« Chronique vezinoise sous l'occupation n°01 » : différence entre les versions

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Mes aînés lient rapidement connaissance avec d’autres enfants du village. J’ai toujours entendu dire à la maison  que l’accueil des gens de Vezin le Coquet avait été sympathique, cordial à notre égard. On peut comprendre que la propriétaire de la salle du café, madame Bigot, lésée d’une partie de son lieu de commerce, occupée par cette famille nombreuse, peut ne pas être satisfaite. Elle ne nous le fait toutefois pas sentir. Je me souviens, du goût de la  pistache qu’elle me donne quand parfois elle discute avec ma mère sur la pas de la porte du café. Le geste large qu’elle exécute au dessus du comptoir quand elle plonge une main dans un grand et profond bocal afin de saisir et d’extraire le joli bonbon noir. Geste que je surveille dans le détail en attendant  la suite. J’adore les pistaches, le seul bonbon de l’époque dont je me souvienne et pour cause. Il a fallu attendre l’arrivée des américains pour rattraper, assez largement d’ailleurs, le temps perdu. Sous l’occupation  l’absence de confiseries était pour nous totale ou presque. Une confiserie ne doit pas uniquement être bonne mais aussi être jolie à regarder, enviée, le goût s’en trouve alors renforcé, j’étais déjà un connaisseur ou tout simplement un enfant.
Mes aînés lient rapidement connaissance avec d’autres enfants du village. J’ai toujours entendu dire à la maison  que l’accueil des gens de Vezin le Coquet avait été sympathique, cordial à notre égard. On peut comprendre que la propriétaire de la salle du café, madame Bigot, lésée d’une partie de son lieu de commerce, occupée par cette famille nombreuse, peut ne pas être satisfaite. Elle ne nous le fait toutefois pas sentir. Je me souviens, du goût de la  pistache qu’elle me donne quand parfois elle discute avec ma mère sur la pas de la porte du café. Le geste large qu’elle exécute au dessus du comptoir quand elle plonge une main dans un grand et profond bocal afin de saisir et d’extraire le joli bonbon noir. Geste que je surveille dans le détail en attendant  la suite. J’adore les pistaches, le seul bonbon de l’époque dont je me souvienne et pour cause. Il a fallu attendre l’arrivée des américains pour rattraper, assez largement d’ailleurs, le temps perdu. Sous l’occupation  l’absence de confiseries était pour nous totale ou presque. Une confiserie ne doit pas uniquement être bonne mais aussi être jolie à regarder, enviée, le goût s’en trouve alors renforcé, j’étais déjà un connaisseur ou tout simplement un enfant.
Albert Gilmet
Janvier 2013
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