« L'hôpital pour prisonniers Jean Macé au temps de la libération » : différence entre les versions

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La plupart parvinrent à l’hôpital dans un état d’infection avancé. Quelques patients y parvinrent avec des asticots sur eux. Les blessés étaient soit nus, soit à moitié, et tous étaient couverts de la poussière du combat car les vêtements, découpés sur les blessures, n’avaient pas été remplacés. Les vêtements d’hôpital tels que chemise, pyjama étaient inconnus et le personnel n’avaient rien à leur donner à leur arrivée. À toutes les plaintes des officiers médecins et à leurs exigences de quelque vêtements l’administrateur allemand répondait « Impossible, c’est la guerre ».
La plupart parvinrent à l’hôpital dans un état d’infection avancé. Quelques patients y parvinrent avec des asticots sur eux. Les blessés étaient soit nus, soit à moitié, et tous étaient couverts de la poussière du combat car les vêtements, découpés sur les blessures, n’avaient pas été remplacés. Les vêtements d’hôpital tels que chemise, pyjama étaient inconnus et le personnel n’avaient rien à leur donner à leur arrivée. À toutes les plaintes des officiers médecins et à leurs exigences de quelque vêtements l’administrateur allemand répondait « Impossible, c’est la guerre ».


Il était rare que les blessés arrivassent à l’hôpital dans une vraie ambulance. C’était généralement le même véhicule, un bus dont les sièges avaient été ôtés, de la paille épandue sur le plancher. Les supports de brancards étaient rarement adaptés aux brancards au point que, dans quelques cas, la cause première de la mort était les rudes secousses endurées par l’homme dans le véhicule. Les blessés avaient en général subi un voyage de 5 ou 6 heures pour atteindre l’hôpital. Ils voyageaient sans ambulancier et ne recevaient aucun soin pendant le trajet. Ils avaient extrêmement soif à l’arrivée. Les Allemands étaient fascinés par les techniques médicales des alliés qui utilisaient les transfusions de plasma sanguin, la pénicilline et les sulfamides pour lesquels eux n’avaient ni formation équivalente ni médication.
Il était rare que les blessés arrivâssent à l’hôpital dans une vraie ambulance. C’était généralement le même véhicule, un bus dont les sièges avaient été ôtés, de la paille épandue sur le plancher. Les supports de brancards étaient rarement adaptés aux brancards au point que, dans quelques cas, la cause première de la mort était les rudes secousses endurées par l’homme dans le véhicule. Les blessés avaient en général subi un voyage de 5 ou 6 heures pour atteindre l’hôpital. Ils voyageaient sans ambulancier et ne recevaient aucun soin pendant le trajet. Ils avaient extrêmement soif à l’arrivée. Les Allemands étaient fascinés par les techniques médicales des alliés qui utilisaient les transfusions de plasma sanguin, la pénicilline et les sulfamides pour lesquels eux n’avaient ni formation équivalente ni médication.
La ration de savon : une barre de 7,5 cm x 3,8 cm x 1, 3 cm pour 10 hommes et 15 jours, devait suffire pour tous les besoins corporels et de blanchisserie. L’hôpital commença par fournir deux draps propres par lit et le capitaine Lump dit au personnel de les laver quand ils étaient sales mais ne donna pas d’autre savon pour ce faire. Après le remplacement de Lump par le major Enzinger quelques améliorations furent apportées : environ cinq paires de draps par salle purent être remplacées chaque semaine.
La ration de savon : une barre de 7,5 cm x 3,8 cm x 1, 3 cm pour 10 hommes et 15 jours, devait suffire pour tous les besoins corporels et de blanchisserie. L’hôpital commença par fournir deux draps propres par lit et le capitaine Lump dit au personnel de les laver quand ils étaient sales mais ne donna pas d’autre savon pour ce faire. Après le remplacement de Lump par le major Enzinger quelques améliorations furent apportées : environ cinq paires de draps par salle purent être remplacées chaque semaine.


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Le 2 août, les Allemands évacuèrent de l'hôpital 120 prisonniers destinés à embarquer dans le triste train "de Langeais". Lorsque les Américains approchèrent de la ville, les Allemands responsables de l’hôpital décidèrent de ne plus évacuer les prisonniers de guerre, se contentant de faire leurs paquets d’effets et d’archives et dirent au personnel de prendre la suite et de se faire prendre par les Américains. Ils dirent « Auf Wiedersehen » et mirent les voiles. L’hôpital eut évidemment des dommages extérieurs mais ne fut pas atteint directement. La Croix-Rouge y pénétra et, au soir du 4 août, arriva un chirurgien de l’armée américaine qui prit des dispositions pour que le 35e hôpital d’évacuation prenne soin des hommes.
Le 2 août, les Allemands évacuèrent de l'hôpital 120 prisonniers destinés à embarquer dans le triste train "de Langeais". Lorsque les Américains approchèrent de la ville, les Allemands responsables de l’hôpital décidèrent de ne plus évacuer les prisonniers de guerre, se contentant de faire leurs paquets d’effets et d’archives et dirent au personnel de prendre la suite et de se faire prendre par les Américains. Ils dirent « Auf Wiedersehen » et mirent les voiles. L’hôpital eut évidemment des dommages extérieurs mais ne fut pas atteint directement. La Croix-Rouge y pénétra et, au soir du 4 août, arriva un chirurgien de l’armée américaine qui prit des dispositions pour que le 35e hôpital d’évacuation prenne soin des hommes.


Le 3 août, le groupe de combat A avait fait mouvement au large de Rennes vers le sud-est, entourant presque la ville. Le Ier bataillon du 13e d’infanterie prit position au nord de Rennes le soir du 3. À l’arrivée du reste du 13e régiment d’infanterie de la 8e division d’infanterie ils commencèrent à bombarder la ville, ignorant l’existence de l’hôpital des prisonniers de guerre mais, heureusement, il n’y eut que peu de dégâts. Un médecin français, probablement le Dr Marquis ou quelqu’un de son équipe, s’infiltra dans les lignes pour signaler aux Américains l’hôpital de prisonniers et le 8e division cessa d’envoyer des obus dans ce secteur. Des membres de la résistance et même des prisonniers parcoururent le Q.G. constatant le départ précipité de la Gestapo le 2 août et y prirent de la nourriture pour nourrir les prisonniers sous-alimentés.
Le 3 août, le groupe de combat A avait fait mouvement au large de Rennes vers le sud-est, entourant presque la ville. Le Ier bataillon du 13e d’infanterie prit position au nord de Rennes le soir du 3. À l’arrivée du reste du 13e régiment d’infanterie de la 8e division d’infanterie ils commencèrent à bombarder la ville, ignorant l’existence de l’hôpital des prisonniers de guerre mais, heureusement, il n’y eut que peu de dégâts. Un médecin français, très  probablement le Dr Colas-Pelletier <ref>[[ Grâce au Dr Colas-Pelletier les bombardiers américains ne frappèrent pas Rennes les 2 et 3 août 1944]]</ref> , s’infiltra dans les lignes pour signaler aux Américains l’hôpital de prisonniers et le 8e division cessa d’envoyer des obus dans ce secteur. Des membres de la résistance et même des prisonniers parcoururent le Q.G. constatant le départ précipité de la Gestapo le 2 août et y prirent de la nourriture pour nourrir les prisonniers sous-alimentés.


Les Allemands quittèrent la ville aux premières heures du 4 août, s’esquivant en direction de Saint-Nazaire. Les seuls à être restés en arrière étaient une poignée d’hommes saouls. Ils furent facilement encerclés par l’infanterie du 13e régiment d'infanterie parvenus à l'hôpital vers 10 h 45, mais il fallut les protéger des Français. La population restée en ville surgit dans les rues pour accueillir les Américains qui dépêchèrent des unités médicales à l’hôpital. Des soldats donnèrent aussitôt tout ce qu’ils purent, y compris de leur propre paquetage, à ceux dont les uniformes partaient en morceaux.
Les Allemands quittèrent la ville aux premières heures du 4 août, s’esquivant en direction de Saint-Nazaire. Les seuls à être restés en arrière étaient une poignée d’hommes saouls. Ils furent facilement encerclés par l’infanterie du 13e régiment d'infanterie parvenus à l'hôpital vers 10 h 45, mais il fallut les protéger des Français. La population restée en ville surgit dans les rues pour accueillir les Américains qui dépêchèrent des unités médicales à l’hôpital. Des soldats donnèrent aussitôt tout ce qu’ils purent, y compris de leur propre paquetage, à ceux dont les uniformes partaient en morceaux.