« Quand nourrir rimait avec mourir » : différence entre les versions

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Interrogée quel prix elle prenait par chaques de ces enfans, et si quand ils etaient morts, elle en donnait avis aux personnes qui l'en avaient charges ?
Interrogée quel prix elle prenait par chaques de ces enfans, et si quand ils etaient morts, elle en donnait avis aux personnes qui l'en avaient charges ?
Repond qu'elle prenait par chaques enfants batards six francs par mois [deux fois], quelques fois cent sols ; qu'elle ne manquait pas d'avertir de leur mort ; qu'aussitot on luy faisait passer l'extrait baptistaire de l'enfant qui etait remis au curé de la paroisse de Saint Helier qui faisait enterrer l'enfant, remettait ensuite l'extrait baptistaire, et prenait trante quatre sols pour l'enterrement qui luy etaient payés par les sages femmes." ["extrait baptistaire qui lui avait été confié avec l'enfant" autre interrogatoire].
Repond qu'elle prenait par chaques enfants batards six francs par mois [deux fois], quelques fois cent sols ; qu'elle ne manquait pas d'avertir de leur mort ; qu'aussitot on luy faisait passer l'extrait baptistaire de l'enfant qui etait remis au curé de la paroisse de Saint Helier qui faisait enterrer l'enfant, remettait ensuite l'extrait baptistaire, et prenait trante quatre sols pour l'enterrement qui luy etaient payés par les sages femmes." ["extrait baptistaire qui lui avait été confié avec l'enfant" autre interrogatoire].
==Euthanasie active, les grands moyens==
Même mort, l'enfant reste parfois embarrassant, une des nourrices disant qu'après l'intimidant froncement de sourcil (en quelque sorte) du recteur étonné de tant de décès, elle s'est contentée de mettre les cadavres dans une barrique. Encore heureux que vivants et morts ne partagent pas trop longtemps le même berceau ! Que de soucis, pour quatre à six livres par mois et par enfant, un mois au moins acquis quoiqu'il arrive !
Un soupçon criminel précise certaines intentions infanticides :
"Interrogée si elle ne dit pas à cette nourice qu'il ne fallait que lui donner des groux ? - Conteste les faits et l'interrogat. Interrogée si cette nourice lui ayant dit qu'elle ne s'en fust jamais chargés si elle eut peu prevoir qu'on lui eut recommandé une si mauvaise nouriture, l'interrogée ne repondit pas que le pere et la mere de cet enfant etaient en proces et qu'ils attendaient la mort de l'enfant pour que le proces d'entr'eux se termina plutot. - Conteste..."
Il est temps alors de faire entrer en scène le grand acteur de ces drames : microscopique et sournois pourtant, l'acteur microbien, dans sa forme vénérienne ou gangrèneuse ! Même bien intentionnée la sage-femme ne sait pas quoi faire des enfants dont personne ne veut a priori, nouveaux-né parfois appelés par une bizarrerie de la langue "enfants gâtés" (comme des fruits sont gatés) !
"Repond que c'etait pour les nourir [et non les allaiter] attendu que ces enfants etaient tous infectés de virus veneriens.".
"Interrogée si c'était ou pour alaiter ces enfants de leur lait ou pour les nourir qu'elle les plaçait ainsy chez les nourices ? - Repond qu'ayant la plus grande difficulté ou pour mieu dire etant impossible de trouver des nourices qui consentissent à donner leur sein à ces enfants par la crainte qu'elles avaient de recevoir par cette communication des maladies dangereuses, elle les donnait à des femmes qui les nouricaient avec du lait de vache.".
Les inculpées sont unanimes sur le délabrement des enfants, tôt ou tard !
"... les autres sont morts d'un mal qu'elle ne saurait deffinir, et qui se declarait le plus ordinairement par la pouriture du nombril, du bas du ventre et de l'anus.".
"... les enfants étaient tous attaqués d'un vilain mal ; que leur corps etait couvert de boutons, que leur nombril [et] leur nez rendait de la pouriture.". au moins trois fois.
"... parce qu'ils etaient gaté et le corps couvert de villainie.".
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