« Évadé de Bretagne, en Angleterre l'étudiant renseigne sur Rennes occupé » : différence entre les versions

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Jean Paul Émile Richard, étudiant en droit, né le 30 septembre 1922, est  originaire de Martigné-Ferchaud. Au début de juillet 1943, Jean Richard  rencontre pour la première fois François Vallée, chef du réseau Oscar Buckmaster, qui vient d’être parachuté. Le rendez-vous a lieu [[Place de la gare]] à Rennes, dans une vespasienne, puis ils prennent le train ensemble jusqu’à Martigné-Ferchaud.
Jean Paul Émile Richard, étudiant en droit, né le 30 septembre 1922, est  originaire de Martigné-Ferchaud. Au début de juillet 1943, Jean Richard  rencontre pour la première fois François Vallée, chef du réseau Oscar Buckmaster, qui vient d’être parachuté. Le rendez-vous a lieu [[Place de la gare]] à Rennes, dans une vespasienne, puis ils prennent le train ensemble jusqu’à Martigné-Ferchaud.
[[Fichier:Victoire_pour_les_allemands.jpeg|250px|right|thumb|Place de la gare, la vespasienne de rencontre ]] Il devient le chef du réseau Oscar Buckmaster pour sa commune et les environs. Jean Richard avait été au lycée de garçons de Rennes de 1934 à 1940, puis à Vitré et il est à l'école de notariat de Rennes d'octobre 1942 à juin 1943 et loge au 68,[[ rue Saint-Hélier]] pour échapper au STO  <ref>[[Le S.T.O. pour des Rennais]] </ref> Jean RICHARD, résistant de l'intérieur, sur la demande du capitaine François Vallée, organise plusieurs parachutages :
[[Fichier:Victoire_pour_les_allemands.jpeg|250px|right|thumb|Place de la gare, la vespasienne de rencontre ]] Il devient le chef du réseau Oscar Buckmaster pour sa commune et les environs. Jean Richard avait été au lycée de garçons de Rennes de 1934 à 1940, puis à Vitré et il est à l'école de notariat de Rennes d'octobre 1942 à juin 1943 et loge au 68,[[ rue Saint-Hélier]] pour échapper au STO  <ref>[[Le S.T.O. pour des Rennais]] </ref> Jean RICHARD, résistant de l'intérieur, sur la demande du capitaine François Vallée, organise plusieurs parachutages :
le 23 juillet 1943 à Martigné-Ferchaud. <ref> Premier paracutage à Martigné-Ferchaud, par Daniel Jolys. Le réseau Buckmaster en Ille-et-Vilaine </ref>  Des agents de Londres sont arrivés et, en particulier, l’opérateur radio « Georges » (en réalité Georges Clément) qui sera hébergé pendant un temps chez les parents Richard.
le 23 juillet 1943 à Martigné-Ferchaud. <ref> Premier parachutage à Martigné-Ferchaud, par Daniel Jolys. Le réseau Buckmaster en Ille-et-Vilaine </ref>  Des agents de Londres sont arrivés et, en particulier, l’opérateur radio « Georges » (en réalité Georges Clément) qui sera hébergé pendant un temps chez les parents Richard.
le deuxième, des armes, est pris en charge par le réseau Châteaubriant-Eancé,le troisième qui devait avoir lieu à Retiers aura lieu, en réalité, à Saint-Aubin-du-Cormier.
Le deuxième, des armes, est pris en charge par le réseau Châteaubriant-Eancé,le troisième qui devait avoir lieu à Retiers aura lieu, en réalité, à Saint-Aubin-du-Cormier.
Jean Richard et son groupe trouvent, dans le secteur de Martigné-Ferchaud, une quinzaine de maisons, souvent des fermes, pour héberger des personnes « en situation irrégulière » : des agents de Londres ou des réfractaires au STO. Plus de 2 000 jeunes seront ainsi camouflés. Plus de 150 aviateurs américains ou anglais seront accueillis puis leur rapatriement sera organisé. Des containers d’armes parachutés seront récupérés.(site internet, Le jour des justes).  <ref>Jean Richard  « Une vie de combattant »</ref>
Jean Richard et son groupe trouvent, dans le secteur de Martigné-Ferchaud, une quinzaine de maisons, souvent des fermes, pour héberger des personnes « en situation irrégulière » : des agents de Londres ou des réfractaires au STO. Plus de 2 000 jeunes seront ainsi camouflés. Plus de 150 aviateurs américains ou anglais seront accueillis puis leur rapatriement sera organisé. Des containers d’armes parachutés seront récupérés.(site internet, Le jour des justes).  <ref>Jean Richard  « Une vie de combattant »</ref>
<ref> lejourdesjustes.free.fr/ Jeudi 18 Jan(site internet, Le jour des justes).vier 2007 - Le jour des justes</ref> Fin 1943, malgré les précautions prises, la Gestapo va ébranler le réseau et procéder à de nombreuses arrestations. Jean a eu le temps de s’échapper de la maison familiale avant son arrivée, mais son père sera arrêté et mourra en déportation.
<ref> lejourdesjustes.free.fr/ Jeudi 18 Jan(site internet, Le jour des justes).vier 2007 - Le jour des justes</ref> Fin 1943, malgré les précautions prises, la Gestapo va ébranler le réseau et procéder à de nombreuses arrestations. Jean a eu le temps de s’échapper de la maison familiale avant son arrivée, mais son père sera arrêté et mourra en déportation.
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Les renseignements donnés par l'informateur sur Rennes occupé et ses environs sont consignés dans un rapport M.I.19.(R.P.S.)/1986, service de renseignements de Royal Patriotic School, du 28 janvier et sont considérés  comme de "valeur considérable". ''Ce rapport a été mis en ligne par Yann Richard, fils de Jean Richard.'' Les activités antérieures de Jean Richard ne sont évoqués dans ce rapport que par les termes "activités subversives". En sont extraits des éléments concernant Rennes.
Les renseignements donnés par l'informateur sur Rennes occupé et ses environs sont consignés dans un rapport M.I.19.(R.P.S.)/1986, service de renseignements de Royal Patriotic School, du 28 janvier et sont considérés  comme de "valeur considérable". ''Ce rapport a été mis en ligne par Yann Richard, fils de Jean Richard.'' Les activités antérieures de Jean Richard ne sont évoqués dans ce rapport que par les termes "activités subversives". En sont extraits ici des éléments concernant Rennes.


[[Fichier:Jean_Richard.png|500px|center|thumb|En-tête du rapport d'interrogatoire de Jean Richard, déclassé fin 2016]]
[[Fichier:Jean_Richard.png|500px|center|thumb|En-tête du rapport d'interrogatoire de Jean Richard, déclassé fin 2016]]
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Les renseignements donnés par le jeune homme sont parfois étonnants et sujets à caution (les données discutables ou erronées sont en italique):
Les renseignements donnés par le jeune homme sont parfois étonnants et sujets à caution (les données discutables ou erronées sont en italique):


'''Troupes allemandes à Rennes''' : ''5000 à 6000 et 1000''  jeunes auxiliaires féminines en uniforme logées à la maison des étudiants et à la ''maison des étudiantes'' (Ndlr : celle-ci est occupée par le SD) Il y a une cinquentaine de chars peints en kaki. Dans chaque commune autour de Rennes, il y a environ 10 soldats. Le Feldkommandant de Rennes a autorité sur l'Ille-et-Vilaine et ''les Côtes-du-Nord''. Il y a des chicanes construites en pierre sur les axes Rennes-Chateaugiron et Rennes-Chateaubriant. Une cinquantaine de wagons plateforme avec un deux ou quatre canons antiaériens stationnent sur des voies de garage en gare de Rennes.
'''Troupes allemandes à Rennes''' : ''5000 à 6000 et 1000''  jeunes auxiliaires féminines en uniforme logées à la maison des étudiants et à la ''maison des étudiantes'' (Ndlr : celle-ci est occupée par le SD) Il y a une cinquantaine de chars peints en kaki. Dans chaque commune autour de Rennes, il y a environ 10 soldats. Le Feldkommandant de Rennes a autorité sur l'Ille-et-Vilaine et ''les Côtes-du-Nord''. Il y a des chicanes construites en pierre sur les axes Rennes-Chateaugiron et Rennes-Chateaubriant. Une cinquantaine de wagons plateforme avec un deux ou quatre canons antiaériens stationnent sur des voies de garage en gare de Rennes.
L'informateur n'avait jamais vu de matelots à Rennes et ne croyait pas que le personnel du dépôt de la Kiegsmarine n'était autre que des troupes de l'armée. Les soldats qu'il avait vus portaient des uniformes gris ou verts.
L'informateur n'avait jamais vu de matelots à Rennes et ne croyait pas que le personnel du dépôt de la Kiegsmarine n'était autre que des troupes de l'armée. Les soldats qu'il avait vus portaient des uniformes gris ou verts.
[[Fichier:Photo_de_Jean_Richard.png|200px|right|thumb| Jean Richard : " Londres, janvier 1944. Photo prise par les services anglais le jour de mon arrivée à Londres après mon évasion de France".]]
[[Fichier:Photo_de_Jean_Richard.png|200px|right|thumb| Jean Richard : " Londres, janvier 1944. Photo prise par les services anglais le jour de mon arrivée à Londres après mon évasion de France".]]
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'''La police à Rennes''' compte 180 milice bleue ( 20 jeunes de l'Europe nouvelle, 100 buchardistes, 30 doriotistes, 30 déatistes)  "Ces quatre sous-sections de la Milice bleue sont en partie réquisitionnées et sont mutuellement hostiles. Ils portent les longs pantalons noirs des soldats allemands, des chemises bleues avec ceinturon Sam Brown et pas de béret (ils ont des bérets mais ne les portent pas). Ils font le salut hitlérien. Ils ne peuvent porter des revolvers que si Deat, Doriot ou Buchard se rendent à Rennes, mais ils portent toujours un poignard. Le siège de ces groupes se trouve à: J.N.P. (Les jeunesses du R.N.P.) Déatistes:- 1 [[quai Lamennais]];  Francistes (Bucardistes):- (?) 24 [[rue du Chapitre]]; groupe collaboration:- 6 [[rue Du Guesclin]].(rapport du 2 février 1944).
'''La police à Rennes''' compte 180 milice bleue ( 20 jeunes de l'Europe nouvelle, 100 buchardistes, 30 doriotistes, 30 déatistes)  "Ces quatre sous-sections de la Milice bleue sont en partie réquisitionnées et sont mutuellement hostiles. Ils portent les longs pantalons noirs des soldats allemands, des chemises bleues avec ceinturon Sam Brown et pas de béret (ils ont des bérets mais ne les portent pas). Ils font le salut hitlérien. Ils ne peuvent porter des revolvers que si Deat, Doriot ou Buchard se rendent à Rennes, mais ils portent toujours un poignard. Le siège de ces groupes se trouve à: J.N.P. (Les jeunesses du R.N.P.) Déatistes:- 1 [[quai Lamennais]];  Francistes (Bucardistes):- (?) 24 [[rue du Chapitre]]; groupe collaboration:- 6 [[rue Du Guesclin]].(rapport du 2 février 1944).
Ces hommes, qui portent toujours l'uniforme, sont ce que l'on appelle le groupe de protection, c'est-à-dire une imitation des S.S allemands.
Ces hommes, qui portent toujours l'uniforme, sont ce que l'on appelle le groupe de protection, c'est-à-dire une imitation des S.S allemands.
Ils agissent comme des marionnettes pour la Gestapo; Leur fonction est de dénoncer les auditeurs de la B.B.C, de détruire toutes les preuves de la République, même de détruire des documents dans la aairie, de diffuser la propagande antijuive et anti-Gaulliste." Il y a aussi 1000 à 1200 agents de police d'État, dont ''1000 cantonnés à Vitré''. le chef de la police est Piat, commissaire central, collaborateur notoire. Il y a ''1500'' partisans des déatistes à Rennes.
Ils agissent comme des marionnettes pour la Gestapo; Leur fonction est de dénoncer les auditeurs de la B.B.C, de détruire toutes les preuves de la République, même de détruire des documents dans la mairie, de diffuser la propagande antijuive et anti-Gaulliste." Il y a aussi 1000 à 1200 agents de police d'État, dont ''1000 cantonnés à Vitré''. le chef de la police est Piat, commissaire central, collaborateur notoire. Il y a ''1500'' partisans des déatistes à Rennes.


Le chef du '''Groupe Collaboration''' Bretagne est M. François - directeur de la Société Economique dont le dépôt de denrées alimentaires de Rennes a été détruit lors du raid du 8 mars 1943. En cas de victoire allemande, M. François, son directeur, compte sur l'obtention d'un monopole de la fourniture de denrées alimentaires pour l'ensemble de la France. L'informateur a vu dans les bureaux du Groupe Collaboration une lettre dans le sens indiqué ci-dessus de François au chef de la propagande allemande à Rennes. les principaux  collaborateurs à Rennes sont :  
Le chef du '''Groupe Collaboration''' Bretagne est M. François - directeur de la Société Economique dont le dépôt de denrées alimentaires de Rennes a été détruit lors du raid du 8 mars 1943. En cas de victoire allemande, M. François, son directeur, compte sur l'obtention d'un monopole de la fourniture de denrées alimentaires pour l'ensemble de la France. L'informateur a vu dans les bureaux du Groupe Collaboration une lettre dans le sens indiqué ci-dessus de François au chef de la propagande allemande à Rennes. les principaux  collaborateurs à Rennes sont :  
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L'informateur suggère que la B.B.C. gagnerait l'estime des auditeurs français si elle pouvait diffuser sur 1 ou 2 longueurs d'ondes moyennes supplémentaires.
L'informateur suggère que la B.B.C. gagnerait l'estime des auditeurs français si elle pouvait diffuser sur 1 ou 2 longueurs d'ondes moyennes supplémentaires.
21h15 est l'heure d'écoute la plus régulière. Les messages personnels sont passés en partie 21h15 en partie à 21h32. Ces messages intéressent uniquement un public très limité et de nombreux auditeurs éteignent leur poste lorsque ces messages passent à antenne. L'informateur recommande que ces messages soient passés au début des émissions c'est à dire à 21h15 ou à la fin. <ref> [[Radio Rennes - Bretagne]]</ref>
21h15 est l'heure d'écoute la plus régulière. Les messages personnels sont passés en partie 21h15 en partie à 21h32. Ces messages intéressent uniquement un public très limité et de nombreux auditeurs éteignent leur poste lorsque ces messages passent à l'antenne. L'informateur recommande que ces messages soient passés au début des émissions c'est à dire à 21h15 ou à la fin. <ref> [[Radio Rennes - Bretagne]]</ref>


'''L'opinion''' des Français : "Il y a une tendance croissante pour les gens à critiquer les émissions de la B.B.C. Ils estiment qu'il y a trop de promesses et de trop peu d'action. On estime que les émissions britanniques étaient à la limite de la vantardise et se glissaient vers le modèle allemand.
'''L'opinion''' des Français : "Il y a une tendance croissante pour les gens à critiquer les émissions de la B.B.C. Ils estiment qu'il y a trop de promesses et de trop peu d'action. On estime que les émissions britanniques étaient à la limite de la vantardise et se glissaient vers le modèle allemand.
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