« Bombardement du 17 juin 1940 » : différence entre les versions

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[[File:17_juin_1940cr.jpg|300px|right|thumb|Parcours des avions allemands constaté pour le bombardement du 17 juin 1940. (''Schéma par Etienne Maignen'')</ref> <ref> {{CP}}</ref>]]
[[File:17_juin_1940cr.jpg|300px|right|thumb|Parcours des avions allemands constaté pour le bombardement du 17 juin 1940. (''Schéma par Etienne Maignen'')</ref> <ref> {{CP}}</ref>]]
''L'énorme explosion engendra une grande colonne de feu et de fumée...""<ref>Traduction du ''Manuscrit de Heinrich Weiss'', dans ''Eagles over Europe'' IHRA 2010, air corps 1, dans LEMB Stammkennzeichen data base project. Bomber units of the Luftwaffe series, Larry Hickey co-auteur</ref> ('''NB''' : le nombre de bombes larguées cité par Heinrich Weiss suppose une participation de six Dornier, or la plupart des témoins citent trois avions, quelques uns cinq). Plusieurs ont cru voir des Heinkel, et surtout des Stukas, appareils qui avaient fortement impressionné les gens sur les routes de l'exode). Quelques témoins ont bien identifié des Dornier. Une excavation de 80 mètres de longueur et 20 de largeur par 5 de profondeur marquait l'endroit. Des débris de wagons et des bogies avaient été catapultés à 300 mètres<ref> témoignages dans ''Ouest-France'' du 17 juin 1960</ref>.
''L'énorme explosion engendra une grande colonne de feu et de fumée...""<ref>Traduction du ''Manuscrit de Heinrich Weiss'', dans ''Eagles over Europe'' IHRA 2010, air corps 1, dans LEMB Stammkennzeichen data base project. Bomber units of the Luftwaffe series, Larry Hickey co-auteur</ref> ('''NB''' : le nombre de bombes larguées cité par Heinrich Weiss suppose une participation de six Dornier, or la plupart des témoins citent trois avions, quelques uns cinq). Plusieurs ont cru voir des Heinkel, et surtout des Stukas, appareils qui avaient fortement impressionné les gens sur les routes de l'exode). Quelques témoins ont bien identifié des Dornier. Une excavation de 80 mètres de longueur et 20 de largeur par 5 de profondeur marquait l'endroit. Des débris de wagons et des bogies avaient été catapultés à 300 mètres<ref> témoignages dans ''Ouest-France'' du 17 juin 1960</ref>.  




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Avaient été atteints d’abord un train de réfugiés de Lisieux, au niveau de [[Cesson-Sévigné]] à hauteur de Pincepoche et de Bray, faisant 21 victimes, ensuite la gare de triage de la [[plaine de Baud]] où 146 soldats français (203e et 212e d’artillerie lourde divisionnaire venant des Flandres), amenés pour défendre le « réduit breton » mort-né, furent tués ainsi que 156 Anglais du Royal Engineer, dans un train qui aurait dû partir vers Brest à 9h00, enfin la gare de triage de Saint-Hélier où 206 artilleurs du 222e R.A.L.D de la 53e D.I.et du 64e R.A.L.D, la plupart originaires du Midi, trouvent la mort. Aussitôt, une dizaine de pompiers, et quelques cheminots et courageux citoyens se rendirent sur place pour retirer des blessés tandis que des rescapés quittaient ce lieu d’horreur par le moulin de Jouet.
Avaient été atteints d’abord un train de réfugiés de Lisieux, au niveau de [[Cesson-Sévigné]] à hauteur de Pincepoche et de Bray, faisant 21 victimes, ensuite la gare de triage de la [[plaine de Baud]] où 146 soldats français (203e et 212e d’artillerie lourde divisionnaire venant des Flandres), amenés pour défendre le « réduit breton » mort-né, furent tués ainsi que 156 Anglais du Royal Engineer, dans un train qui aurait dû partir vers Brest à 9h00, enfin la gare de triage de Saint-Hélier où 206 artilleurs du 222e R.A.L.D de la 53e D.I.et du 64e R.A.L.D, la plupart originaires du Midi, trouvent la mort. Aussitôt, une dizaine de pompiers, et quelques cheminots et courageux citoyens se rendirent sur place pour retirer des blessés tandis que des rescapés quittaient ce lieu d’horreur par le moulin de Jouet.


"En plus des dégâts causés par les éclatements, des bombes incendiaires ont allumé immédiatement de nombreux foyers d'incendie et la présence sur nos voies d"un grand nombre de wagons d'explosifs et munitions a entraîné de violentes explosions. Les 3 plus fortes semblent s'être produites : à Baud, sur le nouveau faisceau W, et sur le plateau de débranchement, côté faisceau de Chateaubriant où se trouvait sur voie 3 une rame de poudre et où une excavation de 80 m de long sur 8 à 10 m de large et 3 m de profondeur a été creusée. Ces explosions ont entraîné de violentes déflagrations qui ont renversé, soulevé et projeté des wagons à plus de 100 mètres de distance.[...] La situation était très lourde au triage depuis quelques jours en raison de la convergence des repliements massifs militaires et civils et des difficultés d'évacuation que nous éprouvions vers le Sud. Au moment du bombardement seule étaient libres la voie 22 sur les 32 voies du faisceau du débranchement et la voie 9 de Baud sur les 12 voies de ce plateau et il en découle qu'il y avait alors plus de 2000 wagons sur les voies du triage. Sur ce nombre nous estimons  que plus de 1500 ont été avariés dont la moitié au moins avec perte totale du chargement.[...] Nous avons à déplorer plus d'un millier de victimes militaires et réfugiés car depuis plusieurs jours les civils prenaient place dans tous les trains quels qu'ils soient..."  <ref> Gare de Rennes. Rapport spécial du chef de gare principal. Archives nationales </ref> La SNCF enregistre trois agents tués, trois blessés et deux agents de traction portés disparus.
"En plus des dégâts causés par les éclatements, des bombes incendiaires ont allumé immédiatement de nombreux foyers d'incendie et la présence sur nos voies d"un grand nombre de wagons d'explosifs et munitions a entraîné de violentes explosions. Les 3 plus fortes semblent s'être produites : à Baud, sur le nouveau faisceau W, et sur le plateau de débranchement, côté faisceau de Chateaubriant où se trouvait sur voie 3 une rame de poudre et où une excavation de 80 m de long sur 8 à 10 m de large et 3 m de profondeur a été creusée. Ces explosions ont entraîné de violentes déflagrations qui ont renversé, soulevé et projeté des wagons à plus de 100 mètres de distance.[...] La situation était très lourde au triage depuis quelques jours en raison de la convergence des repliements massifs militaires et civils et des difficultés d'évacuation que nous éprouvions vers le Sud. Au moment du bombardement seule étaient libres la voie 22 sur les 32 voies du faisceau du débranchement et la voie 9 de Baud sur les 12 voies de ce plateau et il en découle qu'il y avait alors plus de 2000 wagons sur les voies du triage. Sur ce nombre nous estimons  que plus de 1500 ont été avariés dont la moitié au moins avec perte totale du chargement.[...] Nous avons à déplorer plus d'un millier de victimes militaires et réfugiés car depuis plusieurs jours les civils prenaient place dans tous les trains quels qu'ils soient..."  <ref> Gare de Rennes. Rapport spécial du chef de gare principal. Archives nationales </ref> La SNCF enregistre trois agents tués, trois blessés et deux agents de traction portés disparus. La SNCF constata que 12 000 mètres de voies étaient détruites au triage de Baud et 8000 à celui de Saint-Hélier.


À 12h30 la TSF diffusa le discours du maréchal Pétain : « C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat… »  
À 12h30 la TSF diffusa le discours du maréchal Pétain : « C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat… »