« La Bretagne reconstituée, une promesse non tenue » : différence entre les versions

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" ''Vous avez satisfaction, Monsieur le maire. J'ai personnellement assisté à la commission des provinces lorsqu'elle s'occupait particulièrement de la Bretagne, la province de Bretagne comprendra cinq départements et votre ville en sera la capitale''."
" ''Vous avez satisfaction, Monsieur le maire. J'ai personnellement assisté à la commission des provinces lorsqu'elle s'occupait particulièrement de la Bretagne, la province de Bretagne comprendra cinq départements et votre ville en sera la capitale''."


Mais l'édition de Loire-Inférieure de l'Ouest-Eclair du lendemain 1er juillet rapporte qu'une délégation nantaise conduite par le maire, Gaëtan Rondeau, avait eu la même promesse avec Nantes comme capitale !
Mais l'édition de Loire-Inférieure de l'Ouest-Eclair du lendemain Ier juillet rapporte qu'une délégation nantaise conduite par le maire, Gaëtan Rondeau, avait retenu que "les assurances données par le Maréchal à la délégation nantaise ont été, en ce qui concerne le choix de la capitale de la province, aussi favorables que celles qui ont été données pour Rennes à M. Chateau".


Pourquoi ces déclarations contradictoires à un jour d'intervalle ? Peut-être le maréchal considère t-il comme un projet à long terme cette reconstitution des provinces alors qu'il signe, le 30 juin même, un décret mettant en place des régions provisoires avec un préfet régional à Rennes ayant autorité sur la "région de Rennes" constituée des départements d'Ille-et-Vilaine, Morbihan, Côtes-du-Nord et Finistère, et un autre à Angers ayant autorité sur "une région d'Angers", composée du Maine-et-Loire, de la  Mayenne, de la Sarthe, de l'Indre-et-Loire pour sa partie occupée et... de la Loire-Inférieure. Nantes, simple chef-lieu départemental, sera quand même copieusement bombardé en 1943. Et, surtout, actualité beaucoup plus immédiate, le maréchal va rompre le lendemain les relations diplomatiques avec l'URSS que l'Allemagne a envahie le 22 juin.
Pourquoi ces déclarations contradictoires à un jour d'intervalle ? Peut-être le maréchal considère t-il comme un projet à long terme cette reconstitution des provinces alors qu'il signe, le 30 juin même, un décret mettant en place des régions provisoires avec un préfet régional à Rennes ayant autorité sur la "région de Rennes" constituée des départements d'Ille-et-Vilaine, Morbihan, Côtes-du-Nord et Finistère, et un autre à Angers ayant autorité sur "une région d'Angers", composée du Maine-et-Loire, de la  Mayenne, de la Sarthe, de l'Indre-et-Loire pour sa partie occupée et... de la Loire-Inférieure. Nantes, simple chef-lieu départemental, sera quand même copieusement bombardé en 1943. Et, surtout, actualité beaucoup plus immédiate, le maréchal va rompre le lendemain les relations diplomatiques avec l'URSS que l'Allemagne a envahie le 22 juin.
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qu'aura la future province, et la différence faite a donné lieu à des interprétations diverses qui sont à l'origine du malentendu.  Mais ce régime des préfectures régionales n'est qu'un régime transitoire dont la création a été rendue nécessaire par les besoins actuels du ravitaillement. La loi du 19 avril 1941 qui a créé cette fonction du préfet régional stipule, en effet, expressément « que sont transférées aux préfets régionaux toutes les attributions relatives à la production, la répartition et la distribution des produits alimentaires et denrées, ainsi qu'à la fixation des prix ». Tandis que la décentralisation de la France en vingt provinces est une réorganisation profonde et politique, une réforme de structure qui ne pourra être rendue définitive que lorsque le Pays tout entier aura été doté d'une nouvelle Constitution". <ref> ''Ouest-Eclair'' du 3 juillet 1941</ref>
qu'aura la future province, et la différence faite a donné lieu à des interprétations diverses qui sont à l'origine du malentendu.  Mais ce régime des préfectures régionales n'est qu'un régime transitoire dont la création a été rendue nécessaire par les besoins actuels du ravitaillement. La loi du 19 avril 1941 qui a créé cette fonction du préfet régional stipule, en effet, expressément « que sont transférées aux préfets régionaux toutes les attributions relatives à la production, la répartition et la distribution des produits alimentaires et denrées, ainsi qu'à la fixation des prix ». Tandis que la décentralisation de la France en vingt provinces est une réorganisation profonde et politique, une réforme de structure qui ne pourra être rendue définitive que lorsque le Pays tout entier aura été doté d'une nouvelle Constitution". <ref> ''Ouest-Eclair'' du 3 juillet 1941</ref>


M. Dupard, préfet de Loire-Inférieure, tenant d'une Bretagne avec Nantes comme capitale économique et rennes comme capitale administrative, remit à Vichy au gouvernement des voeux de la Ville de Nantes, de la Chambre de commerce et de la Chambre d'agriculture au sujet du rattachement à la préfecture régionale d'Angers.<ref>''Ouest-Eclair'' du 7 juillet 1941</ref> Le 22 juillet la Chambre de commerce de Rennes réitéra son souhait d'une région à cinq déoartements.
M. Dupard, préfet de Loire-Inférieure, tenant d'une Bretagne avec Nantes comme capitale économique et Rennes comme capitale administrative, remit à Vichy au gouvernement des voeux de la Ville de Nantes, de la Chambre de commerce et de la Chambre d'agriculture au sujet du rattachement à la préfecture régionale d'Angers.<ref>''Ouest-Eclair'' du 7 juillet 1941</ref> Le 22 juillet la Chambre de commerce de Rennes réitéra son souhait d'une région à cinq déoartements.


Les provinces vont être le cadet des soucis du maréchal et l'année 1942 lui en procurera d'autres avec notamment l'occupation allemande de la zone sud, le sabordage de la flotte à Toulon, le retour de Laval aux affaires puis tant d'autres. La nouvelle constitution ne verra pas le jour. Pourtant le mirage d'une Bretagne reconstituée persistera, même dans une brochure sur la Bretagne de décembre 1942 présentant aux prisonniers bretons ''La Bretagne dans la France du Maréchal''.
Les provinces vont être le cadet des soucis du maréchal et l'année 1942 lui en procurera d'autres avec notamment l'occupation allemande de la zone sud, le sabordage de la flotte à Toulon, le retour de Laval aux affaires puis tant d'autres. La nouvelle constitution ne verra pas le jour. Pourtant le mirage d'une Bretagne reconstituée persistera, même dans une brochure sur la Bretagne de décembre 1942 présentant aux prisonniers bretons ''La Bretagne dans la France du Maréchal''.
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