« Bombardement du 17 juin 1940 » : différence entre les versions

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Malgré l’interdiction du général Bazoches, qui avait constaté la catastrophe du haut du pont Saint-Hélier, et les explosions qui se succèdent pendant 24 heures, les sauveteurs, dont le sportif futur résistant Auguste Delaune, continuèrent à sortir des vivants mais aussi des corps mutilés, brûlés, racornis, et d’autres intacts, comme pétrifiés. Casques, armes, équipements britanniques ou français jonchent les fossés bordant le ballast. Alors que continuaient des explosions, des pompiers héroïques, menés par le lieutenant Lebastard et le sergent Limeul, arrachèrent aux flammes et aux ferrailles des wagons des blessés vivants et des corps mutilés qu'on  allongea sur le ballast et dans la prairie de la ferme du général Lefort. À 17 heures, le lieutenant d'un groupe de la 4e S.I.M (section d'infirmiers militaires) refusa de descendre dans la gare de triage déclarant qu'il ne voulait pas "envoyer ses hommes à la mort"<ref>Déclaration écrite, certifiée sur l'honneur, de François Limeul, en date du 18/09/1945</ref>. Tout le personnel de la [[clinique Saint-Yves]], bien qu'elle fut elle-même fort endommagée, ses religieuses et ses médecins se dépensèrent sans compter pour secourir de leur mieux le flot de blessés qui ne cessait de lui parvenir de la gare, d'autres étant dirigés vers les autres cliniques, telle la [[clinique La Sagesse]] et l'[[centre hospitalier universitaire (CHU)|hôpital de Pontchaillou]] où œuvrait l'académicien major Georges Duhamel.  
Malgré l’interdiction du général Bazoches, qui avait constaté la catastrophe du haut du pont Saint-Hélier, et les explosions qui se succèdent pendant 24 heures, les sauveteurs, dont le sportif futur résistant Auguste Delaune, continuèrent à sortir des vivants mais aussi des corps mutilés, brûlés, racornis, et d’autres intacts, comme pétrifiés. Casques, armes, équipements britanniques ou français jonchent les fossés bordant le ballast. Alors que continuaient des explosions, des pompiers héroïques, menés par le lieutenant Lebastard et le sergent Limeul, arrachèrent aux flammes et aux ferrailles des wagons des blessés vivants et des corps mutilés qu'on  allongea sur le ballast et dans la prairie de la ferme du général Lefort. À 17 heures, le lieutenant d'un groupe de la 4e S.I.M (section d'infirmiers militaires) refusa de descendre dans la gare de triage déclarant qu'il ne voulait pas "envoyer ses hommes à la mort"<ref>Déclaration écrite, certifiée sur l'honneur, de François Limeul, en date du 18/09/1945</ref>. Tout le personnel de la [[clinique Saint-Yves]], bien qu'elle fut elle-même fort endommagée, ses religieuses et ses médecins se dépensèrent sans compter pour secourir de leur mieux le flot de blessés qui ne cessait de lui parvenir de la gare, d'autres étant dirigés vers les autres cliniques, telle la [[clinique La Sagesse]] et l'[[centre hospitalier universitaire (CHU)|hôpital de Pontchaillou]] où œuvrait l'académicien major Georges Duhamel.  
 
[[Fichier:Voies_triage_17_06_1940.png|300px|center|thumb|Les voies de triage dévastées où fument les wagons déchiquetés <ref> Die Deusche Wochenschau Juli 1940. Actualités cinématographiques allemandes</ref>]]
Le nombre des victimes, hors de proportion avec l’importance des bombes larguées, vient d’une négligence des services de la gare de Rennes ou d'un ordre des autorités militaires qui, plaine Saint-Hélier, ont laissé le train d’artilleurs contre un train de munitions avec des wagons de cheddite qui, en sautant, ont broyé et enflammé les trains voisins et les corps ont été très déchiquetés par l'explosion  des wagons <ref> Mémoires d'un Français moyen. René Patay - polycopié p. 134 - 1974 </ref>, et à Baud, ont mis un train de munitions entre le train des Anglais et celui des artilleurs français. À ces victimes, il faut ajouter quelques civils et militaires tués par éclats ou matériaux projetés. Traumatisée aux deux sens du terme, la ville se vide d'une partie de sa population qui, en voiture, à bicyclette ou à pied prend les routes de l'ouest ou du sud<ref>''Les Heures douloureuses de Rennes'', par V. Ladan. Impr. Les Nouvelles</ref>. Les évacués ont abandonné des bagages et des voitures d'enfant qui seront stockés plus tard à la gare et classés par ordre alphabétique pour une recherche rapide<ref>Deux photos de ''L'Ouest-Éclair'' du 8 juillet 1940</ref>. Quant aux troupes, elles perdent ce qui pouvait leur rester de moral et elles vont se débander. 34 personnes s'évadèrent de l'asile psychiatrique de Saint-Méen et étaient encore recherchées le 10 juillet.
Le nombre des victimes, hors de proportion avec l’importance des bombes larguées, vient d’une négligence des services de la gare de Rennes ou d'un ordre des autorités militaires qui, plaine Saint-Hélier, ont laissé le train d’artilleurs contre un train de munitions avec des wagons de cheddite qui, en sautant, ont broyé et enflammé les trains voisins et les corps ont été très déchiquetés par l'explosion  des wagons <ref> Mémoires d'un Français moyen. René Patay - polycopié p. 134 - 1974 </ref>, et à Baud, ont mis un train de munitions entre le train des Anglais et celui des artilleurs français. À ces victimes, il faut ajouter quelques civils et militaires tués par éclats ou matériaux projetés. Traumatisée aux deux sens du terme, la ville se vide d'une partie de sa population qui, en voiture, à bicyclette ou à pied prend les routes de l'ouest ou du sud<ref>''Les Heures douloureuses de Rennes'', par V. Ladan. Impr. Les Nouvelles</ref>. Les évacués ont abandonné des bagages et des voitures d'enfant qui seront stockés plus tard à la gare et classés par ordre alphabétique pour une recherche rapide<ref>Deux photos de ''L'Ouest-Éclair'' du 8 juillet 1940</ref>. Quant aux troupes, elles perdent ce qui pouvait leur rester de moral et elles vont se débander. 34 personnes s'évadèrent de l'asile psychiatrique de Saint-Méen et étaient encore recherchées le 10 juillet.


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