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« Chronique vezinoise sous l'occupation n°02 » : différence entre les versions

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  [[Fichier:Café de la Maréchalerie Vezin 1943.jpg]]
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Les chevaux sont essentiels pour les cultivateurs mais aussi pour les particuliers et tout ce qui concerne les transports. Nous nous en rendons certainement moins compte aujourd’hui.  
Les chevaux sont essentiels pour les cultivateurs mais aussi pour les particuliers et tout ce qui concerne les transports. Nous nous en rendons probablement moins compte aujourd’hui.  


Certaines personnes du village, gens aisés disposent d’un petit attelage pour assurer leurs déplacements, comme par exemple chez ''Touffé''. C’est un cabriolet, attelé à un cheval superbe. ''Jean Pinel'', le petit fils, m’ emmène quelque fois avec lui à l’occasion de courses qu’il doit effectuer. ''Jean Pinel'', à l’époque était ''«  le bon ami platonique de ma grande sœur, mais chut !… »''. ce qui me valait probablement quelques avantages.
Certaines personnes du village, gens aisés disposent d’un petit attelage pour assurer leurs déplacements, comme par exemple chez ''Touffé''. C’est un cabriolet, attelé à un cheval superbe. ''Jean Pinel'', le petit fils, m’ emmène quelque fois avec lui à l’occasion de courses qu’il doit effectuer. ''Jean Pinel'', à l’époque était ''«  le bon ami platonique de ma grande sœur, mais chut !… »''. ce qui me valait probablement quelques avantages.
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Les roues des chartes, charrettes ou tombereaux sont fabriquées sur place à Vezin le Coquet. Le charron-menuisier intervient sur tout ce qui est bois : moyeux, rayons et jantes. Le forgeron fabrique les cerclages et les fixations. L'opération d'assemblage se passe en haut du bourg, sur une aire aménagée à cet effet devant l’atelier de la menuiserie ''Galet'' . Chez monsieur'' Galet'' il y a deux fils ''Pierre'' et ''Georges''. La roue entièrement de bois est prête quand les forgerons se présentent. Elle est placée bien à plat. L'opération de cerclage est une affaire délicate. Le cercle en fer est chauffé sur un aménagement spécial, circulaire. Il faut bien sûr que le fer se dilate pour permettre l'ajustement autour de la roue. Quand il est jugé suffisamment à point quatre intervenants munis chacun d'une pince adaptée saisissent le cerclage et l'emboîte autour de la roue. Il faut faire très vite, car si cette opération traîne, le bois risque de brûler. Des flammes apparaissent d’ailleurs par instant. Des hommes, avec des arrosoirs surveillent et attendent le signal pour verser de l'eau sur le ferrage, pas trop tôt, pas trop tard !. Celui-ci se rétracte en refroidissant, compresse ensemble des assemblages. Encore quelques coups de marteau pour fignoler le travail, ne pas oublier de bien visser les fixations sur la jante. Voilà ! une belle roue est née. C’est un beau spectacle, nous sommes une flopée d'enfants à nous en réjouir, y compris ''Alphonse''. Après cette rude journée, plus d'une bolée d'cid est bue au café de la maréchalerie.
Les roues des chartes, charrettes ou tombereaux sont fabriquées sur place à Vezin le Coquet. Le charron-menuisier intervient sur tout ce qui est bois : moyeux, rayons et jantes. Le forgeron fabrique les cerclages et les fixations. L'opération d'assemblage se passe en haut du bourg, sur une aire aménagée à cet effet devant l’atelier de la menuiserie ''Galet'' . Chez monsieur'' Galet'' il y a deux fils ''Pierre'' et ''Georges''. La roue entièrement de bois est prête quand les forgerons se présentent. Elle est placée bien à plat. L'opération de cerclage est une affaire délicate. Le cercle en fer est chauffé sur un aménagement spécial, circulaire. Il faut bien sûr que le fer se dilate pour permettre l'ajustement autour de la roue. Quand il est jugé suffisamment à point quatre intervenants munis chacun d'une pince adaptée saisissent le cerclage et l'emboîte autour de la roue. Il faut faire très vite, car si cette opération traîne, le bois risque de brûler. Des flammes apparaissent d’ailleurs par instant. Des hommes, avec des arrosoirs surveillent et attendent le signal pour verser de l'eau sur le ferrage, pas trop tôt, pas trop tard !. Celui-ci se rétracte en refroidissant, compresse ensemble des assemblages. Encore quelques coups de marteau pour fignoler le travail, ne pas oublier de bien visser les fixations sur la jante. Voilà ! une belle roue est née. C’est un beau spectacle, nous sommes une flopée d'enfants à nous en réjouir, y compris ''Alphonse''. Après cette rude journée, plus d'une bolée d'cid est bue au café de la maréchalerie.


En Ille et Vilaine, à cette époque, c’est le cheval qui est utilisé pour le labour ou le charroi. A l'inverse d'autres régions ou les bœufs et même les vaches le remplacent. Périodiquement des chevaux de trait encore entiers, sont amenés par leur propriétaire à la maréchalerie où ils seront castrés. Le spectacle est public. Les chevaux sont alignés devant le café ''Letort'', attachés à une barre métallique, ils attendent d’être opérés. Les uns après les autres, ils sont immobilisés sur un travail ou trémail et le vétérinaire opère. Le vétérinaire est le seul à être revêtu d’une blouse, c’est l’homme de l’art. Les parties de chair qui sont détachées du cheval sont laissées sur place. Ainsi en sortant de l'école j’aperçois ces choses presque rondes, il est tentant de shooter dedans. C’est mou, c’est flasque, ça ne vaut pas un ballon et ça sali les chaussures !. Au fait ! comment c’est fait un ballon? Je ne me souviens pas en avoir vu un, sauf celui de la première équipe de foot de Vezin en 1943. J’abandonne le shoot, les chaussures sont tachées, gare à la réprimande une fois de retour à la maison. Les restes filandreux disparaîtront les jours suivants, peut être ramassés et enterrés ? Peut-être mangés par les chiens, rien ne se perd en temps de guerre. Une fois le travail accompli et les chevaux allégés, les bonshommes ont soif, il faut se rafraîchir le gosier, mais où donc aller, eh bien ! au café ''Letort'', il n’y a qu’un seul pas à faire et deux marches à monter, pour boire un coup d'cid ou p’tet ben deux et aussi, un coup d'calva, ben dame oui !.
En Ille et Vilaine, à cette époque, c’est le cheval qui est utilisé pour le labour ou le charroi. A l'inverse d'autres régions ou les bœufs et même les vaches le remplacent. Périodiquement des chevaux de trait encore entiers, sont amenés par leur propriétaire à la maréchalerie où ils seront castrés. Le spectacle est public. Les chevaux sont alignés devant le café ''Letort'', attachés à une barre métallique, ils attendent d’être opérés. Les uns après les autres, ils sont immobilisés sur un travail ou trémail et le vétérinaire opère. Le vétérinaire est le seul à être revêtu d’une blouse, c’est l’homme de l’art. Les parties de chair qui sont détachées du cheval sont laissées sur place. Ainsi en sortant de l'école j’aperçois ces choses presque rondes, il est tentant de shooter dedans. C’est mou, c’est flasque, ça ne vaut pas un ballon et ça sali les chaussures !. Au fait ! comment c’est fait un ballon? Je ne me souviens pas en avoir vu un, sauf celui de la première équipe de foot de Vezin en 1943. J’abandonne le shoot, les chaussures sont tachées, gare à la réprimande une fois de retour à la maison. Les restes filandreux disparaîtront les jours suivants, peut être ramassés et enterrés ? Peut-être mangés par les chiens, rien ne se perd en temps de guerre. Une fois le travail accompli et les chevaux allégés, les bonshommes ont soif, il faut se rafraîchir le gosier, mais où donc aller, eh bien ! au café ''Letort'', il n’y a qu’un seul pas à faire et deux marches à monter, ''pour boire un coup d'cid ou p’tet ben deux et aussi, un coup d'calva, ben dame oui !.''


Eh bien oui! Pour moi LA MARECHALLERIE ET LE CAFE LETORT à Vezin le Coquet étaient le centre du monde....il n'y avait pas de gare à Vezin, c'est pourquoi!!!
Eh bien oui! Pour moi LA MARECHALLERIE ET LE CAFE LETORT à Vezin le Coquet étaient le centre du monde....il n'y avait pas de gare à Vezin, c'est pourquoi!!!