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==Contexte==
==Contexte==
La ville comme le département possède des États civils anciens de plusieurs siècles. En ces temps reculés, certains recteurs ont répondu promptement aux prescriptions épiscopales et commencé à tenir des registres des événements essentiels de leurs ouailles. Le plus ancien registre de baptêmes de France <ref>Il existe un registre plus ancien, mais il est isolé et n'est pas le début d'une collection de plusieurs années comme à Roz-Landrieux.</ref> a été ouvert à {{w|Roz-Landrieux}} dans le nord du département à la fin de [[1451]], après les injonctions données en [[1446]] par l'évêque de Dol et bien avant la célèbre ordonnance de Villers-Cotterets de [[1539]] ; pareillement côté sépultures, {{w|Visseiche}} possède un registre de [[1487]]. De même, par la suite, une trentaine de recteurs <ref>Les Archives conservent des tables faites sous l'Ancien Régime pour les paroisses de Saint-Aubin, Saint-Étienne, Saint-Germain, Saint-Jean, Saint-Martin et Toussaints (source : Répertoire des Registres Paroissiaux de l'Ancien Régime, 1955).</ref> ont fait preuve d'un même esprit d'initiative et souci de méthode, en réalisant au XVIIIe les premières tables alphabétiques des registres qu'ils avaient trouvés à leur arrivée : leur intention était pratique (la même que le généalogiste démuni d'instruments de recherche devant tourner une multitude de pages sans être certain de trouver ce qu'il cherche) , mais on lit parfois dans leurs préambules, des préoccupations de transmission de la mémoire des paroissiens, donc pour le coup proprement généalogiques.
La ville comme le département possède des États civils anciens de plusieurs siècles. En ces temps reculés, certains recteurs ont répondu promptement aux prescriptions épiscopales et commencé à tenir des registres des événements essentiels de leurs ouailles. Le plus ancien registre de baptêmes de France <ref>Il existe un registre plus ancien, mais il est isolé et n'est pas le début d'une collection de plusieurs années comme à Roz-Landrieux.</ref> a été ouvert à {{w|Roz-Landrieux}} dans le nord du département à la fin de [[1451]], après les injonctions données en [[1446]] par l'évêque de Dol et bien avant la célèbre ordonnance de Villers-Cotterets de [[1539]] ; pareillement côté sépultures, {{w|Visseiche}} possède un registre de [[1487]]. De même, par la suite, une trentaine de recteurs <ref>Les Archives conservent des tables faites sous l'Ancien Régime pour les paroisses de Saint-Aubin, Saint-Étienne, Saint-Germain, Saint-Jean, Saint-Martin et Toussaints (source : Répertoire des Registres Paroissiaux de l'Ancien Régime, 1955).</ref> ont fait preuve d'un même esprit d'initiative et souci de méthode, en réalisant au XVIIIe les premières tables alphabétiques des registres qu'ils avaient trouvés à leur arrivée : leur intention était pratique (la même que le généalogiste démuni d'instruments de recherche devant tourner une multitude de pages sans même être certain de trouver ce qu'il cherche), mais on lit parfois dans leurs préambules, des préoccupations de transmission de la mémoire des paroissiens, donc pour le coup proprement généalogiques.
 
Parmi les initiatives de recteurs, le projecteur peut être orienté sur celle de l'abbé Maréchal, recteur de Gévezé (Ille-et-Vilaine) de [[1878]] à [[1895]], qui, pendant trente ans, a écrit des cahiers valorisant quatre siècles de registres de baptêmes, mariages et sépultures de cette paroisse <ref>Les ''Cahiers de l'abbé Maréchal'' ont été reproduits par Alain Visset, érudit local, créateur du ''Centre d'accueil des historiens locaux'' et des ''Trophées de l'histoire locale'', auteur de ''Gévezé et son passé'' et d'un catalogue de monographies de Bretagne. <br />Sources : Ouest-France, vendredi 28 novembre 1996 ; Ouest-France, 14 novembre 1996, articles consacrés aux initiatives d'A. Visset</ref>.  


A partir de [[1891]],  le Cancalais et abbé Paul Paris-Jallobert a publié à Rennes ([[Librairie Plihon]]) un grand nombre d'extraits et analyse des registres sous forme de fascicules présentant les principales familles d'une commune ; publications en partie posthumes à la diligence de René du Guerny. Ces premières éditions des ''Anciens Registres Paroissiaux de Bretagne'', ainsi que des fascicules manuscrits, ont été réunies et publiées à la fin du siècle : concernant Rennes, la seule paroisse exploitée est la [[paroisse Saint-Pierre-en-Saint-Georges]].
A partir de [[1891]],  le Cancalais et abbé Paul Paris-Jallobert a publié à Rennes ([[Librairie Plihon]]) un grand nombre d'extraits et analyse des registres sous forme de fascicules présentant les principales familles d'une commune ; publications en partie posthumes à la diligence de René du Guerny. Ces premières éditions des ''Anciens Registres Paroissiaux de Bretagne'', ainsi que des fascicules manuscrits, ont été réunies et publiées à la fin du siècle : concernant Rennes, la seule paroisse exploitée est la [[paroisse Saint-Pierre-en-Saint-Georges]].
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* Les opérations de microfilmage de l'ensemble des registres sont lancées tant à Rennes que par les Archives départementales qui accueillent dans ce but un adepte des Mormons pendant plusieurs années.  
* Les opérations de microfilmage de l'ensemble des registres sont lancées tant à Rennes que par les Archives départementales qui accueillent dans ce but un adepte des Mormons pendant plusieurs années.  
* En [[1981]], un Rennais, Hervé Tigier, lassé de la recherche ''hasardeuse'' de ses ancêtres se lance, bientôt à plein temps, dans la réalisation de tables dactylographiées des actes de mariages des communes du département de 1710 à 1792 ; une vingtaine de personnes prendront progressivement une part de cette entreprise et la feront aboutir à quelques exceptions près en [[1987]], moment où la microinformatique personnelle commence à se répandre et à ouvrir des perspectives en termes de saisie, d'exploitation et de mise en page des publications. Avec cet ensemble de tables - environ six mille pages - toutes régulièrement déposées aux Archives d'Ille-et-Vilaine qui les intègrent aux tables décennales, l'Ille-et-Vilaine sera un département-phare en cette matière pendant une bonne décennie.  
* En [[1981]], un Rennais, Hervé Tigier, lassé de la recherche ''hasardeuse'' de ses ancêtres se lance, bientôt à plein temps, dans la réalisation de tables dactylographiées des actes de mariages des communes du département de 1710 à 1792 ; une vingtaine de personnes prendront progressivement une part de cette entreprise et la feront aboutir à quelques exceptions près en [[1987]], moment où la microinformatique personnelle commence à se répandre et à ouvrir des perspectives en termes de saisie, d'exploitation et de mise en page des publications. Avec cet ensemble de tables - environ six mille pages - toutes régulièrement déposées aux Archives d'Ille-et-Vilaine qui les intègrent aux tables décennales, l'Ille-et-Vilaine sera un département-phare en cette matière pendant une bonne décennie.  
* En [[1986]], le service municipal de l'État-civil s'informatise.
* En [[1987]], l'[[Association Parchemin]] est créée à l'initiative d'un autre Rennais de longue date, Julien Thomas-Cadiou, pour développer et systématiser le processus expérimenté avec les tables de mariages : outre l'État civil, les fonds d'archives les plus intéressants en matière de généalogie et d'[[histoire locale]] sont mis au programme et progressivement exploités méthodiquement. Les données produites font l'objet d'éditions et par la suite, d'une mise en ligne (payante) grâce à la diffusion du Minitel. Fidèle à une vocation sociale originale et constamment revendiquée, l'association systématise également le recours à des personnes en difficulté pour assister les auteurs dans les tâches de saisie : ces derniers - pour des durées variables - se succèderont pendant plusieurs années dans la salle de lecture des Archives de Rennes pour venir à bout de la saisie informatique du fichier des baptêmes, mariages et sépultures entrepris la décennie précédente à l'initiative du service. A quelques pas de là, toujours [[Avenue Jules Ferry]], les fonds des juridictions seigneuriales ayant leur siège à Rennes et conservés aux Archives départementales (Sous-série 4 U) sont analysés d'un point de vue généalogique par les membres de l'association.
* En [[1987]], l'[[Association Parchemin]] est créée à l'initiative d'un autre Rennais de longue date, Julien Thomas-Cadiou, pour développer et systématiser le processus expérimenté avec les tables de mariages : outre l'État civil, les fonds d'archives les plus intéressants en matière de généalogie et d'[[histoire locale]] sont mis au programme et progressivement exploités méthodiquement. Les données produites font l'objet d'éditions et par la suite, d'une mise en ligne (payante) grâce à la diffusion du Minitel. Fidèle à une vocation sociale originale et constamment revendiquée, l'association systématise également le recours à des personnes en difficulté pour assister les auteurs dans les tâches de saisie : ces derniers - pour des durées variables - se succèderont pendant plusieurs années dans la salle de lecture des Archives de Rennes pour venir à bout de la saisie informatique du fichier des baptêmes, mariages et sépultures entrepris la décennie précédente à l'initiative du service. A quelques pas de là, toujours [[Avenue Jules Ferry]], les fonds des juridictions seigneuriales ayant leur siège à Rennes et conservés aux Archives départementales (Sous-série 4 U) sont analysés d'un point de vue généalogique par les membres de l'association.
* Pendant plusieurs années, Christiane Plessis-Buisset, alors professeur à la faculté de droit de Rennes, a assuré bénévolement des cours du soir de paléographie, à raison de deux heures par quinzaine.
* Pendant plusieurs années, Christiane Plessis-Buisset, alors professeur à la faculté de droit de Rennes, a assuré bénévolement des cours du soir de paléographie, à raison de deux heures par quinzaine.


==Années 1990==
==Années 1990==
Dans cette décennie, la notion de patrimoine connaît un fort développement, dans ses différentes déclinaisons et dans ses divers modes de valorisation : les archives et l'état civil participent de ce mouvement, et symptomatiquement les Archives départementales atteignent, rue Jules Ferry, un niveau de ''sur-fréquentation'' plusieurs années durant, tandis que de son côté l'''Institut régional du patrimoine'' envisage une mutation à la fin de cette décennie de déploiement continu <ref>Source : Ouest-France, bref article du 9 juillet 1998.</ref>. La démographie historique connaissant un certain développement, des étudiants en maîtrise d'histoire s'attachent au dépouillement de collections de registres, au moyen de fichiers traditionnels, pour aboutir à une monographie communale.
* Les Archives départementales poursuivent leur programme d'aide aux communes désirant être assistées dans la mise en ordre de leurs archives. Un grand nombre d'inventaires de ces archives matérialise ces opérations ; ils sont bien sûr consultables aux Archives départementales, maintenant dans le quartier Beauregard.
* Les Archives départementales poursuivent leur programme d'aide aux communes désirant être assistées dans la mise en ordre de leurs archives. Un grand nombre d'inventaires de ces archives matérialise ces opérations ; ils sont bien sûr consultables aux Archives départementales, maintenant dans le quartier Beauregard.
* En [[1991]], Hervé Tigier, maintenant assisté d'ordinateurs (saisie aux Archives ; traitement et mise en page), peut accroître son effort et réalise notamment la ''Table des mariages de Rennes de 1793 à 1892'' recensant en 350 pages plus de 37000 mariages <ref>Ces 37000 mariages correspondent aux huit bobines de microfilms des tables décennales habituelles ; les mariages étant, eux, répartis sur trente bobines. </ref>: soit l'un des douze volumes qu'il produit en l'espace de trois années et qui, avec 370 000 actes de mariage, couvrent l'ensemble du département. Ces tables ont été diffusées par le Cercle Généalogique d'Ille-et-Vilaine, en livres puis sur Internet. Avec la réussite de cette initiative - même si les nouveaux généalogistes regrettent l'absence de filiations - l'ensemble des mariages du département au moins entre 1710 et 1875 est indexé ; ces dates étant à repousser dans le temps suite au travail complémentaire des autres ''dépouilleurs'' de registres.
* En [[1991]], Hervé Tigier, maintenant assisté d'ordinateurs (saisie aux Archives ; traitement et mise en page), peut accroître son effort et réalise notamment la ''Table des mariages de Rennes de [[1793]] à [[1892]]'' recensant en 350 pages plus de 37000 mariages <ref>Ces 37000 mariages correspondent aux huit bobines de microfilms des tables décennales habituelles ; les mariages étant, eux, répartis sur trente bobines. </ref>: soit l'un des douze volumes qu'il produit en l'espace de trois années et qui, avec plus de 370 000 actes de mariage, couvrent l'ensemble du département. Ces tables ont été diffusées par le Cercle Généalogique d'Ille-et-Vilaine, en livres puis sur Internet. Avec la réussite de cette initiative - même si les nouveaux généalogistes regrettent l'absence de filiations - l'ensemble des mariages du département au moins entre 1710 et 1875 est indexé <ref>L'indexation de tous les mariages d'Ille-et-Vilaine de [[1710]] à [[1875]] est annoncé dans la revue nationale ''Généalogie Magazine'' de décembre 1993 (n° 122, page 10). La possibilité de consulter les tables des mariages du département entre 1710 et 1875 est notamment mise en avant dans la notice du cercle généalogique dans le supplément [[Ouest-France]] ''ABC de la rentrée'' de [[1996]].</ref> ; ces dates étant à repousser dans le temps suite au travail complémentaire des autres ''dépouilleurs'' de registres.
* La démographie historique connaissant un certain développement, des étudiants en maîtrise d'histoire s'attachent au dépouillement de collections de registres, au moyen de fichiers traditionnels, pour aboutir à une monographie communale.
* Un guide recensant, pour chaque commune, ses principaux fonds, est réalisé et publié en 1991. Les quinze pages consacrées à Rennes ont été écrites par Catherine Laurent, directrice des Archives de Rennes depuis [[1990]], et ont fait l'objet d'un tiré-à-part.  
* Un guide recensant, pour chaque commune, ses principaux fonds, est réalisé et publié en 1991. Les quinze pages consacrées à Rennes ont été écrites par Catherine Laurent, directrice des Archives de Rennes depuis [[1990]], et ont fait l'objet d'un tiré-à-part.  
* En association avec les Archives départementales et à leur initiative, quelques communautés de communes ouvrent des sites de consultation des microfilms des registres des communes concernées ; initiative soulageant d'autant la salle de lecture de plus en plus souvent saturée.
* En association avec les Archives départementales et à leur initiative, quelques communautés de communes ouvrent des sites de consultation des microfilms des registres des communes concernées ; initiative soulageant d'autant la salle de lecture de plus en plus souvent saturée.
* En [[1996]], le service municipal de l'État-civil achève une nouvelle phase d'informatisation : un siècle d'actes de naissance a été numérisé et la base de données comporte cent vingt mille actes <ref>Source : Ouest-France, ''La ville informatise son état civil : 164 000 copies ou extraits d'actes délivrés en 1996'', vendredi 14 mars 1997.</ref>. Cette année, les [[Archives municipales]] participent à la grande exposition ''Trésors d'archives'', sur la [[place du Parlement]] du 11 avril au 19 mai.
* Alors que les bénévoles de l'Association Parchemin poursuivent isolément leurs travaux de dépouillement de leur commune de prédilection, l'association renforce son orientation proprement généalogique en fondant l'''Association Bretonne de Généalogie et d'Histoire'' tournée vers l'accueil des amateurs de généalogie avec une permanence toute la semaine [[rue Legraverend]] à Rennes. Parallèlement, les millions de références produites depuis sa création sont progressivement mises sur Internet en remplacement du Minitel obsolète. Plusieurs travaux d'étudiants sont facilités par les instruments de recherche de l'Association Parchemin, toujours munis d'index très complets (notamment sur les juridictions seigneuriales rennaises).
* Alors que les bénévoles de l'Association Parchemin poursuivent isolément leurs travaux de dépouillement de leur commune de prédilection, l'association renforce son orientation proprement généalogique en fondant l'''Association Bretonne de Généalogie et d'Histoire'' tournée vers l'accueil des amateurs de généalogie avec une permanence toute la semaine [[rue Legraverend]] à Rennes. Parallèlement, les millions de références produites depuis sa création sont progressivement mises sur Internet en remplacement du Minitel obsolète. Plusieurs travaux d'étudiants sont facilités par les instruments de recherche de l'Association Parchemin, toujours munis d'index très complets (notamment sur les juridictions seigneuriales rennaises).