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« Chronique vezinoise sous l'occupation/Libération n°15 » : différence entre les versions

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De temps en temps je rejoins mon camp de base devant chez Letort en face de l'école. Même les américains ne me le feront pas oublier. Quand je passe à la forge faire ma visite d’inspection  je demande à Pierrot de me peser sur la bascule. C'est une coutume. Je grimpe sur la bascule romaine, il ajuste le curseur modifie les poids et annonce  le mien que je n’ai jamais réussi à retenir. Il est évident que cette opération a lieu quand Pierrot n’est pas trop occupé à l’enclume ou à réparer des machines.
De temps en temps je rejoins mon camp de base devant chez Letort en face de l'école. Même les américains ne me le feront pas oublier. Quand je passe à la forge faire ma visite d’inspection  je demande à Pierrot de me peser sur la bascule. C'est une coutume. Je grimpe sur la bascule romaine, il ajuste le curseur modifie les poids et annonce  le mien que je n’ai jamais réussi à retenir. Il est évident que cette opération a lieu quand Pierrot n’est pas trop occupé à l’enclume ou à réparer des machines.


Les passages de soldats américains dans l’artère principale du Bourg, sont quasiment incessants. Une colonne de prisonniers allemands passe devant la maréchalerie. Elle arrive de la route de Rennes et se dirige vers L’Hermitage ou peut-être Le Rheu. Les prisonniers sont rangés trois par trois. Ils sont encadrés par des soldats américains à pieds et un soldat cavalier monté sur un cheval . Ils surveillent et activent la colonne, Le cavalier se tient bien droit sur un magnifique cheval tout roux. Il fait aller sa monture de l'avant à l'arrière de la colonne. C'est la première fois que je vois un cheval monté qui trottine avec tant de grâce. J'ai déjà vu des paysans juchés sur leur percheron au retour du labour mais cela n’a  pas la même allure! Jean Pinel attelle parfois un beau cheval au cabriolet de ses grands parents pour se rendre à Pacé ou ailleurs. C'est joli aussi!  
Les passages de soldats américains dans l’artère principale du Bourg, sont quasiment incessants. Une colonne de prisonniers allemands passe devant la maréchalerie. Elle arrive de la route de Rennes et se dirige vers L’Hermitage ou peut-être Le Rheu. Les prisonniers sont rangés trois par trois. Ils sont encadrés par des soldats américains à pieds et un soldat cavalier monté sur un cheval . Ils surveillent et activent la colonne. Le cavalier se tient bien droit sur un magnifique cheval tout roux. Il fait aller sa monture de l'avant à l'arrière de la colonne. C'est la première fois que je vois un cheval monté qui trottine avec tant de grâce. J'ai déjà vu des paysans juchés sur leur percheron au retour du labour mais cela n’a  pas la même allure! Jean Pinel attelle parfois un beau cheval au cabriolet de ses grands parents pour se rendre à Pacé ou ailleurs. C'est joli aussi!  
 
Une fois Jean m’a emmené dans sa bétaillère chercher dans une ferme une vache qui était destinée à l’abattoir.  Il m’a même fait tenir les rênes pour conduire l’attelage. Je me trouvais à coté de la vache et l’odeur de la paille mélangée à la bouse de vache ne me dérange pas, je dirais même que cette odeur me plaît.
Une fois Jean m’a emmené dans sa bétaillère chercher dans une ferme une vache qui était destinée à l’abattoir.  Il m’a même fait tenir les rênes pour conduire l’attelage. Je me trouvais à coté de la vache et l’odeur de la paille mélangée à la bouse de vache ne me dérange pas, je dirais même que cette odeur me plaît.
A l’instant où la colonne de prisonniers allemands passe, je me tiens devant le café de la maréchalerie, face à l’école. Soudain un soldat américain qui surveille les prisonniers en fin de colonne se précipite dans les rangs, il lève son fusil et assène un violent coup de crosse sur le dos d'un Allemand. Le prisonnier s’effondre et s’affale sur la route. Des camarades le relèvent. Il reprend sa marche et tout continue comme s'il ne s'était rien  passé. Je me dis à cet instant  précis, sans état d’âme. ''« l'Allemand n'a pas été gentil,  le coup est mérité »''
A l’instant où la colonne de prisonniers allemands passe, je me tiens devant le café de la maréchalerie, face à l’école. Soudain un soldat américain qui surveille les prisonniers en fin de colonne se précipite dans les rangs, il lève son fusil et assène un violent coup de crosse sur le dos d'un Allemand. Le prisonnier s’effondre et s’affale sur la route. Des camarades le relèvent. Il reprend sa marche et tout continue comme s'il ne s'était rien  passé. Je me dis à cet instant  précis, sans état d’âme. ''« l'Allemand n'a pas été gentil,  le coup est mérité »''