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« Bombardement du 17 juillet 1944 » : différence entre les versions

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" Lundi 17 juillet 1944. 23 heures -  
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Après déjeuner, je suis allé - casque en main, car le ciel était trop bleu et que l'alerte était sonnée [… ]  À mon arrivée au 36 de la [[rue de Fougères]], la DCA donnait très dur. Les gens descendaient en hâte à la cave. Je me suis hâté d'y rejoindre tante Jane que je ne voyais pas dans l'obscurité. Des bombes alors tombaient. On le sentait à la vibration de l'immeuble et des carreaux restants. J'ai quitté aussitôt la cave, coiffant le casque, vers le poste de secours de Jeanne d'Arc où beaucoup de camarades étaient présents ou arrivaient. Je suis allé prendre les consignes de Martin qui m'a désigné une rue de quartier sinistré, la [[rue Lavoisier]]. Je devais surveiller le matériel, prendre éventuellement de nouveaux blessés, car des camarades arrivés plus vite en relevaient déjà. J'ai exécuté la consigne puis je suis venu avec un brancard au poste. Là le docteur nous a dit de conduire un blessé à l'Hôtel-Dieu, [[rue Saint-Louis]]. Volontaire, ave Guillard, nous avons placé le blessé, M. Allaire, sur le chariot et nos nous sommes mis en route. On entendait des avions venir. nous n'avions pas fait vingt pas que dss bombes pleuvaient ainsi que les éclats de DCA. Nous avons mis le blessé à l'abri dans une maison et je suis resté avec lui. Guillard a cherché refuge ailleurs puis est revenu.
Après déjeuner, je suis allé - casque en main, car le ciel était trop bleu et que l'alerte était sonnée [… ]  À mon arrivée au 36 de la [[rue de Fougères]], la DCA donnait très dur. Les gens descendaient en hâte à la cave. Je me suis hâté d'y rejoindre tante Jane que je ne voyais pas dans l'obscurité. Des bombes alors tombaient. On le sentait à la vibration de l'immeuble et des carreaux restants. J'ai quitté aussitôt la cave, coiffant le casque, vers le poste de secours de Jeanne d'Arc où beaucoup de camarades étaient présents ou arrivaient. Je suis allé prendre les consignes de Martin qui m'a désigné une rue de quartier sinistré, la [[rue Lavoisier]]. Je devais surveiller le matériel, prendre éventuellement de nouveaux blessés, car des camarades arrivés plus vite en relevaient déjà. J'ai exécuté la consigne puis je suis venu avec un brancard au poste. Là le docteur nous a dit de conduire un blessé à l'Hôtel-Dieu, [[rue Saint-Louis]]. '''*'''  <ref> '''*'''  L'Hôtel-Dieu, occupé par les Allemands, était replié à l"[[hôpital militaire]] dont une entrée était rue Saint-Louis</ref> Volontaire, ave Guillard, nous avons placé le blessé, M. Allaire, sur le chariot et nos nous sommes mis en route. On entendait des avions venir. nous n'avions pas fait vingt pas que dss bombes pleuvaient ainsi que les éclats de DCA. Nous avons mis le blessé à l'abri dans une maison et je suis resté avec lui. Guillard a cherché refuge ailleurs puis est revenu.


Les bombes se rapprochaient. Nous entendions les chapelets hurler dans l'air, puis éclater, et bientôt ce fut le souffle qui nous secoua comme jamais je n'avais été secoué de la guerre. J'ai fait un rapide acte de contrition alors qur tout semblait trembler et s'écrouler autour de nous. J'ai fait un signe de croix… Puis le bombardement s'est arrêté. Nous avons repris la route dans un torrent de fumée. Sans incident jusqu'à l'Hôtel-Dieu. Au etour nous sommes passés voir nos maisons, si elles étaient encore debout, puis chez Guillard, nous avons bu du vin. De rzetour à Jeanne d'Arc, il y avait une morte à transporter [[rue Paul Bert]]. Blessée à mort au dos, elle perdait du sang en abondance. Le mari, un ouvrier assez âgé, suivait  . De retour de cette deuxième expédition, M. Martin a décidé que nous avions assez fait et je suis rentré ainsi que quelques camarades. M. l'abbé Geffriaud nous a offert, au passage, un verre de cidre bouché.
Les bombes se rapprochaient. Nous entendions les chapelets hurler dans l'air, puis éclater, et bientôt ce fut le souffle qui nous secoua comme jamais je n'avais été secoué de la guerre. J'ai fait un rapide acte de contrition alors qur tout semblait trembler et s'écrouler autour de nous. J'ai fait un signe de croix… Puis le bombardement s'est arrêté. Nous avons repris la route dans un torrent de fumée. Sans incident jusqu'à l'Hôtel-Dieu. Au retour nous sommes passés voir nos maisons, si elles étaient encore debout, puis chez Guillard, nous avons bu du vin. De rzetour à Jeanne d'Arc, il y avait une morte à transporter [[rue Paul Bert]]. Blessée à mort au dos, elle perdait du sang en abondance. Le mari, un ouvrier assez âgé, suivait  . De retour de cette deuxième expédition, M. Martin a décidé que nous avions assez fait et je suis rentré ainsi que quelques camarades. M. l'abbé Geffriaud nous a offert, au passage, un verre de cidre bouché.


J'ai oublié de dire qu'entre le retour de l'Hôtel-Dieu et le départ à Paul Bert, je suis allé avec Guillard voir à Saint-Méen si l'on avait besoin de nous.<ref>[[Asile de Saint-Méen]]</ref> L'asile était très touché. Un bâtiment brûlait. C'était le pavillon des femmes furieuses qui riant, hurlant, se laissant faire puis se débattant, se cachant dans les coins, faisant fonctionner les portes automatiques, rendirent aux sauveteurs la tâche pénible et offrirent aux spectateurs une vision infernale. Un autre bâtiment, celui de la milice, je crois, [[boulevard de Strasbourg]], face à Saint-Méen, était sérieusement touché. On disait que quelques folles, déjà très énervées par le temps orageux, surexcitées par ce drame, s'étaient enfuies. La sueur coulait de mon casque cette après-midi …"   
J'ai oublié de dire qu'entre le retour de l'Hôtel-Dieu et le départ à Paul Bert, je suis allé avec Guillard voir à Saint-Méen si l'on avait besoin de nous.<ref>[[Asile de Saint-Méen]]</ref> L'asile était très touché. Un bâtiment brûlait. C'était le pavillon des femmes furieuses qui riant, hurlant, se laissant faire puis se débattant, se cachant dans les coins, faisant fonctionner les portes automatiques, rendirent aux sauveteurs la tâche pénible et offrirent aux spectateurs une vision infernale. Un autre bâtiment, celui de la milice, je crois, [[boulevard de Strasbourg]], face à Saint-Méen, était sérieusement touché. On disait que quelques folles, déjà très énervées par le temps orageux, surexcitées par ce drame, s'étaient enfuies. La sueur coulait de mon casque cette après-midi …"