« Carrier à Rennes » : différence entre les versions

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== Le traitement des suspects et ennemis du peuple et... un projet de noyades==
== Le traitement des suspects et ennemis du peuple et... un projet de noyades==


Il destitue aussi des fonctionnaires comme le chef de bureau des ouvrages publics, le directeur du timbre, de l'enregistrement et des droits, l'enregistreur des actes, le directeur de l'hôpital militaire. En application de la loi des suspects du 17 septembre, la mission principale de la municipalité est de détecter les ennemis du régime, souvent objets de dénonciations, et d'aider à leur détention. Dès le 14 septembre, se méfiant de Blin jeune, directeur de la poste aux lettres, ancien fédéraliste reconverti montagnard, Carrier et Pocholle, pour favoriser les dénonciations, suppriment la surveillance des lettres adressées aux autorités et rendent responsable le directeur de toute infraction à cette mesure. Les suspects sont nombreux, à commencer par les étrangers dont Carrier prend directement la surveillance par le biais du comité de salut public (ancien comité de surveillance), renouvelé le 12 septembre avec seize hommes à sa dévotion. A toute réquisition  du comité la force armée est tenue de prêter obéissance et main-forte. Le 15 septembre, Yves-Claude Jourdain, fédéraliste actif, ancien secrétaire du comité de la force départementale, s'est mis à l'abri et écrit à Le Malliaud, député du Morbihan à la Convention :" ''Quel est ce fier proconsul que vous nous avez envoyé ou plutôt quel est ce tigre ? Vous nous faites regretter l'ancien régime... On a répandu la terreur dans l'âme de mon épouse par des visites nocturnes à main armée. A un enfant de cinq ans dans son sommeil le chef a dit :"Puisses-tu ne pas ressembler à ton père''!". Il est arrêté le 25 septembre et emprisonné à la ''tour Lebat'' et sera élargi le 23 novembre par Pocholle.
Il destitue aussi des fonctionnaires comme le chef de bureau des ouvrages publics, le directeur du timbre, de l'enregistrement et des droits, l'enregistreur des actes, le directeur de l'hôpital militaire. En application de la loi des suspects du 17 septembre, la mission principale de la municipalité est de détecter les ennemis du régime, souvent objets de dénonciations, et d'aider à leur détention. Dès le 14 septembre, se méfiant de Blin jeune, directeur de la poste aux lettres, ancien fédéraliste reconverti montagnard, Carrier et Pocholle, pour favoriser les dénonciations, suppriment la surveillance des lettres adressées aux autorités et rendent responsable le directeur de toute infraction à cette mesure. Les suspects sont nombreux, à commencer par les étrangers dont Carrier prend directement la surveillance par le biais du comité de salut public (ancien comité de surveillance), renouvelé le 12 septembre avec seize hommes à sa dévotion. A toute réquisition  du comité la force armée est tenue de prêter obéissance et main-forte. Le 22 septembre, suivant une décision du conseil communal, [[Jean Leperdit]] avait refusé de remettre à Carrier une liste de citoyens coupables de fédéralisme qu'il réclamait. Le 15 septembre, Yves-Claude Jourdain, fédéraliste actif, ancien secrétaire du comité de la force départementale, s'était mis à l'abri et avait écrit à Le Malliaud, député du Morbihan à la Convention :" ''Quel est ce fier proconsul que vous nous avez envoyé ou plutôt quel est ce tigre ? Vous nous faites regretter l'ancien régime... On a répandu la terreur dans l'âme de mon épouse par des visites nocturnes à main armée. A un enfant de cinq ans dans son sommeil le chef a dit :"Puisses-tu ne pas ressembler à ton père''!". Il est arrêté le 25 septembre et emprisonné à la ''tour Lebat'' et sera élargi le 23 novembre par Pocholle.


On envoie les suspects réputés les plus dangereux au Mont-Saint-Michel, faute de place dans les prisons de la porte Saint-Michel, de la tour Lebat et du refuge de la Trinité, les suspectes étant détenues au refuge du [[Bon Pasteur]]. Pendant son séjour, aux registres d'écrou des prisons sont enregistrées vingt-quatre incarcérations mais il déplore des évasions qui ont eu lieu bien facilement. Dans une lettre au comité de Salut public du 27 septembre, il suggère de transférer les coupables de fédéralisme hors de Rennes, car "''quelques patriotes commencent déjà à sentir une fausse humanité pour eux''", et nul doute qu'il ne mette en tête de ces patriotes l'officier public Leperdit désigné par la municipalité comme commissaire aux prisons<ref>''Histoire de Rennes'', sous la direction de Jean Meyer, Privat éditeur. 1972</ref>.
On envoie les suspects réputés les plus dangereux au Mont-Saint-Michel, faute de place dans les prisons de la porte Saint-Michel, de la tour Lebat et du refuge de la Trinité, les suspectes étant détenues au refuge du [[Bon Pasteur]]. Pendant son séjour, aux registres d'écrou des prisons sont enregistrées vingt-quatre incarcérations mais il déplore des évasions qui ont eu lieu bien facilement. Dans une lettre au comité de Salut public du 27 septembre, il suggère de transférer les coupables de fédéralisme hors de Rennes, car "''quelques patriotes commencent déjà à sentir une fausse humanité pour eux''", et nul doute qu'il ne mette en tête de ces patriotes l'officier public Leperdit désigné par la municipalité comme commissaire aux prisons<ref>''Histoire de Rennes'', sous la direction de Jean Meyer, Privat éditeur. 1972</ref>.
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