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« Chronique vezinoise sous l'occupation/libération/Paix n° 20 » : différence entre les versions

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Comme la plupart des enfants de mon âge je vis et apprécie, au jour le jour, les évènements qui se présentent. Le voyage en chemin de fer me semble long. Le train se traîne, les ralentissements sont fréquents toujours accompagnés de crissements aigus provoqués par les  roues qui frottent sur les rails. Je regarde le paysage, je suis heureux. Des dames de la  Croix-Rouge française passent de wagon en wagon, elles nous offrent un goûter et des friandises.  
Comme la plupart des enfants de mon âge je vis et apprécie, au jour le jour, les évènements qui se présentent. Le voyage en chemin de fer me semble long. Le train se traîne, les ralentissements sont fréquents toujours accompagnés de crissements aigus provoqués par les  roues qui frottent sur les rails. Je regarde le paysage, je suis heureux. Des dames de la  Croix-Rouge française passent de wagon en wagon, elles nous offrent un goûter et des friandises.  


A Paris nous prenons le métro. C'est pour moi une expérience assez déplaisante, pleine de mystère mais aussi d’angoisse.  Quel drôle de transport empruntons-nous là ! Au début de notre voyage, dans le train qui nous a mené à Paris, je pouvais, quand il roulait, contempler le paysage défilant sous mes yeux, or dans celui-ci qu’on nomme métro, c'est la nuit qui apparaît dès que la rame se déplace. Il n’y a plus de paysage, c'est le noir extérieur complet. J’ai l’impression que nous n’avançons pas, bien que  le frottement des roues sur les rails, soit fort bruyant. Lorsque enfin je peux distinguer des lumières et apercevoir une animation extérieure, je constate que nous ne sommes pas partis. J’ai la vision de la gare précédente. Je ne m’explique pas ce phénomène, je suis très inquiet et même oppressé. C'est tout comme un cauchemar.  A plusieurs reprises, quand nous quittons le wagon pour rejoindre une correspondance, je suis emporté à vive allure par cette foule dense, je manque à plusieurs reprises de perdre mes parents. Je me vois tout à coup perdu, seul parmi tous ces gens, entouré d’innombrables visages inconnus, j’imagine le pire, je panique et je hurle ! Mais soudain, miraculeusement, la main de ma mère se pose doucement sur mon épaule. Ouf !…
A Paris nous prenons le métro. C'est pour moi une expérience assez déplaisante, pleine de mystère mais aussi d’angoisse.  Quel drôle de transport empruntons-nous là ! Au début de notre voyage, dans le train qui nous a mené à Paris, je pouvais, quand il roulait, contempler le paysage défilant sous mes yeux, or dans celui-ci qu’on nomme métro, c'est la nuit qui apparaît dès que la rame se déplace. Il n’y a plus de paysage, c'est le noir extérieur complet. J’ai l’impression que nous n’avançons pas, bien que  le frottement des roues sur les rails, soit fort bruyant. Lorsque enfin je peux distinguer des lumières et apercevoir une animation extérieure, je constate que nous ne sommes pas partis. J’ai la vision de la gare précédente. Je ne m’explique pas ce phénomène, je suis très inquiet et même oppressé. C'est tout à fait comme un cauchemar.  A plusieurs reprises, quand nous quittons le wagon pour rejoindre une correspondance, je suis emporté à vive allure par cette foule dense, je manque à plusieurs reprises de perdre mes parents. Je me vois tout à coup perdu, seul parmi tous ces gens, entouré d’innombrables visages inconnus, j’imagine le pire, je panique et je hurle ! Mais soudain, miraculeusement, la main de ma mère se pose doucement sur mon épaule. Ouf !…


Le 25 mai 2013
Le 25 mai 2013


Albert Gilmet
Albert Gilmet