« Bombardement du 8 mars 1943 » : différence entre les versions

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|auteur=[[Etienne Maignen]]|qualite=|origine=|collecteur=|date=26 janvier 2011}}
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=='''Au bout du pied, l'horreur'''==
==='''Au bout du pied, l'horreur'''===


Le 8 mars 1943, après le bombardement, je suis allé avec mon père vers la gare. Place de Bretagne, devant les magasins Jacquart, j'ai rammassé un éclat de bombe encore chaud. Au Champ de Mars, nous avons vu le désastre. Je me suis approché, dans les débris, d'un amas noir. Avec mon pied, je l'ai soulevé et la forme humaine - car cet amas en était une, s'est ouverte et l'estomac est sorti et a lâché ce ce qui avait été mangé au déjeuner: des nouilles. Ce souvenir d'horreur d'un bombardement m'a marqué définitivement, moi qui ai fait par la suite la guerre dans le 1er Régiment de marche du Tchad.
"Le 8 mars 1943, après le bombardement, je suis allé avec mon père vers la gare. Place de Bretagne, devant les magasins Jacquart, j'ai rammassé un éclat de bombe encore chaud. Au Champ de Mars, nous avons vu le désastre. Je me suis approché, dans les débris, d'un amas noir. Avec mon pied, je l'ai soulevé et la forme humaine - car cet amas en était une, s'est ouverte et l'estomac est sorti et a lâché ce ce qui avait été mangé au déjeuner: des nouilles. Ce souvenir d'horreur d'un bombardement m'a marqué définitivement, moi qui ai fait par la suite la guerre dans le 1er Régiment de marche du Tchad."


[[Joseph-Jean Naviner]] entretien avec Etienne Maignen.14 juin 2012
'''Joseph-Jean Naviner''', 16 ans en 1943, entretien avec Etienne Maignen le 14 juin 2012


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=== Devant le salon de coiffure, place de la gare===
"Vers 14 h30, j'étais place de la gare, sur le trottoir devant le salon de coiffure. Le ciel était tout bleu. J'ai vu, venant du sud, du côté de la rue de l'Alma, cinq forteresses allant vers la gare. Je mes suis allongé au sol et j'ai ressenti un choc énorme. Quand je me suis relevé, toutes les glaces étaient brisées et j'avais la tête en sang mais par des coupures superficielles. J'ai vu une femme morte, quelqu'un avec une jambe coupée et cinq soldats allemands morts. Il y avait aussi des corps de voyageurs fauchés qui, arrivés par le train de Paris, venaient malheureusement de sortir de la gare sur la place. En fait j'ai perdu ensuite la mémoire pendant un mois, hébergé chez une cousine.
'''Julien Loton''', 21 ans en 1943, entretien avec Etienne Maignen le 21 juin 2012
[[Catégorie:Événement]]
[[Catégorie:Événement]]
[[Catégorie:Seconde Guerre mondiale]]
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