« Crèche Pauline Kergomard » : différence entre les versions

aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Ligne 9 : Ligne 9 :
De retour à Bordeaux, elle entre dans une école privée qui devient, en 1860, le Cours Normal d'Institutrices de la Gironde. Elle passe son brevet de capacité et devient institutrice à 18 ans. Elle vit ensuite difficilement de cours et d'articles.
De retour à Bordeaux, elle entre dans une école privée qui devient, en 1860, le Cours Normal d'Institutrices de la Gironde. Elle passe son brevet de capacité et devient institutrice à 18 ans. Elle vit ensuite difficilement de cours et d'articles.


En 1861, elle monte à Paris et épouse, contre l'avis de son père, en octobre 1863, un homme de lettres, Jules Duplessix-Kergomard, qu'elle rencontre dans les milieux républicains. Désargenté et pour pouvoir élever les deux garçons que le couple a eu, elle ouvre une école privée et décide pour arrondir les fins de mois de vivre de sa plume. Elle devient la directrice de l'ami d'enfance une revue pour les salles d'asile. Elle bénéficie alors d'une véritable reconnaissance et participe à la rédaction du Dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire de Ferdinand Buisson<ref>[[rue Ferdinand Buisson]]</ref>. C'est lui qui va lui conseiller de passer l'examen d'aptitude à la direction, puis à l'inspection des salles d'asiles, qu'elle va réussir en 1877.
En 1861, elle monte à Paris et épouse, contre l'avis de son père, en octobre 1863, un homme de lettres, Jules Duplessix-Kergomard, qu'elle rencontre dans les milieux républicains. Désargenté et pour pouvoir élever les deux garçons que le couple a eus, elle ouvre une école privée et décide pour arrondir les fins de mois de vivre de sa plume. Elle devient la directrice de ''l'Ami d'enfance'' une revue pour les salles d'asile. Elle bénéficie alors d'une véritable reconnaissance et participe à la rédaction du ''Dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire'' de Ferdinand Buisson<ref>[[rue Ferdinand Buisson]]</ref>. C'est lui qui va lui conseiller de passer l'examen d'aptitude à la direction, puis à l'inspection des salles d'asiles, qu'elle va réussir en 1877.


Dans les années 1870, elle fait la connaissance d'une ardente féministe Caroline de Barrau, avec qui elle va se lier d'amitié jusqu'à la mort de Mme de Barrau. Elle va souvent la pousser dans ses futurs choix voyant dans ses nominations dans différents postes une grande victoire de la cause féministe.
Dans les années 1870, elle fait la connaissance d'une ardente féministe, Caroline de Barrau, avec qui elle va se lier d'amitié jusqu'à la mort de Mme de Barrau. Elle va souvent la pousser dans ses futurs choix voyant dans ses nominations dans différents postes une grande victoire de la cause féministe.


Inspirée par Marie-Pape Carpantier<ref>[[place Marie Pape-Carpantier]]</ref>, Pauline Kergomard est à l'origine de la transformation des salles d'asile, établissements à vocation essentiellement sociale, en écoles maternelles, formant la base du système scolaire. Elle voudrait d'abord en faire des lieux laïques. Elle introduit le jeu, qu'elle considère comme pédagogique, et les activités artistiques et sportives. Elle prône une initiation et non une instruction à la lecture, à l'écriture et au calcul, avant 5 ans.
Inspirée par Marie-Pape Carpantier<ref>[[place Marie Pape-Carpantier]]</ref>, Pauline Kergomard est à l'origine de la transformation des salles d'asile, établissements à vocation essentiellement sociale, en écoles maternelles, formant la base du système scolaire. Elle voudrait d'abord en faire des lieux laïques. Elle introduit le jeu, qu'elle considère comme pédagogique, et les activités artistiques et sportives. Elle prône une initiation et non une instruction à la lecture, à l'écriture et au calcul, avant 5 ans.


Grâce à l'appui de Ferdinand Buisson, elle devient en 1879 déléguée générale à l'inspection des salles d'asile. Elle décide donc d'apporter beaucoup de changements, elle considère que le terme "asile" est discriminant, car il laisse penser à un lieu de charité plutôt qu'à un lieu d'accueil pour enfants. Les familles aisées s'éloignent de ces lieux et ne favorisent pas alors dit-elle,  "la fusion des différentes classes de la société", "Comment apprendre à vivre ensemble quand on ne se rencontre jamais, quand on ne partage jamais aucun espace". En 1881, le ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts, Jules Ferry<ref>[[avenue Jules Ferry]]</ref>, la nomme '''inspectrice générale des écoles maternelles, poste qu'elle occupe jusqu'en 1917'''. Elle fait acter par les programmes que le jeu est le premier travail du jeune enfant et réclame un mobilier adapté à leur taille, précédant Maria Montessori<ref>{{w|Maria Montessori}}</ref>.
Grâce à l'appui de Ferdinand Buisson, elle devient en 1879 déléguée générale à l'inspection des salles d'asile. Elle décide donc d'apporter beaucoup de changements, elle considère que le terme "asile" est discriminant, car il laisse penser à un lieu de charité plutôt qu'à un lieu d'accueil pour enfants. Les familles aisées s'éloignent de ces lieux et ne favorisent pas alors, dit-elle,  "la fusion des différentes classes de la société", "Comment apprendre à vivre ensemble quand on ne se rencontre jamais, quand on ne partage jamais aucun espace". En 1881, le ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts, Jules Ferry<ref>[[avenue Jules Ferry]]</ref>, la nomme '''inspectrice générale des écoles maternelles, poste qu'elle occupe jusqu'en 1917'''. Elle fait acter par les programmes que le jeu est le premier travail du jeune enfant et réclame un mobilier adapté à leur taille, précédant Maria Montessori<ref>{{w|Maria Montessori}}</ref>.


Elle mène une activité professionnelle d'une intensité tout-à-fait extraordinaire : inspections dans toute la France ; conférences; rapports avec les pouvoirs publics, régionaux ou nationaux, elle rencontre Maire, Inspecteur primaire, sous-préfet, député et conseiller général. Elle prend des initiatives diverses contre la misère des enfants et pour la promotion des femmes. Républicaine convaincue, elle n'en est pas moins critique à l'égard de certains hommes politiques, critiquant dans sa correspondance Gabriel Compayré, Aristide Briand<ref>[[avenue Aristide Briand]]</ref> ou encore Gaston Doumergue. Pauline Kergomard a beaucoup souhaité faire adhérer à son projet, mais n'y a pas toujours mis les formes, accusant "de crime contre l'enfance", les maîtresses qui continuaient à apprendre à lire et à écrire à des enfants qui ne savent même pas parler. A une époque où les maladies infectieuses font des ravages et que la mortalité infantile est importante, elle prouve l'importance de l'hygiène et de la propreté.
Elle mène une activité professionnelle d'une intensité extraordinaire : inspections dans toute la France ; conférences; rapports avec les pouvoirs publics, régionaux ou nationaux, elle rencontre maire, inspecteur primaire, sous-préfet, député et conseiller général. Elle prend des initiatives diverses contre la misère des enfants et pour la promotion des femmes. Républicaine convaincue, elle n'en est pas moins critique à l'égard de certains hommes politiques, critiquant dans sa correspondance Gabriel Compayré, Aristide Briand<ref>[[avenue Aristide Briand]]</ref> ou encore Gaston Doumergue. Pauline Kergomard a beaucoup souhaité faire adhérer à son projet, mais n'y a pas toujours mis les formes, accusant "de crime contre l'enfance", les maîtresses qui continuaient à apprendre à lire et à écrire à des enfants qui ne savent même pas parler. À une époque où les maladies infectieuses font des ravages et la mortalité infantile est importante, elle prouve l'importance de l'hygiène et de la propreté.


Elle va créer "le Sauvetage de l'enfance" et participer à l'activité féministe de son époque. Elle milite pour l'augmentation des inspectrices et participe au Conseil National des Femmes fondé en 1901, année où elle devient veuve. Elle milite également pour la société contre la mendicité des enfants.
Elle va créer "le Sauvetage de l'enfance" et participer à l'activité féministe de son époque. Elle milite pour l'augmentation des inspectrices et participe au Conseil National des Femmes fondé en 1901, année où elle devient veuve. Elle milite également pour la société contre la mendicité des enfants.
26 684

modifications