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« Lettres de Poilus » : différence entre les versions

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Le 8 mai, il annonce, à demi-mot, « c’est pour demain » - il s’agit de l’offensive d’Artois voulue par Joffre  -  et il  dit être « enfin content de taper un bon coup » et que le moral de ses hommes est excellent et est certain de pouvoir compter sur eux pendant tous les jours où il faudra se battre pour assurer enfin la victoire finale.  
Le 8 mai, il annonce, à demi-mot, « c’est pour demain » - il s’agit de l’offensive d’Artois voulue par Joffre  -  et il  dit être « enfin content de taper un bon coup » et que le moral de ses hommes est excellent et est certain de pouvoir compter sur eux pendant tous les jours où il faudra se battre pour assurer enfin la victoire finale.  
Il sort vivant des combats du 9 au 12 mai. Le 24,  et il s’emporte contre les nouvelles déformées à l’arrière par la presse : « Je suis heureux que les journaux réussissent à vous combler de joie, mais ici nous ne sommes pas de votre avis. […] Les journaux ont oublié de vous dire le nombre des pertes. »  « De mon côté nous n’avons rien fait de bon que de perdre des hommes, j’en aurai long à dire à ce sujet après la guerre. Nous nous sommes battus du 9 au 14 ; depuis nous occupons comme par le passé nos tranchées. Depuis le 9 au matin, je n’ai donc pu ni me laver ni me changer […) Sur les 300 m de distance qui nous séparent des Boches, gisent tous les corps de nos camarades […] Cela commence à sentir très fort. » Et de citer plusieurs Rennais tués lors de l’offensive inutile.
Il sort vivant des combats du 9 au 12 mai. Le 24,  et il s’emporte contre les nouvelles déformées à l’arrière par la presse : « Je suis heureux que les journaux réussissent à vous combler de joie, mais ici nous ne sommes pas de votre avis. […] Les journaux ont oublié de vous dire le nombre des pertes. »  « De mon côté nous n’avons rien fait de bon que de perdre des hommes, j’en aurai long à dire à ce sujet après la guerre. Nous nous sommes battus du 9 au 14 ; depuis nous occupons comme par le passé nos tranchées. Depuis le 9 au matin, je n’ai donc pu ni me laver ni me changer […) Sur les 300 m de distance qui nous séparent des Boches, gisent tous les corps de nos camarades […] Cela commence à sentir très fort. » Et de citer plusieurs Rennais tués lors de l’offensive inutile.
Le 14 juin le sous-lieutenant écrit : « Pour ma part, je compte prendre une bonne revanche sur les Boches […] Après-demain nous ferons des prouesses et dans trois mois, j’irai me reposer près de vous deux, heureux d’avoir fait mon devoir. »
Le 16 juin, le 41e R.I. lance ce nouvel assaut qui ne sera pas un succès et le sous-lieutenant Alesté est tué à la tête des hommes de sa section.<ref> ''Un officier du 41e régiment d'infanterie dans les tranchées d'Artois : les lettres du sous-lieutenant Alesté à son épouse (février-juin 1915)''  Bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine. SAHIV. Tome CXX - 2016</ref>


D’autres lettres explicites sont celles de '''Charles Oberthür''', de la grande famille d’imprimeurs de Rennes.  Capitaine, il commande une section de munitions d’artillerie et traverse la guerre aux côtés des unités du 10e corps d’armée, de Charleroi à Strasbourg, en passant par la Marne, l’Artois, l’Argonne, Verdun, la Champagne ou la Somme. Ses lettres, accompagnées d’aquarelles, de dessins et de photographies, passent la censure, révélant les aspects dramatiques de la guerre : « Quand on avance il y a aussi de la casse et on recommence à voir passer des autos remplies de blessés…  Ce qui est terrible c’est de penser aux malheureux blessés qui sont tombés ce soir et qu’on ne pourra relever que demain au jour. »
D’autres lettres explicites sont celles de '''Charles Oberthür''', de la grande famille d’imprimeurs de Rennes.  Capitaine, il commande une section de munitions d’artillerie et traverse la guerre aux côtés des unités du 10e corps d’armée, de Charleroi à Strasbourg, en passant par la Marne, l’Artois, l’Argonne, Verdun, la Champagne ou la Somme. Ses lettres, accompagnées d’aquarelles, de dessins et de photographies, passent la censure, révélant les aspects dramatiques de la guerre : « Quand on avance il y a aussi de la casse et on recommence à voir passer des autos remplies de blessés…  Ce qui est terrible c’est de penser aux malheureux blessés qui sont tombés ce soir et qu’on ne pourra relever que demain au jour. »


De tels témoignages, même parcellaires, répandus chez les proches,  donnent des coups de projecteur très éclairants sur l’horreur des combats qui se déroulent et qui est tue par les journaux.
De tels témoignages, même parcellaires, répandus chez les proches,  donnent des coups de projecteur très éclairants sur l’horreur des combats qui se déroulent et qui est tue par les journaux.
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