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Au 17 e siècle les protestants y disposaient d'un temple qui fut l'objet de l'ire des catholiques et sera démoli quatre fois en cinquante ans ! Ainsi, le 14 juillet [[1651]] "la presche des huguenots à Cleuné" fut il brûlé et rasé par un mouvement populaire, en représailles des coups de pistolet tirés par un noble protestant, Amaury Gouyon, marquis de la Moussaye, sur des gens au boulevard de Toussaints. Il fut reconstruit avec "défense d'y toucher sous peine de la vie"... Las, dix ans plus tard, il fut à nouveau incendié en janvier [[1661]] par le peuple en colère, un protestant nommé Caillon ayant refusé d'avouer le vol d'un calice et de livrer ses complices. Le bourgeois rennais René Duchemin écrivait à ce propos dans son journal:
Au 17 e siècle les protestants y disposaient d'un temple qui fut l'objet de l'ire des catholiques et sera démoli quatre fois en cinquante ans ! Ainsi, le 14 juillet [[1651]] "la presche des huguenots à Cleuné" fut il brûlé et rasé par un mouvement populaire, en représailles des coups de pistolet tirés par un noble protestant, Amaury Gouyon, marquis de la Moussaye, sur des gens au boulevard de Toussaints. Il fut reconstruit avec "défense d'y toucher sous peine de la vie"... Las, dix ans plus tard, il fut à nouveau incendié en janvier [[1661]] par le peuple en colère, un protestant nommé Caillon ayant refusé d'avouer le vol d'un calice et de livrer ses complices. Le bourgeois rennais René Duchemin écrivait à ce propos dans son journal:
"Le 7 janvier, au grand bout de Cohue, il fut pendu et brûlé un nommé Caillon, hérétique, et l'un des coupables des sacrilèges faits par ceux de la maison de la Roche-Giffart, lequel Caillon mourut dans son hérésie et ne voulut déclarer aucune chose de ce qui s'était passé et ainsi sauva ses autres complices ; de quoi le simple peuple s'étant indigné, ils furent le même jour au soir mettre le feu au prêche de Cleunay qui fut tout brûlé"<ref>''Journal d'un bourgeois de Rennes au 17e siècle'', Ed. Apogée, Rennes, 1992, p. 143.</ref><ref>''Un certain regard sur Rennes au XVII e siècle'', par Floriane Machard. Bulletin et mémoires de la Société archéologique & historique d'Ille-et-Vilaine. tome CXVIII - 2014</ref>. Le 25 avril [[1675]], lors de la [[révolte du papier timbré]], le temple protestant est incendié sous prétexte que des commis des tabacs et du papier timbré sont de "la religion". Après la révocation de l'édit de Nantes le temple fut à nouveau détruit en [[1685]]. Les registres de la paroisse protestante du temple de Cleunay / Cleusné de Rennes couvrent la période de 1663 à 1685 pour les baptêmes, 1645 à 1685 pour les mariages et 1668 à 1685 pour les sépultures. Pour la période 1645-1685, les Archives de Rennes conservent les registres du temple protestant de Cleunay.
"Le 7 janvier, au grand bout de Cohue, il fut pendu et brûlé un nommé Caillon, hérétique, et l'un des coupables des sacrilèges faits par ceux de la maison de la Roche-Giffart, lequel Caillon mourut dans son hérésie et ne voulut déclarer aucune chose de ce qui s'était passé et ainsi sauva ses autres complices ; de quoi le simple peuple s'étant indigné, ils furent le même jour au soir mettre le feu au prêche de Cleunay qui fut tout brûlé"<ref>''Journal d'un bourgeois de Rennes au 17e siècle'', Ed. Apogée, Rennes, 1992, p. 143.</ref><ref>''Un certain regard sur Rennes au XVII e siècle'', par Floriane Machard. Bulletin et mémoires de la Société archéologique & historique d'Ille-et-Vilaine. tome CXVIII - 2014</ref>. Le 25 avril [[1675]], lors de la [[révolte du papier timbré]], le temple protestant est incendié sous prétexte que des commis des tabacs et du papier timbré sont de "la religion". Après la révocation de l'édit de Nantes le temple fut à nouveau détruit en [[1685]]. Les registres de la paroisse protestante du temple de Cleunay / Cleusné de Rennes couvrent la période de 1663 à 1685 pour les baptêmes, 1645 à 1685 pour les mariages et 1668 à 1685 pour les sépultures. Pour la période 1645-1685, les Archives de Rennes conservent les registres du temple protestant de Cleunay.
[[Fichier:Cleunay_1950.png|300px|right|thumb|Le quartier de Cleunay en 1950. Au nord l'usine à gaz, près du [[boulevard Voltaire]], au centre la rue Champion de Cicé (de ''Géobretagne'IGN BD ORTHO Historique)]][[Fichier:Cleunay_depuis_la_Vilaine.png|left|400px|Le quartier de Cleunay, vu de la Vilaine (''Archives de Rennes.255FI423'')]]
[[Fichier:Cleunay_1950.png|300px|right|thumb|Le quartier de Cleunay en 1950. Au nord l'usine à gaz, près du [[boulevard Voltaire]], au centre la rue Champion de Cicé (de ''Géobretagne'IGN BD ORTHO Historique)]][[Fichier:Cleunay_depuis_la_Vilaine.png|left|thumb|400px|Le quartier de Cleunay, vu de la Vilaine (''Archives de Rennes.255FI423'')]]
[[Fichier:Cleunay_usine_%C3%A0_gaz.png|left|400px|thumb|Le même quartier en 2016]]
[[Fichier:Cleunay_usine_%C3%A0_gaz.png|left|400px|thumb|Le même quartier en 2016]]
Le quotidien rennais [[L'Ouest-Éclair]] nous donne quelques explications sur la vie au sein du village de Cleuné en 1901, dans un article traitant d'un meurtre :
{{Citation|texte=''Les vieux historiens bretons nous racontent que ce village s'appelait jadis Cleunay.
''D'autres soutiennent qu'il s'agit simplement de Cleuné. A l'heure où la réforme de l'orthographe bat son plein, nous ne nous ne nous arrêterons pas à ce léger détail. [...]
''Est-il bien besoin de dépeindre le hameau de Cleuné? Il est bien connu des Rennais. En montant le [[rue de Redon|faubourg de Redon]], on arrive en face l'[[usine à gaz]]. Un chemin tracé en face l'usine longe la ligne de la Compagnie de l'Ouest et aboutit à une autre voie voisine de la soierie Cathelineau. A la jonction de ces deux voies, on suit un chemin qui conduis directement à la [[Prévalaye]].
''Cleuné doit compter au moins soixante habitants, et la vie active de ce carrefour se passe entre deux auberges, le cabaret Morice et le cabaret Neveu.
''Ce n'est pas petite affaire que ces deux noms dans ce petit pays, et on le comprendra facilement par les explications très simples qui vont suivre :
''Depuis l'année dernière, deux groupes se sont formés. Pourquoi ? Il serait trop long de le dire. Il y a des questions de travail, des ambitions de journaliers et peut être aussi des rivalités de famille.
''De part et d'autre, on s'est présenté fréquemment devant le juge de paix, pour des bagatelles, pour de simples propos. [...]
''A l'auberge Neveu, qui porte l'enseigne de la Grande-Maison, nous trouvons un cabaret qui eût fait triste mine à l'Exposition universelle. On marche sur la terre ; l'installation est des plus sommaires. Une grande cheminée dans laquelle on va griller des saucisses que dévoreront les clients habituels du lundi. [...]
''Nous avons dit que le hameau de Cleuné ne compte que deux auberges : les maisons Neveu et Morice.
''Cette dernière se trouve droite en venant de Rennes. Elle est au bord de la route. L'auberge Neveu est située à trente mètres plus haut, du côté opposé. Ce sont deux forts occupés par des ennemis d'où les observations sont des plus faciles.''|auteur=L'Ouest-Eclair|origine=Numéro du 12 mars 1901|collecteur=Manu35|date=2018}}
===L'époque contemporaine===
===L'époque contemporaine===
Ce quartier ne fut pas peuplé très tôt à cause de la nature marécageuse du terrain.
Ce quartier ne fut pas peuplé très tôt à cause de la nature marécageuse du terrain.
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