiments, occupation des combles, morcellement des pièces et dégradation des bases par les activités commerciales en rez-de-chaussée.
[[Fichier:Rue de Saint Malo au 8 2011.jpg|thumb|left|300px|<u>Nous réhabilitons un immeuble - Ravalement de façade à pans de bois</u>, ainsi qu'il est écrit en août 2011 sur les panneaux d'information posés au-dessus des locaux du rez-de-chaussée de cet immeuble de la [[rue de Saint-Malo]] près de la [[place Sainte-Anne]].]]


De manière plus large, les professionnels les plus soucieux du patrimoine font le constat d'un changement tant des raisonnements que des pratiques. Ils touchent au quotidien la nocivité de l'intrusion, depuis des décennies, dans la construction locale traditionnelle des produits et contraintes de l'industrie, "produits miracles" ''irréversibles'' s'appliquant partout et de la même façon. La ville de Rennes n'avait aucune raison d'y échapper, elle en a peut-être d'être aux premiers rangs de ce changement de logique encouragé d'ailleurs par la vague mondiale des contraintes écologiques. Des filières locales seraient pour cela à soutenir, des savoir-faire à conforter et diffuser largement. Une culture du systémique et du global semble devoir être favorablement substituée à la culture du "prêt-à-porter, prêt-à-jeter (à la décharge)", et des approches sans dialogue entre elles.
De manière plus large, les professionnels les plus soucieux du patrimoine font le constat d'un changement tant des raisonnements que des pratiques. Ils touchent au quotidien la nocivité de l'intrusion, depuis des décennies, dans la construction locale traditionnelle des produits et contraintes de l'industrie, "produits miracles" ''irréversibles'' s'appliquant partout et de la même façon. La ville de Rennes n'avait aucune raison d'y échapper, elle en a peut-être d'être aux premiers rangs de ce changement de logique encouragé d'ailleurs par la vague mondiale des contraintes écologiques. Des filières locales seraient pour cela à soutenir, des savoir-faire à conforter et diffuser largement. Une culture du systémique et du global semble devoir être favorablement substituée à la culture du "prêt-à-porter, prêt-à-jeter (à la décharge)", et des approches sans dialogue entre elles.
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