« Rue Leconte de Lisle » : différence entre les versions

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Leconte de Lisle collabora anonymement au ''Foyer'' et l'on aurait quelque peine à distinguer ses vers de ceux de ses collaborateurs. Dans le n° 8, Rennes est moquée sous le nom de ''Castel-Gorin''  et on y critique son conseil municipal, ses gouttières et ses pavés pointus, mais dans le même numéro un article intitulé ''Rennes'' vante ses magasins "de fraîches nouveautés", de jouets, et ses librairies. En outre, Leconte de Lisle profite intensément des brillants concerts, opéras célèbres et comédies donnés dans la ville. <ref> ''Bretons de Lettres'', par Louis Tiercelin, Annales de Bretagne - 1905</ref>  Au contraire, son nom s'étale en toutes lettres dans ''la Variété'', au  premier numéro de cette petite revue paru le 1er avril [[1840]]. Un professeur de la Faculté des Lettres, M. Alexandre Nicolas, avait accepté de la présenter au public et d'en exposer le programme, qui tenait en deux points : rénovation et exaltation de la société par l'art, son affranchissement par le christianisme. Et ''L'Auxiliare breton'' saluait cet avénement à Rennes, ville studieuse qui, "dans des conditions si favorables, n'a laissé paraître qu'une tièdeur déplorable" envers les adeptes de la littérature.<ref> L'Auxiliaire breton. 9 mars 1840</ref>   
Leconte de Lisle collabora anonymement au ''Foyer'' et l'on aurait quelque peine à distinguer ses vers de ceux de ses collaborateurs. Dans le n° 8, Rennes est moquée sous le nom de ''Castel-Gorin''  et on y critique son conseil municipal, ses gouttières et ses pavés pointus, mais dans le même numéro un article intitulé ''Rennes'' vante ses magasins "de fraîches nouveautés", de jouets, et ses librairies. En outre, Leconte de Lisle profite intensément des brillants concerts, opéras célèbres et comédies donnés dans la ville. <ref> ''Bretons de Lettres'', par Louis Tiercelin, Annales de Bretagne - 1905</ref>  Au contraire, son nom s'étale en toutes lettres dans ''la Variété'', au  premier numéro de cette petite revue paru le 1er avril [[1840]]. Un professeur de la Faculté des Lettres, M. Alexandre Nicolas, avait accepté de la présenter au public et d'en exposer le programme, qui tenait en deux points : rénovation et exaltation de la société par l'art, son affranchissement par le christianisme. Et ''L'Auxiliare breton'' saluait cet avénement à Rennes, ville studieuse qui, "dans des conditions si favorables, n'a laissé paraître qu'une tièdeur déplorable" envers les adeptes de la littérature.<ref> L'Auxiliaire breton. 9 mars 1840</ref>   


L'état d'âme de Leconte de Lisle en 1840 correspondait fidèlement à celui des romantiques de l'époque, nourris de Saint-Simon, de Fourrier, de Lamennais. Le journal dura douze numéros. Le 11 mars [[1841]], qui fut le mois où ''la Variété'' cessa de paraître, Leconte de Lisle, bachelier en droit depuis janvier, fut de nouveau cité devant la Faculté de droit pour y recevoir un blâme vu ses nombreuses absences. Autre blâme le 23 juillet, suivi de la perte de son inscription. Les parents du jeune homme finirent par se fâcher. On menaça de lui couper les vivres. Tout à ses velléités littéraires, il répondit en s'associant à un certain Paul Duclos, pour fonder ''le Scorpion'', gazette au titre prometteur. Le premier numéro était prêt quand l'imprimeur, effrayé de l'audace des articles, se déroba. Leconte de Lisle et Paul Duclos l'assignèrent devant le Tribunal civil de Rennes, qui donna gain de cause à l'imprimeur le 9 janvier 1843. Leconte de Lisle, ses dernières ressources épuisées, ne résista plus aux instances de sa famille et, après un séjour de près de six ans à Rennes, s'embarqua à Nantes pour l'Île Bourbon au mois de septembre [[1843]].<ref>''L'Âme bretonne'', 3e série, Leconte de Lisle à Rennes, par Charles Le Goffic</ref>
L'état d'âme de Leconte de Lisle en 1840 correspondait fidèlement à celui des romantiques de l'époque, nourris de Saint-Simon, de Fourrier, de Lamennais. Le journal dura douze numéros. Le 11 mars [[1841]], qui fut le mois où ''la Variété'' cessa de paraître, Leconte de Lisle, bachelier en droit depuis janvier, fut de nouveau cité devant la Faculté de droit pour y recevoir un blâme vu ses nombreuses absences. Autre blâme le 23 juillet, suivi de la perte de son inscription. Les parents du jeune homme finirent par se fâcher. On menaça de lui couper les vivres. Tout à ses velléités littéraires, il répondit en s'associant à un certain Paul Duclos, pour fonder ''le Scorpion'', gazette au titre prometteur. Il projetait de dire leur fait à ces "bourgeois" de Rennes,  magistrats et professeurs. Le premier numéro était prêt quand l'imprimeur, effrayé de l'audace des articles, se déroba. Leconte de Lisle et Paul Duclos l'assignèrent devant le Tribunal civil de Rennes, qui donna gain de cause à l'imprimeur le 9 janvier 1843. Leconte de Lisle, ses dernières ressources épuisées, ne résista plus aux instances de sa famille et, après un séjour de près de six ans à Rennes, s'embarqua à Nantes pour l'Île Bourbon au mois de septembre [[1843]].<ref>''L'Âme bretonne'', 3e série, Leconte de Lisle à Rennes, par Charles Le Goffic</ref>




===références===
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