« Bombardement du 8 mars 1943 » : différence entre les versions

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Les '''rapports des 7 et 30 avril 1943''' ont qualifié les résultats de spectaculaires :" ''Les bombardiers frappèrent la gare de triage, la coupant aux deux extrémités et bloquant le trafic pendant trois ou quatre jours. Il fallut encore plusieurs jours, voire deux semaines avant une reprise normale du trafic. Entre-temps, les communications ferroviaires avec la péninsule de Brest, et en particulier avec les bases sous-marines, furent sérieusement désorganisées, car Rennes constituait la clé stratégique de tout le réseau ferroviaire de Bretagne''."<ref> ''The Army Air Force in World War II- Europe : Torch to Pointblank. August 1942 to december 194''3. chap. 10 éditeur W. F. Craven et J. L. Cate</ref> Sur une photo aérienne de l'U.S.A.F., sont cerclés et numérotés les neuf emplacements ferroviaires atteints, des voies longeant le [[boulevard du Colombier]] à l'ouest, jusqu'aux trains stationnés sur le triage de la [[plaine de Baud]], à l'est.<ref> photo dans ''Rennes sous l'occupation'', par François Bertin, éditions Ouest-France- 1979 </ref> Au 91e groupe de bombardement, on fait état d'un "résultat très bon, la Flak ayant été légère et imprécise. Le N° 337 lâcha ses dix bombes de 50 kg sur la cible.
Les '''rapports des 7 et 30 avril 1943''' ont qualifié les résultats de spectaculaires :" ''Les bombardiers frappèrent la gare de triage, la coupant aux deux extrémités et bloquant le trafic pendant trois ou quatre jours. Il fallut encore plusieurs jours, voire deux semaines avant une reprise normale du trafic. Entre-temps, les communications ferroviaires avec la péninsule de Brest, et en particulier avec les bases sous-marines, furent sérieusement désorganisées, car Rennes constituait la clé stratégique de tout le réseau ferroviaire de Bretagne''."<ref> ''The Army Air Force in World War II- Europe : Torch to Pointblank. August 1942 to december 194''3. chap. 10 éditeur W. F. Craven et J. L. Cate</ref> Sur une photo aérienne de l'U.S.A.F., sont cerclés et numérotés les neuf emplacements ferroviaires atteints, des voies longeant le [[boulevard du Colombier]] à l'ouest, jusqu'aux trains stationnés sur le triage de la [[plaine de Baud]], à l'est.<ref> photo dans ''Rennes sous l'occupation'', par François Bertin, éditions Ouest-France- 1979 </ref> Au 91e groupe de bombardement, on fait état d'un "résultat très bon, la Flak ayant été légère et imprécise. Le N° 337 lâcha ses dix bombes de 50 kg sur la cible.
[[Fichier:Gare_de_rennes_9_mars_1943.jpeg|400px|right|thumb|Après le bombardement du 8 mars 1943 : au premier plan, le secteur engins-moteurs, salle du banc d'essai et, de l'autre côté des voies ferrées, la gare de voyageurs - Photo de Robert Caillard]]
[[Fichier:Gare_de_rennes_9_mars_1943.jpeg|400px|right|thumb|Après le bombardement du 8 mars 1943 : au premier plan, le secteur engins-moteurs, salle du banc d'essai et, de l'autre côté des voies ferrées, la gare de voyageurs - Photo de Robert Caillard]]
Le 323e squadron qualifie le résultat "excellent" avec une Flak légère. et le 324e coclue :mission réussie avec de bons résultats de bombardement. Tant l'interrogation des équipages de combat que les photos des attaques de frappe indiquent qu'une majorité de nos bombes tomba à quelques centaines de yards du point visé. On observa plusieurs gros incendies à la gare de triage et à des bâtiments industriels adjacents * <ref> note : il s'agit des bâtiments de l'Economique !</ref> alors que la formation quittait la zone ciblée." <ref> Dailies of th 91st bomb group</ref> Le rapport de l'escadrille 463 note que l'opposition de la Flak a été considérable mais que de bonnes photographies ont été ramenées qui révèlent une excellente concentration de bombardement et le constat est le même pour la 59e escadrille qui indique que la cible a été balisée avec succès par des feux rouges et verts, que le bombardement a été bien concentré. <ref> history of the 463th and 467th squadrons</ref> A l'époque ce bombardement ainsi que celui de la gare de triage de Hamm, dans la Rhur, le 4 mars, sont présentés à l'opinion américaine comme des exemples prometteurs dans ce mois de mars qui fera date dans l'histoire du bombardement de précision en haute altitude. <ref> ''The Army Air forces' official story of th VIII bomber command's first year over Europe'' - Magazine ''Life'' N° 29 novembre 1943, p. 80 </ref> Il est vrai que ce bombardement du 8 mars est considéré d'une précision globale remarquable supérieure à la moyenne, 30 à 40% des points de chute des bombes identifiables par reconnaissance photographique étant situés à une distance inférieure au rayon de 305 mètres (1000 pieds) de la cible assignée, alors qu'en février un groupe considérait son résultat comme au-dessus de la moyenne si ce pourcentage atteignait 20%.<ref> The Army Air Forces in World War II . Vol. 2 ''Europe Torch to Pointblank''. Office of Air Force History. Washington, D.C., 1983</ref>
Le 323e squadron qualifie le résultat "excellent" avec une Flak légère. Et le 324e conclue : mission réussie avec de bons résultats de bombardement. Tant l'interrogation des équipages de combat que les photos des attaques de frappe indiquent qu'une majorité de nos bombes tomba à quelques centaines de yards du point visé. On observa plusieurs gros incendies à la gare de triage et à des bâtiments industriels adjacents * <ref> note : il s'agit des bâtiments de l'Economique !</ref> alors que la formation quittait la zone ciblée." <ref> Dailies of th 91st bomb group</ref> Le rapport de l'escadrille 463 note que l'opposition de la Flak a été considérable mais que de bonnes photographies ont été ramenées qui révèlent une excellente concentration de bombardement et le constat est le même pour la 59e escadrille qui indique que la cible a été balisée avec succès par des feux rouges et verts, que le bombardement a été bien concentré. <ref> history of the 463th and 467th squadrons</ref> A l'époque ce bombardement ainsi que celui de la gare de triage de Hamm, dans la Rhur, le 4 mars, sont présentés à l'opinion américaine comme des exemples prometteurs dans ce mois de mars qui fera date dans l'histoire du bombardement de précision en haute altitude. <ref> ''The Army Air forces' official story of th VIII bomber command's first year over Europe'' - Magazine ''Life'' N° 29 novembre 1943, p. 80 </ref> Il est vrai que ce bombardement du 8 mars est considéré d'une précision globale remarquable supérieure à la moyenne, 30 à 40% des points de chute des bombes identifiables par reconnaissance photographique étant situés à une distance inférieure au rayon de 305 mètres (1000 pieds) de la cible assignée, alors qu'en février un groupe considérait son résultat comme au-dessus de la moyenne si ce pourcentage atteignait 20%.<ref> The Army Air Forces in World War II . Vol. 2 ''Europe Torch to Pointblank''. Office of Air Force History. Washington, D.C., 1983</ref>
[[Fichier:Impacts_8_mars_1943.jpg|650px|left|thumb||Pour les Rennais près des 2/3 des bombes sont hors cible. Pour l'aviation américaine, au total, près des 3/4 sont dans un rayon de 300 mètres de part et d'autre des bords de la cible : résultat excellent]]  
[[Fichier:Impacts_8_mars_1943.jpg|650px|left|thumb||Pour les Rennais près des 2/3 des bombes sont hors cible. Pour l'aviation américaine, au total, près des 3/4 sont dans un rayon de 300 mètres de part et d'autre des bords de la cible : résultat excellent]]  




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'''''Des bombardiers américains sur des centres ferroviaires français'''''
'''''Des bombardiers américains sur des centres ferroviaires français'''''
''Deux chasseurs de Toronto ont abattu deux des cinq chasseurs nazis dans le raid sur Rennes. Londres, 8 mars 1943. Des bombardiers lourds américains escortés de chasseurs canadiens et britanniques ont repris l'offensive contre la menace des sous-marins allemands, en plein jour aujourd'hui, en martelant les points clés ferroviaires de Rennes et de Rouen et en abattant une vingtaine de chasseurs ennemis dans les premières opérations aériennes concentrées menées par les unités alliées depuis samedi[...] cinquième raid mené de jour par l'U.S.A.F. en onze jours. Rennes est un important centre de fournitures pour les sous-marins et un noeud ferroviaire des lignes menant aux bases sous-marines de Hitler à Lorient, Saint-Nazaire et Brest ainsi qu'au port de Cherbourg.[...] Un communiqué publié conjointement par l'U.S. Air Force et le ministère de l'air britannique dit que les bombardiers ont attaqué Rennes "avec succès" en dépit d'une forte opposition ennemie.''''
''Deux chasseurs de Toronto ont abattu deux des cinq chasseurs nazis dans le raid sur Rennes. Londres, 8 mars 1943. Des bombardiers lourds américains escortés de chasseurs canadiens et britanniques ont repris l'offensive contre la menace des sous-marins allemands, en plein jour aujourd'hui, en martelant les points clés ferroviaires de Rennes et de Rouen et en abattant une vingtaine de chasseurs ennemis dans les premières opérations aériennes concentrées menées par les unités alliées depuis samedi[...] cinquième raid mené de jour par l'U.S.A.F. en onze jours. Rennes est un important centre de fournitures pour les sous-marins et un nœud ferroviaire des lignes menant aux bases sous-marines de Hitler à Lorient, Saint-Nazaire et Brest ainsi qu'au port de Cherbourg.[...] Un communiqué publié conjointement par l'U.S. Air Force et le ministère de l'air britannique dit que les bombardiers ont attaqué Rennes "avec succès" en dépit d'une forte opposition ennemie.''''


Le résumé hebdomadaire du cabinet de guerre britannique retient :
Le résumé hebdomadaire du cabinet de guerre britannique retient :
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Le "nouveau hangar au sud de la caserne du Colombier" ne correspond à rien et les "deux grands bâtiments industriels au bout des voies ferrées de la rue Saint-Hélier" sont ceux de ''l'Economique''.
Le "nouveau hangar au sud de la caserne du Colombier" ne correspond à rien et les "deux grands bâtiments industriels au bout des voies ferrées de la rue Saint-Hélier" sont ceux de ''l'Economique''.


Le général américain Haywood S. Hansell, qui prônait le bombardement stratégique diurne, et était alors chef du ''1rst Bombardment Wing'', en avait dirigé la mission du 8 mars sur Rennes, à bord d'un B 17. Il reçut, pour sa bonne gestion de la mission, la Distinguished Flying Cross. <ref> ''The Quest'', Haywood Hansell and American strategic Bombing in World War II, par Charles Griffith; Air University Press - sept. 1999</ref> Le second lieutenant Raymond M. Rahner, navigateur à bord d'un B.17 de la 422e escadrille du 305e groupe de bombardement la reçut aussi pour "héroïsme extraordinaire" lors de cette mission : le B 17 commandé par le lieutenant Albert Kuehl ayant été sévèrement touché par des chasseurs allemands et de nombreux membres d'équipage étant blessés, le lieutenant Rahner, lui-même atteint de blessures douloureuses, déplaça le bombardier blessé et inconscient hors de son poste, appliqua rapidement des compresses pour arrêter l'hémorragie, prit son poste juste avant l'ordre de largage et put lâcher les bombes au signal, tandis que pendant le vol de retour hors formation un tireur de l'équipage abattit un Messerschmitt  BF-109 (victoire confirmée).</ref><ref>http://www.homeofheroes.com</ref>  <ref>''Victory from the Jaws of Defeat'', par John L. Frisbee. Air Force Magazine, p.129. Septembre 1994</ref><ref>http://www.homeofheroes.com</ref>
Le général américain Haywood S. Hansell, qui prônait le bombardement stratégique diurne, et était alors chef du ''1rst Bombardment Wing'', en avait dirigé la mission du 8 mars sur Rennes, à bord d'un B 17. Il reçut, pour sa bonne gestion de la mission, la Distinguished Flying Cross. <ref> ''The Quest'', Haywood Hansell and American strategic Bombing in World War II, par Charles Griffith; Air University Press - sept. 1999</ref> Le second lieutenant Raymond M. Rahner, navigateur à bord d'un B.17 de la 422e escadrille du 305e groupe de bombardement la reçut aussi pour "héroïsme extraordinaire" lors de cette mission : le B 17 commandé par le lieutenant Albert Kuehl ayant été sévèrement touché par des chasseurs allemands et de nombreux membres d'équipage étant blessés, le lieutenant Rahner, lui-même atteint de blessures douloureuses, déplaça le bombardier blessé et inconscient hors de son poste, appliqua rapidement des compresses pour arrêter l'hémorragie, prit son poste juste avant l'ordre de largage et put lâcher les bombes au signal, tandis que pendant le vol de retour hors formation un tireur de l'équipage abattit un Messerschmitt  BF-109 (victoire confirmée).</ref><ref>http://www.homeofheroes.com</ref>  <ref>''Victory from the Jaws of Defeat'', par John L. Frisbee. Air Force Magazine, p.129. Septembre 1994</ref><ref>http://www.homeofheroes.com</ref>


[[Fichier:Impacts_est_de_Rennes.png|left|350px|thumb|Impacts de bombes en partie hors cible, au nord de la rue de Châteaugiron et de l'avenue du cimetière de l'Est le 8 mars 1943]]
[[Fichier:Impacts_est_de_Rennes.png|left|350px|thumb|Impacts de bombes en partie hors cible, au nord de la rue de Châteaugiron et de l'avenue du cimetière de l'Est le 8 mars 1943]]
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===Les résultats d'un bombardement de haute altitude===
===Les résultats d'un bombardement de haute altitude===
[[Fichier:Rapport_SNCF_bombardement_du_8;03.1943.png|350px|left|thumb|Début du rapport de la SNCF<ref> Centre des Archives historiques de la SNCF</ref>]]
[[Fichier:Rapport_SNCF_bombardement_du_8;03.1943.png|350px|left|thumb|Début du rapport de la SNCF<ref> Centre des Archives historiques de la SNCF</ref>]]
Ce n'est pas cette fois-ci que le 305e groupe de bombardement recevra la "distinguished unit citation" pour bombardement précis. Et pourtant La SNCF qui comptabilise d'abord 16 agents tués et 27 blessés, fera état de 40 cheminots tués, 92 blessés et de 425 familles de cheminots sinistrés.<ref> lettre du service exploitation, bureau administratif SNCF de Rennes du 30 mai 1943 adressée à une donatrice de Dinard</ref> Le personnel allemand des chemins de fer disposait sur l'ensemble des installations ferroviaires de 13 abris "Reichsbahn" et d'un abri anti-bombardement bétonnés.<ref> Atlanticwall Superforum. Le Mur de l'Atlantique en France. Bretagne nord - juin 2011</ref> Mais le spécialiste de la SNCF Machefert-Tassin, sous une rubrique intitulée "un échec stratégique", relèvera à Rennes, pour ce bombardement 10% des impacts sur des sites de la SNCF et met en regard les 300 morts atteints en dehors<ref> ''Une entreprise publique dans la guerre, la SNCF 1939-1945'' par Yves Machefert-Tassin- actes du colloque del'AHICF des 21 et 22 juin 2000- 2001</ref> Une étude américaine de 2006 sur les bombardements en Europe concédera que " ''l'attaque sur Rennes a pu être contre-productrice. Un bombardement imprécis a causé la mort de 300 civils français. Des attaques plus précises sur d'autres gares de triage, elles aussi situées à côté ou sur des zones peuplées, infligèrent des pertes moindres''. Mais l'étude constate que globalement, "aux yeux des Français, les raids sur les gares de triage ont répandu trop de sang français en regard des retards et des ralentissements aussi courts causés au trafic". <ref> Bombing the European Axis Powers, par Richard G. Davis, Air University Press, Maxwell Air Force base, Alabama. 2006</ref>
Ce n'est pas cette fois-ci que le 305e groupe de bombardement recevra la "distinguished unit citation" pour bombardement précis. Et pourtant La SNCF qui comptabilise d'abord 16 agents tués et 27 blessés, fera état de 40 cheminots tués, 92 blessés et de 425 familles de cheminots sinistrés.<ref> lettre du service exploitation, bureau administratif SNCF de Rennes du 30 mai 1943 adressée à une donatrice de Dinard</ref> Le personnel allemand des chemins de fer disposait sur l'ensemble des installations ferroviaires de 13 abris "Reichsbahn" et d'un abri anti-bombardement bétonnés.<ref> Atlanticwall Superforum. Le Mur de l'Atlantique en France. Bretagne nord - juin 2011</ref> Mais le spécialiste de la SNCF Machefert-Tassin, sous une rubrique intitulée "un échec stratégique", relèvera à Rennes, pour ce bombardement 10% des impacts sur des sites de la SNCF et met en regard les 300 morts atteints en dehors<ref> ''Une entreprise publique dans la guerre, la SNCF 1939-1945'' par Yves Machefert-Tassin- actes du colloque del'AHICF des 21 et 22 juin 2000- 2001</ref>. Une étude américaine de 2006 sur les bombardements en Europe concédera que " ''l'attaque sur Rennes a pu être contre-productrice. Un bombardement imprécis a causé la mort de 300 civils français. Des attaques plus précises sur d'autres gares de triage, elles aussi situées à côté ou sur des zones peuplées, infligèrent des pertes moindres''. Mais l'étude constate que globalement, "aux yeux des Français, les raids sur les gares de triage ont répandu trop de sang français en regard des retards et des ralentissements aussi courts causés au trafic"<ref> Bombing the European Axis Powers, par Richard G. Davis, Air University Press, Maxwell Air Force base, Alabama. 2006</ref>.


Un rapport du maire fait état d'environ 400 bombes lâchées, de 274 civils tués, de 172 civils blessés, de 137 immeubles détruits et de 2568 endommagés.<ref> ''Rapport du maire de Rennes au directeur des services techniques du ministère de l'information'', 10, rue de Solférino, Paris - 18 décembre 1943</ref> 21 corps ne peuvent être identifiés et, répertoriés avec une description succincte, sont mis dans des cercueils numérotés de 185 à 205, les deux suivants contenant des restes humains. <ref> archives départementales d'Ille-et-Vilaine (502/w4/19)</ref>
Un rapport du maire fait état d'environ 400 bombes lâchées, de 274 civils tués, de 172 civils blessés, de 137 immeubles détruits et de 2568 endommagés.<ref> ''Rapport du maire de Rennes au directeur des services techniques du ministère de l'information'', 10, rue de Solférino, Paris - 18 décembre 1943</ref> 21 corps ne peuvent être identifiés et, répertoriés avec une description succincte, sont mis dans des cercueils numérotés de 185 à 205, les deux suivants contenant des restes humains. <ref> archives départementales d'Ille-et-Vilaine (502/w4/19)</ref>
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Lors des obsèques, l'autorité religieuse fait chorus avec l'autorité civile : Mgr Roques dit "''sa réprobation et son indignation de toutes ces horreurs que la guerre a créées sur notre sol, car les procédés de la guerre, quelle qu'elle soit, d'où qu'elle vienne, ne justifient pas ni n'autorisent le massacre des innocents et des populations civiles''."<ref> ''L'Ouest-Eclair'' - 12 mars 1943</ref> Les jours suivants eurent lieu d'autres obsèques de victimes découvertes ultérieurement dans les ruines et nombreux furent les avis d'obsèques de personnes "décédées accidentellement".
Lors des obsèques, l'autorité religieuse fait chorus avec l'autorité civile : Mgr Roques dit "''sa réprobation et son indignation de toutes ces horreurs que la guerre a créées sur notre sol, car les procédés de la guerre, quelle qu'elle soit, d'où qu'elle vienne, ne justifient pas ni n'autorisent le massacre des innocents et des populations civiles''."<ref> ''L'Ouest-Eclair'' - 12 mars 1943</ref> Les jours suivants eurent lieu d'autres obsèques de victimes découvertes ultérieurement dans les ruines et nombreux furent les avis d'obsèques de personnes "décédées accidentellement".


L'hebdomadaire ''l'Illustration'' fera sa couverture des funérailles nationales des victimes : sur le [[quai Chateaubriand]], une longue file de camions avec plateau portant les cercueils se dirige vers le [[cimetière de l'Est]] entre des Rennais stationnant sur les trottoirs, et un ministre du gouvernement de Vichy, Pierre Cathala, ministre secrétaire d'Etat à l'économie et aux finances, originaire de Montfort-sur-Meu, a fait le déplacement.<ref> ''L'Illustration'', n° 5819, du 20 mars 1943</ref> Les préfets régional et départemental et l'archevêque de Rennes verront au cinéma ''Le Celtic'', 10 [[rue Saint-Louis]] , les actualités cinématographiques relatant les cérémonies des obsèques nationales à Rennes. Pendant des semaines l'''Ouest-Eclair'' publie en colonne des listes de donateurs,n oms et adresses et des montants des dons pour les sinistrés.
L'hebdomadaire ''l'Illustration'' fera sa couverture des funérailles nationales des victimes : sur le [[quai Chateaubriand]], une longue file de camions avec plateau portant les cercueils se dirige vers le [[cimetière de l'Est]] entre des Rennais stationnant sur les trottoirs, et un ministre du gouvernement de Vichy, Pierre Cathala, ministre secrétaire d'Etat à l'économie et aux finances, originaire de Montfort-sur-Meu, a fait le déplacement<ref>''L'Illustration'', n° 5819, du 20 mars 1943</ref>. Les préfets régional et départemental et l'archevêque de Rennes verront au cinéma ''Le Celtic'', 10 [[rue Saint-Louis]], les actualités cinématographiques relatant les cérémonies des obsèques nationales à Rennes. Pendant des semaines l'''Ouest-Eclair'' publie en colonne des listes de donateurs, noms et adresses et des montants des dons pour les sinistrés.


[[Fichier:Rue du Plélo.jpg|left|250px|thumb|8 mars 1943  Rennes rue de Plélo
[[Fichier:Rue du Plélo.jpg|left|250px|thumb|8 mars 1943  Rennes rue de Plélo
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=== Prendre son désir pour une réalité ===
=== Prendre son désir pour une réalité ===


Ammour Ramdane, 32 ans, né à Fort National à Alger, pour avoir manifester une joie déplacée après le bombardement de la plaine de Baud à Rennes, croyant fort prématurément au débarquement allié, est arrêté par des officiers allemands sur [[la passerelle de Quineleu]] qui enjambait les voies ferrées. Il est interné du 8 mars au 16 mars 1943 à Rennes puis est transféré 6 mois à Compiègne, et est déporté ZKZ (prisonniers nord-africains) dans un camp de travail de l'île d'Aurigny le 6 septembre 1943. Il fut libéré le 6 mai 1945. Il ne fut pas intégré dans le mémorial des déportés de France. Revenu le 6 mai 1944. Source: AC 1.10405.819
Ammour Ramdane, 32 ans, né à Fort National à Alger, pour avoir manifester une joie déplacée après le bombardement de la plaine de Baud à Rennes, croyant fort prématurément au débarquement allié, est arrêté par des officiers allemands sur [[la passerelle de Quineleu]] qui enjambait les voies ferrées. Il est interné du 8 mars au 16 mars 1943 à Rennes puis est transféré 6 mois à Compiègne, et est déporté ZKZ (prisonniers nord-africains) dans un camp de travail de l'île d'Aurigny le 6 septembre 1943. Il fut libéré le 6 mai 1945. Il ne fut pas intégré dans le mémorial des déportés de France. Revenu le 6 mai 1944. Source: AC 1.10405.819
    
    
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