« Quartier 9 : du passé ouvrier ne faisons pas table rase » : différence entre les versions

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Revenu place de la Rotonde, sur ma gauche et en face, j’ai le souvenir d’un long et haut mur de schiste rouge arrivant par la rue de l’Arsenal, c’est de l’entreprise qu’ils protégeaient que vient son nom.
Revenu place de la Rotonde, sur ma gauche et en face, j’ai le souvenir d’un long et haut mur de schiste rouge arrivant par la rue de l’Arsenal, c’est de l’entreprise qu’ils protégeaient que vient son nom.
[[Image:Arsenal GH.jpg|200px|right|thumb|Vue d'une partie de l'Arsenal, 1974]]
[[Image:Arsenal GH.jpg|250px|right|thumb|Vue d'une partie de l'Arsenal, 1974]]
Il continue par la rue de Redon jusqu’à ce qui est aujourd’hui la Maison Héloïse. Le trottoir, la plupart du temps à l’ombre, me poussait à marcher sur celui d’en face plus accueillant. De l’autre côté de ce mur, l’Arsenal de Rennes. Il s’est installé là dans les bâtiments d’un hospice de santé en 1793 et il sera complètement reconstruit en 1844. Trop à l’étroit dans la ville, il se déploie aussi sur les terrains de la Courrouze qui commenceront à être achetés en 1856. La spécialité de l’arsenal de Rennes, qui lui vaudra son développement, est l’usinage des munitions et des douilles métalliques. La surface des terrains utilisés va  aller jusqu’à 78 hectares. Au plus fort de la première guerre mondiale ce seront jusqu’à 18 000 personnes qui y travailleront, la deuxième verra l’emploi de 10 500 personnes. Dès l’après-guerre  débutent les fabrications civiles comme le matériel agricole. C’est en 1968 que commence le début de la fin avec une réduction drastique des effectifs, suivie de la fin des activités sur le site d’origine de l’arsenal. Avant 1970, il y a de moins en moins de personnes employées sur le site de la Courrouze et en 2009 un résidu d’activité ne génère plus que 45 postes. Les effectifs, longtemps imposants, expliquent la circulation qui pouvait y avoir dans le quartier où résidaient de nombreux ouvriers alors qu’une partie du personnel sortait par le bout de la rue Philippe Lebon. Les entrées et sorties du travail étaient rythmées par une sirène. Cela me rappelle aussi que vers midi, le premier mercredi de chaque mois, on entendait le concert des sirènes de l’arsenal, de l’usine à gaz et de bien d’autres usines de la ville qui faisaient l’exercice mensuel d’alerte. Je ne sais pas si cela a encore lieu à l’instant où j’écris ceci. Le bruit de la circulation, des avions qui décollent à Saint-Jacques et de la rocade couvrent peut-être ce hurlement qui rappelait aux vieux Rennais les alertes aux bombardements de la dernière guerre.
Il continue par la rue de Redon jusqu’à ce qui est aujourd’hui la Maison Héloïse. Le trottoir, la plupart du temps à l’ombre, me poussait à marcher sur celui d’en face plus accueillant. De l’autre côté de ce mur, l’Arsenal de Rennes. Il s’est installé là dans les bâtiments d’un hospice de santé en 1793 et il sera complètement reconstruit en 1844. Trop à l’étroit dans la ville, il se déploie aussi sur les terrains de la Courrouze qui commenceront à être achetés en 1856. La spécialité de l’arsenal de Rennes, qui lui vaudra son développement, est l’usinage des munitions et des douilles métalliques. La surface des terrains utilisés va  aller jusqu’à 78 hectares. Au plus fort de la première guerre mondiale ce seront jusqu’à 18 000 personnes qui y travailleront, la deuxième verra l’emploi de 10 500 personnes. Dès l’après-guerre  débutent les fabrications civiles comme le matériel agricole. C’est en 1968 que commence le début de la fin avec une réduction drastique des effectifs, suivie de la fin des activités sur le site d’origine de l’arsenal. Avant 1970, il y a de moins en moins de personnes employées sur le site de la Courrouze et en 2009 un résidu d’activité ne génère plus que 45 postes. Les effectifs, longtemps imposants, expliquent la circulation qui pouvait y avoir dans le quartier où résidaient de nombreux ouvriers alors qu’une partie du personnel sortait par le bout de la rue Philippe Lebon. Les entrées et sorties du travail étaient rythmées par une sirène. Cela me rappelle aussi que vers midi, le premier mercredi de chaque mois, on entendait le concert des sirènes de l’arsenal, de l’usine à gaz et de bien d’autres usines de la ville qui faisaient l’exercice mensuel d’alerte. Je ne sais pas si cela a encore lieu à l’instant où j’écris ceci. Le bruit de la circulation, des avions qui décollent à Saint-Jacques et de la rocade couvrent peut-être ce hurlement qui rappelait aux vieux Rennais les alertes aux bombardements de la dernière guerre.
[[Image:5D1138 machine 1863.jpg|200px|right|thumb|Etablissement d'une machine à vapeur pour les ateliers du faubourg de Redon, 25 mars 1863]]
[[Image:5D1138 machine 1863.jpg|250px|right|thumb|Etablissement d'une machine à vapeur pour les ateliers du faubourg de Redon, 25 mars 1863]]


Si on travaille beaucoup dans tous ces lieux, les revendications sociales sont aussi présentes. Je n’énumère qu’une part infime de ce qui a été le plus visible, une grève des ouvriers de l’Arsenal et du Polygone en 1892, des grèves ouvrières en 1910 dont l’Arsenal, celles des employés du gaz en 1912 et 1919 … il y en aura beaucoup d’autres.
Si on travaille beaucoup dans tous ces lieux, les revendications sociales sont aussi présentes. Je n’énumère qu’une part infime de ce qui a été le plus visible, une grève des ouvriers de l’Arsenal et du Polygone en 1892, des grèves ouvrières en 1910 dont l’Arsenal, celles des employés du gaz en 1912 et 1919 … il y en aura beaucoup d’autres.


== Inkerman-Alexandre Duval ==
== Inkerman-Alexandre Duval ==
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