« Butte des Fusillés de la Maltière » : différence entre les versions

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Sur la commune de [[Saint-Jacques-de-la-Lande]], au lieu-dit "La Maltière", existait avant la seconde guerre mondiale, sur un terrain militaire, le stand de tir du Polygone avec une butte, où on venait entraîner les recrues de la caserne Foch, à Rennes. Ancien champ de tir du 10e corps d’armée, pendant la Première Guerre mondiale, la Maltière avait été un grand camp militaire où étaient notamment stockés des obus produits non loin de là, à l’arsenal. Les Allemands transformèrent le polygone de tir en forme de butte, aménagé par l'armée française en 1937 au lieu-dit ''La Maltière'', en lieu d’exécutions. Près de soixante-dix patriotes presque tous condamnés à mort par le par le tribunal militaire allemand FK 748 de Rennes, y furent fusillés entre septembre 1940 et juillet 1944, patriotes appartenant aux quatre départements des Côtes-du-Nord (Côtes-d’Armor), du Finistère, d’Ille-et-Vilaine et du Morbihan. Il fait partie des nombreux lieux d’exécutions qui sont devenus des hauts-lieux de la mémoire résistante bretonne.
Sur la commune de [[Saint-Jacques-de-la-Lande]], au lieu-dit "La Maltière", existait avant la seconde guerre mondiale, sur un terrain militaire, le stand de tir du Polygone avec une butte, où on venait entraîner les recrues de la caserne Foch, à Rennes. Ancien champ de tir du 10e corps d’armée, pendant la Première Guerre mondiale, la Maltière avait été un grand camp militaire où étaient notamment stockés des obus produits non loin de là, à l’arsenal. Les Allemands transformèrent le polygone de tir en forme de butte, aménagé par l'armée française en 1937 au lieu-dit ''La Maltière'', en lieu d’exécutions. Près de soixante-dix patriotes presque tous condamnés à mort par le par le tribunal militaire allemand FK 748 de Rennes, y furent fusillés entre septembre 1940 et juillet 1944, patriotes appartenant aux quatre départements des Côtes-du-Nord (Côtes-d’Armor), du Finistère, d’Ille-et-Vilaine et du Morbihan. Il fait partie des nombreux lieux d’exécutions qui sont devenus des hauts-lieux de la mémoire résistante bretonne.


Le premier fusillé y fut, le 17 septembre 1940, [[Marcel Brossier]] pour avoir coupé un câble de l'armée d'occupation. Il n'y eut qu'une exécution en 1941, celle de Roger Barbé, exécuté le 4 octobre. Pendant une semaine à partir du 15 décembre 1942, 30 résistants communistes, dont 2 femmes, d'une moyenne d'âge de 29 ans, dont une vingtaine habitaient Rennes, la plupart employés de chemin de fer, passèrent devant le tribunal de la Feldkommandantur 748 siégeant au palais de justice. Ils étaient assistés de 3 avocats français, Me Gamblin de Dunkerque, Mes Georgel et Maulion de Rennes, d'un avocat allemand et du professeur Émile Morice<ref>[[allée Professeur Emile Morice]]</ref>. 25 "terroristes" furent condamnés à mort en tant que francs-tireurs ou pour intelligence avec l'ennemi : pour transport d'explosifs et d'armes, sabotages de voies ferrées, de pylônes, de câbles et attentats contre divers organismes collaborateurs. Le journal les qualifie d'"êtres jeunes subjugués par une propagande criminelle", d'"étourdis criminels dupés eux-mêmes par les agents du Komintern cachés dans la coulisse", de "poignée d'énergumènes". Plusieurs étaient membres de l’Organisation spéciale, d'obédience communiste.  
Le premier fusillé y fut, le 17 septembre 1940, [[Marcel Brossier]] pour avoir coupé un câble de l'armée d'occupation. Il n'y eut qu'une exécution en 1941, celle de Roger Barbé, exécuté le 4 octobre. Pendant une semaine à partir du 15 décembre 1942, 30 résistants communistes, dont 2 femmes, d'une moyenne d'âge de 29 ans, dont une vingtaine habitaient Rennes, la plupart employés de chemin de fer, passèrent devant le tribunal de la Feldkommandantur 748 siégeant au palais de justice. Ils étaient assistés de 3 avocats français, Me Gamblin de Dunkerque, Mes Georgel et Maulion de Rennes, d'un avocat allemand et du professeur Émile Morice<ref>[[allée Professeur Emile Morice]]</ref>. 25 "terroristes" furent condamnés à mort en tant que francs-tireurs ou pour intelligence avec l'ennemi : pour transport d'explosifs et d'armes, sabotages de voies ferrées, de pylônes, de câbles et attentats contre divers organismes collaborateurs.
 
On relève à leur actif les attentats ci-dessous :
 
Attentat du 22 mars 1942 contre les bureaux du RNP à Rennes. (Rassemblement National Populaire - parti collaborateur).
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Attentat du 28 mars 1942 contre les bureaux du Franquisme à Rennes (Proche de Pétain).
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Attentat du 19 avril 1942 contre Doriot au Théâtre Municipal de Rennes, au cours d’une réunion organisée par le PPF (Parti Populaire Français – parti collaborateur). Maurice Fourrier dira fièrement lors du procès : « La seule chose que je regrette, c’est d’avoir raté Doriot ! »
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Attentat du 4 mai 1942 contre le bureau d’embauchage pour l’Allemagne.
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Attentat du 12 mai 1942 à Sainte-Foix près de Rennes. Sectionnement d’un câble téléphonique de l’armée allemande.
Attentat du 20 mai 1942 à Rennes, boulevard Mermoz (sectionnement d’un câble téléphonique).
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Attentat du 21 mai 1942 contre un pylône à haute tension à Ste-Foix près de Rennes.
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Attentat du 4 juin 1942 contre les bureaux de la Légion des Volontaires Français contre le bolchévisme (LVF) – Parti collaborationniste.
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Attentat du 9 juin 1942 sur un train de marchandises (jets de sable dans les graisseurs des essieux des 87 wagons d’un train).
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Attentat du 22 juin 1942 à Rennes, boulevard de Sévigné contre une maison occupée par les Allemands.
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Attentat du 22 juin 1942 à Rennes, boulevard Solférino, contre une maison occupée par les Allemands.
 
Le journal les qualifie d'"êtres jeunes subjugués par une propagande criminelle", d'"étourdis criminels dupés eux-mêmes par les agents du Komintern cachés dans la coulisse", de "poignée d'énergumènes". Plusieurs étaient membres de l’Organisation spéciale, d'obédience communiste.  


La sentence fut exécutée le 30 décembre 1942. Un témoin les vit passer en camion, ils chantaient. Ils furent fusillés par groupes de deux ou trois de 9 h 20 à 10 h 12<ref>Liste des fusillés par heure d'exécution: Jean BRAS, Léo JAFFRE, Pierre L’HOTELLIER, Yves DENIEL, Ernest MORAUX, Louis MORAUX, Henry DERO, Jean BELLIARD, Albert DENIEL, Albert MARTIN, René NOBILET, Georges RIANDIERE, Henri BOUGEARD, René HIREL, Albert GERARD, Victor FORTIN, Joseph VAILLANT, Yves LE BITOUS, Maurice LEOST, Jean JAFFRES, Joseph BOUSSIN, Albert DESHOMMES, Maurice FOURRIER, Pierre LANGLAIS, Edouard HERVE</ref> <ref>[[Borotra à Rennes en juillet 1941]]</ref>. Ils furent inhumés au cimetière de Saint-Jacques-de-la-Lande.
La sentence fut exécutée le 30 décembre 1942. Un témoin les vit passer en camion, ils chantaient. Ils furent fusillés par groupes de deux ou trois de 9 h 20 à 10 h 12<ref>Liste des fusillés par heure d'exécution: Jean BRAS, Léo JAFFRE, Pierre L’HOTELLIER, Yves DENIEL, Ernest MORAUX, Louis MORAUX, Henry DERO, Jean BELLIARD, Albert DENIEL, Albert MARTIN, René NOBILET, Georges RIANDIERE, Henri BOUGEARD, René HIREL, Albert GERARD, Victor FORTIN, Joseph VAILLANT, Yves LE BITOUS, Maurice LEOST, Jean JAFFRES, Joseph BOUSSIN, Albert DESHOMMES, Maurice FOURRIER, Pierre LANGLAIS, Edouard HERVE</ref> <ref>[[Borotra à Rennes en juillet 1941]]</ref>. Ils furent inhumés au cimetière de Saint-Jacques-de-la-Lande.
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