« Rennes vu en 1859 par un Britannique » : différence entre les versions

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Par quelques belles rues nous parvînmes à une colline au sommet de laquelle se trouve l'église Saint-Blaenas (sic) (d'après mon guide),<ref>[[Église  Notre-Dame-en- Saint-Melaine]]</ref>  le palais épiscopal et un couvent de sœurs.[...] De là nous gagnâmes le Mont [[Thabor]], jolie promenade arborée, avec allées gravillonnées et bancs, et une statue de Bertram Gwesklen en son milieu. Elle donne sur une belle vue du cours de la Vilaine et de la forêt de Fougères.  (!)  Sur un côté se trouvent les jardins botaniques, mais ils ne semblent pas contenir grand'chose à part un bel ensemble de reines-marguerites en pleine floraison.
Par quelques belles rues nous parvînmes à une colline au sommet de laquelle se trouve l'église Saint-Blaenas (sic) (d'après mon guide),<ref>[[Église  Notre-Dame-en- Saint-Melaine]]</ref>  le palais épiscopal et un couvent de sœurs.[...] De là nous gagnâmes le Mont [[Thabor]], jolie promenade arborée, avec allées gravillonnées et bancs, et une statue de Bertram Gwesklen en son milieu. Elle donne sur une belle vue du cours de la Vilaine et de la forêt de Fougères.  (!)  Sur un côté se trouvent les jardins botaniques, mais ils ne semblent pas contenir grand'chose à part un bel ensemble de reines-marguerites en pleine floraison.
[[Fichier:Les_quais_en_1857.png|350px|left|thumb|Les quais en 1859. Vue stéréographique dans ''Narrative of a Walking Tour in Brittany'' Lovell Reeve]]
[[Fichier:Les_quais_en_1857.png|350px|left|thumb|Les quais en 1859. Vue stéréographique dans ''Narrative of a Walking Tour in Brittany'' Lovell Reeve]]
Les quais sont ce qui m'a le plus frappé à Rennes. Le fleuve est défendu de chaque côté par des murs bas, et, contrairement à la Tamise, ils sont dépourvus d'appontements mais bordés de larges et belles rues le long desquelles vous pouvez vous promener ou vous déplacer d'un bout à l'autre de la ville. La vue stéréographique n° 78 présente ces quais mais pas dans leur partie la plus large. Il y a à gauche un couvent du XVIIe siècle qui sert maintenant de caserne. Sur les cales inclinées on voit au premier plan des foules de blanchisseuses à coiffes blanches * et l'on voit en haut une autre foule de coiffes blanches regardant par-dessus le parapet.[...]
Les quais sont ce qui m'a le plus frappé à Rennes. Le fleuve est défendu de chaque côté par des murs bas, et, contrairement à la Tamise, ils sont dépourvus d'appontements mais bordés de larges et belles rues le long desquelles vous pouvez vous promener ou vous déplacer d'un bout à l'autre de la ville. La vue stéréographique n° 78 présente ces quais mais pas dans leur partie la plus large. Il y a à gauche un couvent du XVIIe siècle qui sert maintenant de caserne. Sur les cales inclinées on voit au premier plan des foules de blanchisseuses à coiffes blanches et l'on voit en haut une autre foule de coiffes blanches regardant par-dessus le parapet.[...]


Arrivé à la gare, le contraste avec une gare anglaise m'a bien amusé. Vous n'êtes autorisé à prendre votre billet que quinze minutes avant le départ du train. Un commerçant anglais ferait peut-être mille livres en affaire pendant ces quinze minutes d'attente imposées à tout le monde. Puis, à un signal donné, on ouvre en grand les portes des halls et on répartit les passagers selon la classe de voiture pour leur voyage. On en ouvre enfin les portières et vous trouvez la voiture où vous devriez prendre place en face de la porte. Toutes ces grandes précautions prises à l'encontre du désordre vous donnent l'impression d'être en contact direct avec le gouvernement, la bureaucratie et la paperasse".
Arrivé à la gare, le contraste avec une gare anglaise m'a bien amusé. Vous n'êtes autorisé à prendre votre billet que quinze minutes avant le départ du train. Un commerçant anglais ferait peut-être mille livres en affaire pendant ces quinze minutes d'attente imposées à tout le monde. Puis, à un signal donné, on ouvre en grand les portes des halls et on répartit les passagers selon la classe de voiture pour leur voyage. On en ouvre enfin les portières et vous trouvez la voiture où vous devriez prendre place en face de la porte. Toutes ces grandes précautions prises à l'encontre du désordre vous donnent l'impression d'être en contact direct avec le gouvernement, la bureaucratie et la paperasse".
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"À Rennes nous retrouvions une région peu enthousiasmante de voies ferrées et d'industries, sans guère de pittoresque pour nous inciter à manier l'appareil de photographie. La façade de la cathédrale est une énorme masse de Renaissance barbare. Le Palais de Justice avec quatre admirables statues d'éminents jurisconsultes <ref>[[Place du Parlement de Bretagne]]</ref> est un bâtiment important dont nous avons pris une photo ainsi que des jardins publics du Mont Thabor mais seules les stéréographies N° 77 et N° 78 ont été jugées d'un intérêt suffisant pour être publiées. La première donne une vue par-dessus la Vilaine sur un espace ouvert où est érigé une magnifique croix et englobe les deux tours de la cathédrale. Rien d'excitant et les seuls êtres  en vue étaient un ou deux hommes assis sur le parapet au bout du pont et une femme, près du bateau au bord de l'eau où se reflète sa large coiffe. Nous sollicitâmes de la plantureuse propriétaire d'une cour à bois l'autorisation de planter notre tente au milieu de ses bois de charpente et, grâce à son amabilité, nous pûmes poursuivre nos investigations tranquillement et, ayant transporté notre appareil sur le pont, nous prîmes la seconde vue, n° 78. Au premier plan, des deux côtés, des troupes de femmes occupées à laver et, au loin devant un pont, des bains flottants.''(sic) ''Le grand bâtiment, à gauche, ancien couvent avec les lettres ''Tal St. Yves'' grossièrement tracées, sert maintenant de caserne; <ref>[[Chapelle Saint-Yves]]</ref>celui sur la droite, avec un peuplier en avant, est nouveau encore bardé d'échafaudages. Sur la rambarde qui court le long du quai, quantité de linges étendu à sécher".<ref> Traduction Étienne Maignen</ref>
"À Rennes nous retrouvions une région peu enthousiasmante de voies ferrées et d'industries, sans guère de pittoresque pour nous inciter à manier l'appareil de photographie. La façade de la cathédrale est une énorme masse de Renaissance barbare. Le Palais de Justice avec quatre admirables statues d'éminents jurisconsultes <ref>[[Place du Parlement de Bretagne]]</ref> est un bâtiment important dont nous avons pris une photo ainsi que des jardins publics du Mont Thabor mais seules les stéréographies N° 77 et N° 78 ont été jugées d'un intérêt suffisant pour être publiées. La première donne une vue par-dessus la Vilaine sur un espace ouvert où est érigé une magnifique croix et englobe les deux tours de la cathédrale. Rien d'excitant et les seuls êtres  en vue étaient un ou deux hommes assis sur le parapet au bout du pont et une femme, près du bateau au bord de l'eau où se reflète sa large coiffe. Nous sollicitâmes de la plantureuse propriétaire d'une cour à bois l'autorisation de planter notre tente au milieu de ses bois de charpente et, grâce à son amabilité, nous pûmes poursuivre nos investigations tranquillement et, ayant transporté notre appareil sur le pont, nous prîmes la seconde vue, n° 78. Au premier plan, des deux côtés, des troupes de femmes occupées à laver et, au loin devant un pont, des bains flottants.''(sic) ''Le grand bâtiment, à gauche, ancien couvent avec les lettres ''Tal St. Yves'' grossièrement tracées, sert maintenant de caserne; <ref>[[Chapelle Saint-Yves]]</ref>celui sur la droite, avec un peuplier en avant, est nouveau encore bardé d'échafaudages. Sur la rambarde qui court le long du quai, quantité de linges étendu à sécher".<ref> Traduction Étienne Maignen</ref>


* NB : les coiffes sont des catioles, coiffes à larges pans relevés.
 
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