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[[Fichier:Temple_Cleunay.jpg|600px|left|thumb|Comment un voyageur, Dubuisson-Aubenay, voit  Cleunay en 1636 <ref>Itinéraire de Bretagne en 1636. Archives de Bretagne. Publié par la société des bibliophiles bretons t.9 p 14 - 1898</ref>]]
[[Fichier:Temple_Cleunay.jpg|600px|left|thumb|Comment un voyageur, Dubuisson-Aubenay, voit  Cleunay en 1636 <ref>Itinéraire de Bretagne en 1636. Archives de Bretagne. Publié par la société des bibliophiles bretons t.9 p 14 - 1898</ref>]]


Au 17 e siècle les protestants y disposaient d'un temple qui fut l'objet de l'ire des catholiques et sera démoli quatre fois en cinquante ans ! Ainsi, le 14 juillet [[1651]] "la presche des huguenots à Cleuné" fut il brûlé et rasé par un mouvement populaire, en représailles des coups de pistolet tirés par un noble protestant, Amaury Gouyon, marquis de la Moussaye, sur des gens au boulevard de Toussaints. Il fut reconstruit avec "défense d'y toucher sous peine de la vie"... Las, dix ans plus tard, il fut à nouveau incendié en janvier [[1661]] par le peuple en colère, un protestant nommé Caillon ayant refusé d'avouer le vol d'un calice et de livrer ses complices. Le bourgeois rennais René Duchemin écrivait à ce propos dans son journal:
Au 17 e siècle les protestants y disposaient d'un temple qui fut l'objet de l'ire des catholiques et sera démoli quatre fois en cinquante ans ! Ainsi, le dimanche 14e jour dudict moys de juin 1654, Amaury Gouyon dict Marquis de la Moussays, assisté de vingt ou trente aultres religionnaires, furent à leur presche, à Cleusné, montez à cheval, armez d'espées et pistolletz, et en tenoient chascun un à la main; et parce qu'ilz en tirèrent quatre à cincq coups sur des personnes qui estoient sur le boulevart de Toussaincts, le simple peuple s'esmeut et alla mettre le feu dans leur presche, en sorte qu'il fut tout bruslé et arrazé et leur pavillon.  <ref> Journal d'un bourgeois de Rennes au XVIIe siècle </ref>Il fut reconstruit avec "défense d'y toucher sous peine de la vie"... Las, dix ans plus tard, il fut à nouveau incendié en janvier [[1661]] par le peuple en colère, un protestant nommé Caillon ayant refusé d'avouer le vol d'un calice et de livrer ses complices. Le bourgeois rennais René Duchemin écrivait à ce propos dans son journal:
"Le 7 janvier, au grand bout de Cohue, il fut pendu et brûlé un nommé Caillon, hérétique, et l'un des coupables des sacrilèges faits par ceux de la maison de la Roche-Giffart, lequel Caillon mourut dans son hérésie et ne voulut déclarer aucune chose de ce qui s'était passé et ainsi sauva ses autres complices ; de quoi le simple peuple s'étant indigné, ils furent le même jour au soir mettre le feu au prêche de Cleunay qui fut tout brûlé"<ref>''Journal d'un bourgeois de Rennes au 17e siècle'', Ed. Apogée, Rennes, 1992, p. 143.</ref><ref>''Un certain regard sur Rennes au XVII e siècle'', par Floriane Machard. Bulletin et mémoires de la Société archéologique & historique d'Ille-et-Vilaine. tome CXVIII - 2014</ref>. Le 25 avril [[1675]], lors de la [[révolte du papier timbré]], le temple protestant est incendié sous prétexte que des commis des tabacs et du papier timbré sont de "la religion". Après la révocation de l'édit de Nantes le temple fut à nouveau détruit en [[1685]]. Les registres de la paroisse protestante du temple de Cleunay / Cleusné de Rennes couvrent la période de 1663 à 1685 pour les baptêmes, 1645 à 1685 pour les mariages et 1668 à 1685 pour les sépultures. Pour la période 1645-1685, les Archives de Rennes conservent les registres du temple protestant de Cleunay.
"Le 7 janvier, au grand bout de Cohue, il fut pendu et brûlé un nommé Caillon, hérétique, et l'un des coupables des sacrilèges faits par ceux de la maison de la Roche-Giffart, lequel Caillon mourut dans son hérésie et ne voulut déclarer aucune chose de ce qui s'était passé et ainsi sauva ses autres complices ; de quoi le simple peuple s'étant indigné, ils furent le même jour au soir mettre le feu au prêche de Cleunay qui fut tout brûlé"<ref>''Journal d'un bourgeois de Rennes au 17e siècle'', Ed. Apogée, Rennes, 1992, p. 143.</ref><ref>''Un certain regard sur Rennes au XVII e siècle'', par Floriane Machard. Bulletin et mémoires de la Société archéologique & historique d'Ille-et-Vilaine. tome CXVIII - 2014</ref>. Le 25 avril [[1675]], lors de la [[révolte du papier timbré]], le temple protestant est incendié sous prétexte que des commis des tabacs et du papier timbré sont de "la religion". Après la révocation de l'édit de Nantes le temple fut à nouveau détruit en [[1685]]. Les registres de la paroisse protestante du temple de Cleunay / Cleusné de Rennes couvrent la période de 1663 à 1685 pour les baptêmes, 1645 à 1685 pour les mariages et 1668 à 1685 pour les sépultures. Pour la période 1645-1685, les Archives de Rennes conservent les registres du temple protestant de Cleunay.


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[[Fichier:Cleunay_1950.png|300px|right|thumb|Le quartier de Cleunay en 1950. Au nord l'usine à gaz, près du [[boulevard Voltaire]], au centre la rue Champion de Cicé (de ''Géobretagne'IGN BD ORTHO Historique)]][[Fichier:Cleunay_depuis_la_Vilaine.png|left|thumb|400px|Le quartier de Cleunay, vu de la Vilaine (''Archives de Rennes.255FI423'')]]
[[Fichier:Cleunay_1950.png|300px|right|thumb|Le quartier de Cleunay en 1950. Au nord l'usine à gaz, près du [[boulevard Voltaire]], au centre la rue Champion de Cicé (de ''Géobretagne'IGN BD ORTHO Historique)]][[Fichier:Cleunay_depuis_la_Vilaine.png|left|thumb|400px|Le quartier de Cleunay, vu de la Vilaine (''Archives de Rennes.255FI423'')]]
[[Fichier:Cleunay_usine_%C3%A0_gaz.png|left|400px|thumb|Le même quartier en 2016]]
[[Fichier:Cleunay_usine_%C3%A0_gaz.png|left|400px|thumb|Le même quartier en 2016]]
===L'époque contemporaine===
===L'époque contemporaine===
Ce quartier ne fut pas peuplé très tôt à cause de la nature marécageuse du terrain.
Ce quartier ne fut pas peuplé très tôt à cause de la nature marécageuse du terrain.
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