« Rue Jean-Claude Camors » : différence entre les versions

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Il signe son engagement dans les Forces françaises libres le 26 juin 1942 et est envoyé à l'École des Cadets de la France libre de Ribbersford libre début juillet. Le général de Gaulle  n'accède pas à son souhait de participer à des missions secrètes en France en raison de son physique trop facilement reconnaissable :il mesure 1,93 m. Deux mois plus tard, il obtient néanmoins d'être affecté au Bureau central de renseignements et d'action (BCRA), les services secrets de la France libre. Il suit  à partir d'octobre 1942, un entraînement spécifique dans un centre de formation des agents secrets devant être envoyés en France occupée. Promu sous-lieutenant en décembre 1942, il est chargé de monter un réseau d'évasion d'aviateurs alliés au début de l'année 1943.
Il signe son engagement dans les Forces françaises libres le 26 juin 1942 et est envoyé à l'École des Cadets de la France libre de Ribbersford libre début juillet. Le général de Gaulle  n'accède pas à son souhait de participer à des missions secrètes en France en raison de son physique trop facilement reconnaissable :il mesure 1,93 m. Deux mois plus tard, il obtient néanmoins d'être affecté au Bureau central de renseignements et d'action (BCRA), les services secrets de la France libre. Il suit  à partir d'octobre 1942, un entraînement spécifique dans un centre de formation des agents secrets devant être envoyés en France occupée. Promu sous-lieutenant en décembre 1942, il est chargé de monter un réseau d'évasion d'aviateurs alliés au début de l'année 1943.


Ce grand jeune homme  va être un grand héros. Il avait rejoint le général De Gaulle dès les premières semaines de l'occupation puis s'était fait parachuter pour organiser une section particulière de l'Armée secrète, chargée de retrouver des aviateurs et parachutistes tombés sur le sol français. Il est parachuté à la mi-avril 1943 près de Loches (Indre-et-Loire) et s'attache au développement du réseau "Bordeaux-Loupiac", sous les pseudos de ''Raoul'' ou ''Noël'', alias encore : ''Cartier'', ''Gérard'',''Jean Raoul'', ''Raoul Caulaincourt'' , ''Philippe Wallon''. Fin mai 1943, à la suite d'arrestations au sein du réseau, il décide de partir pour l'Espagne avec deux aviateurs anglais. Ils sont arrêtés en Espagne, mais Camors parvient finalement à gagner Londres le 21 juin 1943. En juillet, il se déplace dans toute la France pour nommer des responsables et donner des consignes pour permettre de cacher les aviateurs et de les prendre en charge avant leur transfert vers l'Angleterre et, fin août, il se rend à Plomodiern chez Madame Vourc'h. Grâce à des complicités locales, il trouve alors un bateau,  le "Suzanne-René"  d'un patron pêcheur de Camaret, susceptible de convoyer une cinquantaine d'aviateurs récupérés qu'il faut désormais acheminer jusqu'en Bretagne pour les embarquer.<ref>[https://www.ordredelaliberation.fr/fr/compagnons/jean-claude-camors Notice sur site de l'Ordre de la Libération]</ref>
Ce grand jeune homme  va être un grand héros. Il avait rejoint le général De Gaulle dès les premières semaines de l'occupation puis s'était fait parachuter pour organiser une section particulière de l'Armée secrète, chargée de retrouver des aviateurs et parachutistes tombés sur le sol français. Il est parachuté à la mi-avril 1943 près de Loches (Indre-et-Loire) et s'attache au développement du réseau "Bordeaux-Loupiac", sous les pseudos de ''Raoul'' ou ''Noël'', alias encore : ''Cartier'', ''Gérard'',''Jean Raoul'', ''Raoul Caulaincourt'' , ''Philippe Wallon''. Fin mai 1943, à la suite d'arrestations au sein du réseau, il décide de partir pour l'Espagne avec deux aviateurs anglais. Ils sont arrêtés en Espagne, mais Camors parvient finalement à gagner Londres le 21 juin 1943. En juillet, il se déplace dans toute la France pour nommer des responsables et donner des consignes pour permettre de cacher les aviateurs et de les prendre en charge avant leur transfert vers l'Angleterre et, fin août, il se rend à Plomodiern chez Madame Vourc'h. Grâce à des complicités locales, il trouve alors un bateau,  le "Suzanne-René"  d'un patron pêcheur de Camaret, susceptible de convoyer des aviateurs récupérés qu'il faut désormais acheminer jusqu'en Bretagne pour les embarquer.<ref>[https://www.ordredelaliberation.fr/fr/compagnons/jean-claude-camors Notice sur site de l'Ordre de la Libération]</ref>


=== Fin de parcours dramatique à Rennes ===
=== Fin de parcours dramatique à Rennes ===
À Rennes, se trouvait le chef régional du réseau, un pharmacien, André Heurtier, qui organisait des rencontres avec son chef. Le 5 octobre, Camors  revint en Bretagne pour accompagner des aviateurs.
À Rennes, se trouvait le chef régional du réseau, un pharmacien, André Heurtier, qui organisait des rencontres avec son chef. Le 5 octobre, Camors  revint en Bretagne pour accompagner vers Camaret des aviateurs américains et anglais récupérés dans la région parisienne.
Le lundi 11 octobre vers 16 heures [[1943]], il est à Rennes au ''café de l'Époque'' , [[rue du Pré-Botté]], attablé avec trois membres membres de son réseau auxquels il avait donné rendez-vous, mangeant des fruits achetés dans une épicerie voisine, ils sont rejoints par une agente de liaison, Claude Paulette Defesme. À un moment elle se retire aux toilettes. D'un cabriolet Renault décapotable descend  Roger Le Neveu qui demande à la serveuse si elle a vu Guy Vissault. Le Neveu travaillait alors pour la Gestapo après avoir été arrêté pour passage de juifs en zone libre et mis à la disposition de Guy Vissault en septembre . <ref> [[ Un Rennais, agent actif de la Gestapo, Guy Vissault]]</ref>.  Sur sa réponse négative, il s'apprête à sortir et, marquant quelque surprise, tend la main à l'un des quatre attablés et interroge, à voix basse: "Dus-donc ! Tes amis, ce sont ceux qui convoient les parachutistes ?"  L'homme hoche affirmativement et l'invite à prendre un verre mais Le Neveu braque un pistolet et crie :"Police allemande ! Haut les mains ! Vous êtes faits !" Les hommes se lèvent et obtempèrent. Le Neveu ordonne au patron du café de téléphoner à la Gestapo ou à la Feldgendarmerie  qui finit par faire semblant après avoir fait le 18. Le Neveu veut alors fouiller les interpellés mais l'un deux  cherche à lui faire lâcher son arme mais trois coups de feu partent, attirant l'attention d'un passant, un sergent aviateur allemand, camarade de le Neveu, qui se précipite, arme au poing. Les résistants  courent vers la sortie sous ses tirs et ceux de l' aviateur allemand qui touchent le journaliste {{w|Rémy Roure}}, parti à gauche vers la [[rue Jules Simon]]  tandis que ses camarades  couraient à droite vers la [[rue Maréchal Joffre]].  Le Neveu alerte la Gestapo et  le quartier est cerné par un détachement allemand conduit par Vissault, les maisons sont perquisitionnées,  le ''café de l'Europe'' envahi par les policiers allemands mais la jeune femme a pu s'esquiver. Les fugitifs se sont réfugiés sur le toit d'un immeuble, 2 rue Maréchal Joffre, au dessus-de la bijouterie ''L'anneau d'or'' mais Jean-CLaude Camors, touché, a une hémorragie, donne l'ordre à André Poirier, aviateur français dont l'appareil a été abattu et désire regagner Londres, et Pierre Dumont de rester planqués sur le toit tandis qu'il va s'éloigner, détruit les documents qu'il portait et ses papiers d'identité et descend  vers le palier des greniers où il s'allonge, pensant ainsi arrêter les recherches des Allemands s'ils parviennent ici. Au petit jour ils découvrent le cadavre de Camors et, convaincus que le résistant avait avalé des documents, ils  feront autopsier le corps. Après 36 heures de confinement, ses deux camarades purent s'échapper.<ref> Memoiredeguerre[http://memoiredeguerre.free.fr/fusilles/fusilles35-alpha.htm#deb] </ref>
Le lundi 11 octobre vers 16 heures [[1943]], Camors est à Rennes au ''café de l'Époque'' , [[rue du Pré-Botté]], attablé avec trois membres membres de son réseau auxquels il avait donné rendez-vous, mangeant des fruits achetés dans une épicerie voisine, ils sont rejoints par une agente de liaison, Claude Paulette Defesme. À un moment elle se retire aux toilettes. D'un cabriolet Renault décapotable descend  Roger Le Neveu qui demande à la serveuse si elle a vu Guy Vissault. Le Neveu travaillait alors pour la Gestapo après avoir été arrêté pour passage de juifs en zone libre et mis à la disposition de Guy Vissault en septembre . <ref> [[ Un Rennais, agent actif de la Gestapo, Guy Vissault]]</ref>.  Sur sa réponse négative, il s'apprête à sortir et, marquant quelque surprise, tend la main à l'un des quatre attablés et interroge, à voix basse: "Dus-donc ! Tes amis, ce sont ceux qui convoient les parachutistes ?"  L'homme hoche affirmativement et l'invite à prendre un verre mais Le Neveu braque un pistolet et crie :"Police allemande ! Haut les mains ! Vous êtes faits !" Les hommes se lèvent et obtempèrent. Le Neveu ordonne au patron du café de téléphoner à la Gestapo ou à la Feldgendarmerie  qui finit par faire semblant après avoir fait le 18. Le Neveu veut alors fouiller les interpellés mais l'un deux  cherche à lui faire lâcher son arme mais trois coups de feu partent, attirant l'attention d'un passant, un sergent aviateur allemand, camarade de le Neveu, qui se précipite, arme au poing. Les résistants  courent vers la sortie sous ses tirs et ceux de l' aviateur allemand qui touchent le journaliste {{w|Rémy Roure}}, parti à gauche vers la [[rue Jules Simon]]  tandis que ses camarades  couraient à droite vers la [[rue Maréchal Joffre]].  Le Neveu alerte la Gestapo et  le quartier est cerné par un détachement allemand conduit par Vissault, les maisons sont perquisitionnées,  le ''café de l'Europe'' envahi par les policiers allemands mais la jeune femme a pu s'esquiver. Les fugitifs se sont réfugiés sur le toit d'un immeuble, 2 rue Maréchal Joffre, au dessus-de la bijouterie ''L'anneau d'or'' mais Jean-CLaude Camors, touché, a une hémorragie, donne l'ordre à André Poirier, aviateur français dont l'appareil a été abattu et désire regagner Londres, et Pierre Dumont de rester planqués sur le toit tandis qu'il va s'éloigner, détruit les documents qu'il portait et ses papiers d'identité et descend  vers le palier des greniers où il s'allonge, pensant ainsi arrêter les recherches des Allemands s'ils parviennent ici. Au petit jour ils découvrent le cadavre de Camors et, convaincus que le résistant avait avalé des documents, ils  feront autopsier le corps. Après 36 heures de confinement, ses deux camarades purent s'échapper.<ref> Memoiredeguerre[http://memoiredeguerre.free.fr/fusilles/fusilles35-alpha.htm#deb] </ref>
[[Fichier:Plaque_rue_Ml_Joffre.jpg|900px|left|thumb|Plaque apposée au 2, rue Maréchal Joffre, à Rennes]]
[[Fichier:Plaque_rue_Ml_Joffre.jpg|900px|left|thumb|Plaque apposée au 2, rue Maréchal Joffre, à Rennes]]


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