« Chronique vezinoise sous l'occupation n°06 » : différence entre les versions

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Tiens ! Un avion allié s’allège de ses réservoirs supplémentaires vides , il les  largue sans façon. L’un tombe sur le village, dans un pré à proximité de chez Pinel un autre dans la lande d’Apigné m’a dit Gaston. Heureusement personne n’est présent à cet endroit au moment de la chute. Les Allemands sont vite arrivés sur les lieux en Side-car, pour savoir de quoi il en retourne.  
Tiens ! Un avion allié s’allège de ses réservoirs supplémentaires vides , il les  largue sans façon. L’un tombe sur le village, dans un pré à proximité de chez Pinel un autre dans la lande d’Apigné m’a dit Gaston. Heureusement personne n’est présent à cet endroit au moment de la chute. Les Allemands sont vite arrivés sur les lieux en Side-car, pour savoir de quoi il en retourne.  
Encore une fois, j’ai de la chance, je suis présent quand survient l’événement.   
Encore une fois, j’ai de la chance, je suis présent quand survient Evénement.   


Pour l’instant en retrait, j’observe la scène. Un attroupement de gens du village s’est formé près des soldats casqués et vêtus de grands imperméables. Ils tournent autour de la chose, la regardent attentivement, l’inspectent sous toutes les coutures, la tâtent pour comprendre de quelle matière elle est faite, discutent entre eux et repartent. La représentation n’a pas été très longue. Le spectacle est terminé chacun s’en retourne à ses occupations.
Pour l’instant en retrait, j’observe la scène. Un attroupement de gens du village s’est formé près des soldats casqués et vêtus de grands imperméables. Ils tournent autour de la chose, la regardent attentivement, l’inspectent sous toutes les coutures, la tâtent pour comprendre de quelle matière elle est faite, discutent entre eux et repartent. La représentation n’a pas été très longue. Le spectacle est terminé chacun s’en retourne à ses occupations.


Le réservoir me paraît très grand. Chouette! On va pouvoir faire une cabane. A présent qu’il n’y a plus personne ou presque, j’entre à l’intérieur pour me rendre compte de la profondeur et juger des possibilité d’aménagement. Très rapidement j’en ressors. L’odeur est insupportable et étouffante, sans doute les émanations des résidus de kérosène. Je crois me souvenir que jean Pinel m’avait demandé de ne pas demeurer à l’intérieur. Je suis très déçu, j’ai  trop rapidement fait plein projets pour l’utilisation de ce cadeau venu du ciel.  Qu’est-il  ensuite devenu ce machin, je ne sais pas.
Le réservoir me paraît très grand. Chouette! On va pouvoir faire une cabane. A présent qu’il n’y a plus personne ou presque, j’entre à l’intérieur pour me rendre compte de la profondeur et juger des possibilité d’aménagement. Très rapidement j’en ressors. L’odeur est insupportable et étouffante, sans doute les émanations des résidus de kérosène. Je crois me souvenir que jean Pinel m’avait demandé de ne pas demeurer à l’intérieur. Je suis très déçu, j’ai  trop rapidement fait plein projets pour l’utilisation de ce cadeau venu du ciel.  Qu'est-il  ensuite devenu ce machin, je ne sais pas.




Des lignes haute tension traversent la commune, soutenues par de hauts pylônes. Ils acheminent l’électricité vers le centre de transformation de l''a Belle Epine'' pour, notamment, alimenter les puissants projecteurs du champ de DCA voisin. Il arrive que l’un des pylônes soit dynamité. Par exemple celui qui se trouve en haut du ''chemin vert'', à une très courte distance des canons, et pas loin de chez nous. C’est l’œuvre du groupe du Cdt Louis Pétri, dit Loulou, dit Tanguy. Ce réseau de résistants a payé un lourd tribut dans son combat contre l’occupant  pour que la France redevienne libre.  
Des lignes haute tension traversent la commune, soutenues par de hauts pylônes. Ils acheminent l’électricité vers le centre de transformation de l''a Belle Epine'' pour, notamment, alimenter les puissants projecteurs du champ de DCA voisin. Il arrive que l’un des pylônes soit dynamité. Par exemple celui qui se trouve en haut du ''chemin vert'', à une très courte distance des canons, et pas loin de chez nous. C’est l’œuvre du groupe du Cdt Louis Pétri, dit Loulou, dit Tanguy. Ce réseau de résistants a payé un lourd tribut dans son combat contre l’occupant  pour que la France redevienne libre.
Quand ce pylône gît, bien à plat sur le sol, les Allemands ne sont sans doute pas heureux, par contre c’est la fête pour certains enfants du Bourg. Voilà tout à coup un formidable terrain de jeu qui s’offre à nous tombé de sa hauteur. De plus, il s’étale de tout son long sur notre chemin vert, c’est un bonus ! Nous nous  régalons d‘escalades  sur ce mécano géant affalé en travers du chemin. Avec Alphonse nous passons bien des moments  à jouer sur cet immense tas de ferraille. Tout a une fin et à notre grand regret Il  demeure trop peu de temps dans sa positon de repos. Il doit reprendre son activité. Les réparateurs arrivent. Nous suivons le cours de l’érection  de notre ex-terrain de jeu, qui reprend, jour après jour, de l’altitude. Nous passons saluer l’ouvrier qui termine le chantier. Une fois la  reconstruction complète du pylône terminée et la remise en état des lignes, des barbelés sont installés pour en interdire l’approche immédiate. Une pancarte en rouge est apposée sur laquelle on peut lire dans les deux langues MINEN – Miné. Je prononce MINANT  pour Minen. Je ne comprends pas la signification de Minen, peu importe…
Quand ce pylône gît, bien à plat sur le sol, les Allemands ne sont sans doute pas heureux, par contre c’est la fête pour certains enfants du Bourg. Voilà tout à coup un formidable terrain de jeu qui s’offre à nous tombé de sa hauteur. De plus, il s’étale de tout son long sur notre chemin vert, c’est un bonus ! Nous nous  régalons d‘escalades  sur ce mécano géant affalé en travers du chemin. Avec Alphonse nous passons bien des moments  à jouer sur cet immense tas de ferraille. Tout a une fin et à notre grand regret Il  demeure trop peu de temps dans sa positon de repos. Il doit reprendre son activité. Les réparateurs arrivent. Nous suivons le cours de l’érection  de notre ex-terrain de jeu, qui reprend, jour après jour, de l’altitude. Nous passons saluer l’ouvrier qui termine le chantier. Une fois la  reconstruction complète du pylône terminée et la remise en état des lignes, des barbelés sont installés pour en interdire l’approche immédiate. Une pancarte en rouge est apposée sur laquelle on peut lire dans les deux langues MINEN – Miné. Je prononce MINANT  pour Minen. Je ne comprends pas la signification de Minen, peu importe…




Après le dynamitage de notre fameux pylône, les autorités allemandes décident de  faire garder la nuit, par des civils du village, tous les pylônes. Suite à cette décision une réunion privée, tout à fait informelle réunissant quelques amis de mon père, se tient chez nous pour, sans doute pour organiser les tours de veille ou simplement pour en discuter. Pierrot Letort, mon idole, est présent. Après être entré dans la pièce il me hisse et m’assoit sur la garde-robe, pour quelques instants. C’est une coutume quand il vient nous rendre visite. Toujours curieux, mes oreilles sont grandes ouvertes pour écouter les conversations. Je connais le contexte. Je retiens quelques bribes des paroles échangées. Quelqu’un dit '':« Oui, mais moi, si un résistant veut saboter le pylône, je lui demanderai de me ligoter à un arbre »'' Un autre : ''« il faudrait qu'il nous donne un coup sur la tête pour faire vrai ».''  Je n’ai jamais su si le projet des tours de garde du pylône s’est concrétisé ou si les autorités allemandes avaient renoncé à l’application  de cette décision. La mairie doit avoir cela dans ses archives.
Après le dynamitage de notre fameux pylône, les autorités allemandes décident de  faire garder la nuit, tous les pylônes, par des civils du village. Suite à cette décision une réunion privée, tout à fait informelle réunissant quelques amis de mon père, se tient chez nous pour, sans doute pour organiser les tours de veille ou simplement pour en discuter. Pierrot Letort, mon idole, est présent. Après être entré dans la pièce il me hisse et m’assoit sur la garde-robe, pour quelques instants. C’est une coutume quand il vient nous rendre visite. Toujours curieux, mes oreilles sont grandes ouvertes pour écouter les conversations. Je connais le contexte. Je retiens quelques bribes des paroles échangées. Quelqu’un dit '':« Oui, mais moi, si un résistant veut saboter le pylône, je lui demanderai de me ligoter à un arbre »'' Un autre : ''« il faudrait qu'il nous donne un coup sur la tête pour faire vrai ».''  Je n’ai jamais su si le projet des tours de garde du pylône s’est concrétisé ou si les autorités allemandes avaient renoncé à l’application  de cette décision. La mairie doit avoir cela dans ses archives.




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