« Les Juifs de Rennes sous l'occupation » : différence entre les versions

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L’année 1942 avait connu au moins 46 arrestations de Juifs d’Ille-et-Vilaine et en décembre 1942 {{w|Raymond Du Perron de Maurin}} est nommé délégué régional au Commissariat général aux questions juives pour la Bretagne <ref>[[ À Rennes, Du Perron de Maurin, chasseur de Juifs puis milicien]]</ref> et les arrestations continueront en 1943. Mais ces personnes ne sont pas destinées à séjourner dans quelque prison ou camp rennais, leur destination étant Drancy. Pour l’ensemble de la Bretagne, c’est en Ille-et-Vilaine que les arrestations et les déportations, en 1943, semblent avoir été les plus nombreuses ; au moins 43 Juifs arrêtés dont 38 aussitôt déportés vers Auschwitz, parmi eux 8 enfants.
L’année 1942 avait connu au moins 46 arrestations de Juifs d’Ille-et-Vilaine et en décembre 1942 {{w|Raymond Du Perron de Maurin}} est nommé délégué régional au Commissariat général aux questions juives pour la Bretagne <ref>[[ À Rennes, Du Perron de Maurin, chasseur de Juifs puis milicien]]</ref> et les arrestations continueront en 1943. Mais ces personnes ne sont pas destinées à séjourner dans quelque prison ou camp rennais, leur destination étant Drancy. Pour l’ensemble de la Bretagne, c’est en Ille-et-Vilaine que les arrestations et les déportations, en 1943, semblent avoir été les plus nombreuses ; au moins 43 Juifs arrêtés dont 38 aussitôt déportés vers Auschwitz, parmi eux 8 enfants.
Marthe Braunschweig, évacuée de Strasbourg en septembre 1939, s’était réfugiée à Dinard. Les mesures d’expulsion de la zone côtière la contraignirent, en septembre 1943, à venir à Rennes chez M. et Mme Leray, [[boulevard Volney]]. <ref>[[ Des Rennais abritent le futur commissaire régional de la République]]</ref>  « Je me croyais à l’abri de tout danger, ayant obtempéré aux ordonnances édictées par les Allemands : je m’étais déclarée comme étant israélite et je portais l’étoile jaune. » Le 25 novembre 1943, alors qu’elle s’était rendue au commissariat de la [[rue Paul Bert]] pour signer le registre de contrôle hebdomadaire, Mme Leray vint l’avertir que D. était venu enquêter à son sujet et lui conseilla de s’enfuir. Elle se réfugia chez M. Eckenschwiller, instituteur à Saint-Jean-sur-Couesnon, qui avait assisté à la visite de D. ; elle put, quelques jours plus tard, gagner Paris où des amis lui procurèrent de faux papiers.


=== Des comportements divers ===
=== Des comportements divers ===
Cependant la Gendarmerie rechigne à s'occuper des Juifs : les autorités allemandes lui rappellent les charges qui lui incombent en matière de surveillance des Juifs. Le 5 mars 1943, le Kommandeur du Sipo/SD de Rennes, le colonel SS Pulmer, invite le préfet régional à opérer les redressements qu’exige la situation, il lui a été signalé que la Gendarmerie française s’est refusée à assurer la surveillance des Juifs en déclarant qu’elle n’était pas désignée nommément en vue des missions de surveillance dans les ordonnances 8 et 9 du Militarbefehlshaber relatives aux mesures contre les Juifs, aussi se réfère-t-il à la loi fondamentale concernant la police française, donc la gendarmerie française, se chargeant de toutes les missions policières en rase campagne, doit effectuer également la surveillance concernant les Juifs.<ref> ''La Gendarmerie sous l'occupation''. Colonel Claude Cazals. Éditions La Musse - 1994 </ref>  <ref> Archives du CDJC, documents XX-46 et 40 </ref>
Cependant la Gendarmerie rechigne à s'occuper des Juifs : les autorités allemandes lui rappellent les charges qui lui incombent en matière de surveillance des Juifs. Le 5 mars 1943, le Kommandeur du Sipo/SD de Rennes, le colonel SS Pulmer, invite le préfet régional à opérer les redressements qu’exige la situation, il lui a été signalé que la Gendarmerie française s’est refusée à assurer la surveillance des Juifs en déclarant qu’elle n’était pas désignée nommément en vue des missions de surveillance dans les ordonnances 8 et 9 du Militarbefehlshaber relatives aux mesures contre les Juifs, aussi se réfère-t-il à la loi fondamentale concernant la police française, donc la gendarmerie française, se chargeant de toutes les missions policières en rase campagne, doit effectuer également la surveillance concernant les Juifs.<ref> ''La Gendarmerie sous l'occupation''. Colonel Claude Cazals. Éditions La Musse - 1994 </ref>  <ref> Archives du CDJC, documents XX-46 et 40 </ref>


[[Fichier:Ordonnance_contre_les_juifs.jpeg|200px|right|thumb|Une 9e ordonnance de mesures contre les Juifs<ref>''Ouest-Eclair''du 18 juillet 1942</ref>]]  
[[Fichier:Ordonnance_contre_les_juifs.jpeg|200px|right|thumb|Une 9e ordonnance de mesures contre les Juifs<ref>''Ouest-Eclair''du 18 juillet 1942</ref>]]  
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