Bannière liberation Rennes 2.jpg

A l'occasion des 80 ans de la libération de Rennes, (re)découvrez l'ensemble des
contributions autour de la Seconde Guerre mondiale et de la libération sur Wiki-Rennes.

« Napoléon III à Rennes » : différence entre les versions

De WikiRennes
Aller à la navigationAller à la recherche
Aucun résumé des modifications
(lien interne)
Ligne 19 : Ligne 19 :


À 16 heures le 19 août, l'empereur Napoléon III et l'impératrice Eugénie abordent Rennes. Presque à l'entrée de la ville, un trophée a été élevé, constitué d'instruments d'agriculture par les soins du directeur de la ferme-école des Trois-Croix, et le couple imérial s'y arrête. Au lieu-dit ''le Rond-point'', route de Saint-Brieuc, sont réunies les autorités de la ville et le préfet y va de son discours, assurant "leurs majestés" que les populations d'Ille-et-Vilaine sont ici pour manifester leur dévouement à l'empereur, mais aussi les représentants de toute la Bretagne. Puis le maire, le comte  [[Ange de Léon des Ormeaux]], présente les clefs de la ville capitale à l'empereur et souligne qu'auront visité la cité "''Henri IV, de chère et glorieuse mémoire, et Napoléon III, bras puissant de la Providence qui retient l'Europe suspendue sur l'abîme révolutionnaire''". '''*'''
À 16 heures le 19 août, l'empereur Napoléon III et l'impératrice Eugénie abordent Rennes. Presque à l'entrée de la ville, un trophée a été élevé, constitué d'instruments d'agriculture par les soins du directeur de la ferme-école des Trois-Croix, et le couple imérial s'y arrête. Au lieu-dit ''le Rond-point'', route de Saint-Brieuc, sont réunies les autorités de la ville et le préfet y va de son discours, assurant "leurs majestés" que les populations d'Ille-et-Vilaine sont ici pour manifester leur dévouement à l'empereur, mais aussi les représentants de toute la Bretagne. Puis le maire, le comte  [[Ange de Léon des Ormeaux]], présente les clefs de la ville capitale à l'empereur et souligne qu'auront visité la cité "''Henri IV, de chère et glorieuse mémoire, et Napoléon III, bras puissant de la Providence qui retient l'Europe suspendue sur l'abîme révolutionnaire''". '''*'''
Après avoir parcouru [[le Mail]] bordé par la foule, le cortège où le couple est en calèche découverte, passe sous un arc de triomphe, à hauteur de la porte de l'école d'artillerie, et s'arrête à la cathédrale où l'évêque en mitre et crosse à la main, accueille les souverains en termes dithyrambiques et vante à Napoléon III qu'il qualifie de "soutien de la Papauté au 19e siècle", les "traditions de foi et de moeurs antiques" d'une population et d'un clergé tout dévoués; puis le couple entre dans la cathédrale où 1500 prêtres sont massés et entendent l'empereur dire à l'évêque :"''Si un archevêché de Rennes peut vous être agréable, je suis heureux de vous l'offrir''." L'influent Mgr Brossays Saint-Marc obtient ainsi la récompense qu'il avait exigée en échange de son appui politique et de sa dévotion à l'empire et retentissent sous les voûtes les cris de ''vive l'Empereur'' !
Après avoir parcouru [[le Mail]] bordé par la foule, le cortège où le couple est en calèche découverte, passe sous un arc de triomphe, à hauteur de la porte de l'école d'artillerie, et s'arrête à la cathédrale où l'évêque en mitre et crosse à la main, accueille les souverains en termes dithyrambiques et vante à Napoléon III qu'il qualifie de "soutien de la Papauté au 19e siècle", les "traditions de foi et de mœurs antiques" d'une population et d'un clergé tout dévoués; puis le couple entre dans la cathédrale où 1500 prêtres sont massés et entendent l'empereur dire à l'évêque :"''Si un archevêché de Rennes peut vous être agréable, je suis heureux de vous l'offrir''." L'influent Mgr Brossays Saint-Marc obtient ainsi la récompense qu'il avait exigée en échange de son appui politique et de sa dévotion à l'empire et retentissent sous les voûtes les cris de ''vive l'Empereur'' !


A lieu ensuite une réception à la préfecture où des jeunes filles remettent des corbeilles de fleurs à l'impératrice et où s'adressent à l'empereur les présidents de la cour impérial, du tribunal civil et du tribunal de Montfort. Après le dîner le couple impérial est acclamé au balcon par la foule massée sur la Motte, des jeux et spectacles gratuits sont donnés au Thabor et un feu d'artifice est tiré au Champ de Mars.
A lieu ensuite une réception à la préfecture où des jeunes filles remettent des corbeilles de fleurs à l'impératrice et où s'adressent à l'empereur les présidents de la cour impérial, du tribunal civil et du tribunal de Montfort. Après le dîner le couple impérial est acclamé au balcon par la foule massée sur la Motte, des jeux et spectacles gratuits sont donnés au Thabor et un feu d'artifice est tiré au Champ de Mars.
Ligne 32 : Ligne 32 :


Mais contrairement à ce qu'on a pu écrire, Napoléon III ne s'est pas exprimé en breton.
Mais contrairement à ce qu'on a pu écrire, Napoléon III ne s'est pas exprimé en breton.
[[Fichier:Discours_de_napoleon_iii_a_rennes.jpeg|300px|left|thumb|Affiche du discours prononé par l'Empereur avec traduction en breton]]
[[Fichier:Discours_de_napoleon_iii_a_rennes.jpeg|300px|left|thumb|Affiche du discours prononcé par l'Empereur avec traduction en breton]]
Puis sur le [[champ de Mars]], devant 70 000 spectateurs enthousiastes, l'empereur, à cheval à la tête d'un nombreux état-major, passe de nombreuses troupes en revue : 8e régiment d'artillerie monté, 2e bataillon de chasseurs à pied, un bataillon du 57e de ligne, des escadrons de hussards et de gendarmerie à cheval, des compagnies de sapeurs-pompiers, des médaillés de Sainte-Hélène, de Crimée et de la Baltique, les maires du département. L'empereur et l'impératrice Eugénie visitent ensuite l'hôpital Napoléon III [[Hôtel-Dieu]], l'arsenal, le polygone d'artillerie et un grand bal est donné le soir à l'hôtel de ville "dans cette soirée comparable aux plus belles résidences impériales".
Puis sur le [[champ de Mars]], devant 70 000 spectateurs enthousiastes, l'empereur, à cheval à la tête d'un nombreux état-major, passe de nombreuses troupes en revue : 8e régiment d'artillerie monté, 2e bataillon de chasseurs à pied, un bataillon du 57e de ligne, des escadrons de hussards et de gendarmerie à cheval, des compagnies de sapeurs-pompiers, des médaillés de Sainte-Hélène, de Crimée et de la Baltique, les maires du département. L'empereur et l'impératrice Eugénie visitent ensuite l'hôpital Napoléon III (l'Hôtel-Dieu), <ref>[[rue de l'Hôtel Dieu]] </ref> l'arsenal, le polygone d'artillerie et un grand bal est donné le soir à l'hôtel de ville "dans cette soirée comparable aux plus belles résidences impériales".


Le lendemain, 21 août, l'empereur ayant remis des décorations, entre autres au sculpteur Jean-Baptiste Barré, ('''*''')  et eu divers entretiens, le couple quitte la préfecture et emprunte le cours Napoléon III (actuelle [[avenue Janvier]]), "orné de mâts vénitiens, d'oriflammes, et d'inscriptions de tout espèce", avec un "affluence incalculable de peuple qui d'un bout à l'autre des deux voies latérales se pressait sans solution de continuité le long de la haie formée par les troupes", au bruit du canon, au son des cloches des huit églises et aux cris de la foule. Et sur le quai de la gare, les membres des corps constitués voient le train impérial se mettre en marche.<ref> ''Récit du voyage de l'Empereur et de l'Impératrice en Normandie et en Bretagne'' par J.M. Poulain-Corbion, Amyot, éditeur. 1858.</ref>
Le lendemain, 21 août, l'empereur ayant remis des décorations, entre autres au sculpteur Jean-Baptiste Barré, ('''*''')  et eu divers entretiens, le couple quitte la préfecture et emprunte le cours Napoléon III (actuelle [[avenue Janvier]]), "orné de mâts vénitiens, d'oriflammes, et d'inscriptions de tout espèce", avec un "affluence incalculable de peuple qui d'un bout à l'autre des deux voies latérales se pressait sans solution de continuité le long de la haie formée par les troupes", au bruit du canon, au son des cloches des huit églises et aux cris de la foule. Et sur le quai de la gare, les membres des corps constitués voient le train impérial se mettre en marche.<ref> ''Récit du voyage de l'Empereur et de l'Impératrice en Normandie et en Bretagne'' par J.M. Poulain-Corbion, Amyot, éditeur. 1858.</ref>