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Les triplées avaient été conçues en juillet 1943 lors de la visite de Muriel à son mari à sa base d’entraînement au Texas. Herbert fut envoyé par bateau en Angleterre en janvier 1944; les filles naquirent dans un hôpital de New York le 30 mars 1944. Leur arrivée fit sensation à une époque antérieure aux traitements de fertilité qui banalisèrent les naissances multiples
Les triplées avaient été conçues en juillet 1943 lors de la visite de Muriel à son mari à sa base d’entraînement au Texas. Herbert fut envoyé par bateau en Angleterre en janvier 1944; les filles naquirent dans un hôpital de New York le 30 mars 1944. Leur arrivée fit sensation à une époque antérieure aux traitements de fertilité qui banalisèrent les naissances multiples
Pour complaire aux photographes des média, elle plaça les petites Janet Lee, Nancy Sue et Karen Ann ensemble sur un confortable fauteuil rembourré.  
Pour complaire aux photographes des média, elle plaça les petites Janet Lee, Nancy Sue et Karen Ann ensemble sur un confortable fauteuil rembourré.  
Une photographie de l’Associated Press du 27 avril 1944 présente un Herbert Bachant radieux montrant à des copains, lors de manœuvres de pré-invasion en Angleterre, une photo de sa femme et des nouveau-nées. Ceux-ci organisèrent  entre eux un défilé militaire pour fêter "l'heureux papa".
Une photographie de l’''Associated Press'' du 27 avril 1944 présente un Herbert Bachant radieux montrant à des copains, lors de manœuvres de pré-invasion en Angleterre, une photo de sa femme et des nouveau-nées. Ceux-ci organisèrent  entre eux un défilé militaire pour fêter "l'heureux papa".
===Un papa tué devant Rennes===
===Un papa tué devant Rennes===
[[Fichier:Telegramme.jpg|250px|right|thumb|
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[[Fichier:Autochenille_maison_blanche024.jpg|250px|left|thumb| En bordure de la route, la carcasse d'une des 3 autochenilles , renversée, l'avant écrasé, probablement celle du 704th Tank Destroyer]]
[[Fichier:Autochenille_maison_blanche024.jpg|300px|left|thumb| En bordure de la route, la carcasse d'une des 3 autochenilles, renversée, l'avant écrasé vers Rennes,, celle du "Belly Button, du 10e régiment d'infanterie]]  


Il n’y eut pas de fin heureuse. Herbert Raymond Bachant, matricule 32090456, ne devait jamais embrasser ses trois filles. L'une d'elles étant gravement malade, la maman avait pourtant envoyé une lettre au général Wood, sollicitant une permission pour son mari, mais celle-ci était parvenue trop tard, lui écrivit ultérieurement le général. La nouvelle arriva qu’Herbert Bachant avait été tué au voisinage de Rennes, le Ier août 1944 lorsque son autochenille fut atteinte à Maison Blanche.[1] Herbert R. Bachant et les six autres membres d'équipage de l'autochenille (halftrack), B-14 dénommée "Belly Button" (nombril), du I0e bataillon d'infanterie blindé, furent tués par un coup direct d'un canon de 88 mm de la batterie allemande cachée derrière des haies alors que leur véhicule était en bordure de la route Betton-Rennes. Deux autres autochenilles et onze chars Sherman aussi engagés sur cet itinéraire, dont le danger avait été pourtant signalé,[2] furent ainsi détruits en même temps à portée de la batterie allemande toute proche. Il fallut attendre encore deux jours avant de voir la libération de Rennes.
Il n’y eut pas de fin heureuse. Herbert Raymond Bachant, matricule 32090456, ne devait jamais embrasser ses trois filles. L'une d'elles étant gravement malade, la maman avait pourtant envoyé une lettre au général Wood, sollicitant une permission pour son mari, mais celle-ci était parvenue trop tard, lui écrivit ultérieurement le général. La nouvelle arriva qu’Herbert Bachant avait été tué au voisinage de Rennes, le Ier août 1944 lorsque son autochenille fut atteinte à Maison Blanche.[1] Herbert R. Bachant et les six autres membres d'équipage de l'autochenille (halftrack), B-14 dénommée "Belly Button" (nombril), du I0e bataillon d'infanterie blindé, furent tués par un coup direct d'un canon de 88 mm de la batterie allemande cachée derrière des haies alors que leur véhicule était en bordure de la route Betton-Rennes. Deux autres autochenilles et onze chars Sherman aussi engagés sur cet itinéraire, dont le danger avait été pourtant signalé,[2] furent ainsi détruits en même temps à portée de la batterie allemande toute proche. Il fallut attendre encore deux jours avant de voir la libération de Rennes.
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=== Les triplées à  Saint-Grégoire et Rennes en août 2014===
=== Les triplées à  Saint-Grégoire et Rennes en août 2014===
En 2003 ses trois filles vinrent en France, au mémorial Patton à Avranches, ville à la libération de laquelle leur père avait contribué la veille de sa mort, et au cimetière de Saint-James, où son corps ainsi que ceux de deux de ses camarades disloqués avaient été inhumés ensemble, là où elles pensaient qu'il avait été tué. Le contact fut établi avec elle par Étienne Maignen, historien local qui, après la publication d'un ouvrage sur la guerre à Rennes, poursuivait des recherches sur cette période. Elles vinrent à Saint-Grégoire et Rennes en août 2014 pour le 70 e anniversaire de la Libération et firent ainsi le trajet Maison Blanche - Rennes  le 4 août, à bord d'une autochenille identique à celle sur laquelle était monté leur père lorsqu'il fut tué le Ier août, sorte de revanche posthume sur le destin qui leur permit de boucler la boucle en sa mémoire.  Sur place Me Chasle, témoin du combat, 23 ans à l'époque, leur présenta les lieux du combat. Le maire de Saint-Grégoire, au cours d'une émouvante rencontre avec les Grégoriens au centre de la Forge, leur remit la médaille de citoyen d'honneur de la ville.
En 2003 ses trois filles vinrent en France, au mémorial Patton à Avranches, ville à la libération de laquelle leur père avait contribué la veille de sa mort, et au cimetière de Saint-James, où son corps ainsi que ceux de deux de ses camarades disloqués avaient été inhumés ensemble, là où elles pensaient qu'il avait été tué. Le contact fut établi avec elle par Étienne Maignen, historien local qui, après la publication d'un ouvrage sur la guerre à Rennes, poursuivait des recherches sur cette période. Elles vinrent à Saint-Grégoire et Rennes en août 2014 pour le 70 e anniversaire de la [[Libération de Rennes]]et firent ainsi le trajet Maison-Blanche - Rennes  le 4 août, à bord d'une autochenille identique à celle sur laquelle était monté leur père lorsqu'il fut tué le Ier août, sorte de revanche posthume sur le destin qui leur permit de boucler la boucle en sa mémoire.  Sur place Me Chasle, témoin du combat, 23 ans à l'époque, leur présenta les lieux du combat. Le maire de Saint-Grégoire, au cours d'une émouvante rencontre avec les Grégoriens au centre de la Forge, leur remit la médaille de citoyen d'honneur de la ville.