« Par les rues de Rennes le jour de l'an » : différence entre les versions

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Venait d’abord le temps des recommandations : avions-nous un mouchoir, avions nous pris nos précautions ? Une demande d’un enfant était contagieuse et, en visite, le défilé au petit coin était à proscrire. Inspection faite de notre tenue, bien peignés, souliers cirés, pouvait commencer l’après-midi de visites.
Venait d’abord le temps des recommandations : avions-nous un mouchoir, avions nous pris nos précautions ? Une demande d’un enfant était contagieuse et, en visite, le défilé au petit coin était à proscrire. Inspection faite de notre tenue, bien peignés, souliers cirés, pouvait commencer l’après-midi de visites.


Le circuit nous amenait à monter la [[rue Gambetta]] et le début de la [[rue de Fougères]] pour aller d’abord chez une tante, vieille fille qui habitait une maison particulière au fond d’une impasse près du [[boulevard de Sévigné]].  Avant de tirer la cloche, l’ultime recommandation tombait : « Ne vous tortillez pas, ne vous balancez pas sur les chaises, elles sont fragiles ! »  Le petit jardin traversé, la maison était accueillante, presque campagnarde avec toujours un grand feu dans la cheminée qui chatouillait agréablement nos narines citadines. Commençait alors les bises puis les immuables constatations et questions : « Comme tu as grandi, et aussi en sagesse, j’espère… - Hum, hum faisait parfois notre père. Et en classe, travailles-tu bien ? Chacun était ainsi « constaté » et questionné. Nous avions droit ensuite à une part de brioche agrémentée de confiture maison, dégustée dans une assiette à fleurettes à la petite cuiller. Nous quittions cet endroit bien chaud pour suivre de nouveau les trottoirs de ce Rennes d’hiver, croisant parfois une famille probablement engagée dans la même démarche.
Le circuit nous amenait à monter la [[rue Gambetta]] et le début de la [[rue de Fougères]] pour aller d’abord chez une tante, vieille fille qui habitait une maison particulière au fond d’une impasse près du [[boulevard de Sévigné]].  Avant de tirer la cloche, l’ultime recommandation tombait : « Ne vous tortillez pas, ne vous balancez pas sur les chaises, elles sont fragiles ! »  Le petit jardin traversé, la maison était accueillante, presque campagnarde avec toujours un grand feu dans la cheminée qui chatouillait agréablement nos narines citadines. Commençaient alors les bises puis les immuables constatations et questions : « Comme tu as grandi, et aussi en sagesse, j’espère… - Hum, hum faisait parfois notre père. Et en classe, travailles-tu bien ? Chacun était ainsi « constaté » et questionné. Nous avions droit ensuite à une part de brioche agrémentée de confiture maison, dégustée dans une assiette à fleurettes à la petite cuiller. Nous quittions cet endroit bien chaud pour suivre de nouveau les trottoirs de ce Rennes d’hiver, croisant parfois une famille probablement engagée dans la même démarche.
[[Fichier:Visites_du_Nouel_An.jpg|300px|right|thumb|Le circuit des visites du Jour de l'AN (''sur plan de 1939'')]]
[[Fichier:Visites_du_Nouel_An.jpg|300px|right|thumb|Le circuit des visites du Jour de l'AN (''sur plan de 1939'')]]


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