« Chronique vezinoise sous l'occupation n°05 » : différence entre les versions

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Elle n’imagine pas que nous irions jusqu’au bout de notre projet ''tant que faire se peut.'' Nous entrons à fond dans notre jeu avec l’esprit de rapporter de l’argent. Nous le croyons bien fermement. Au bout du compte, notre chasse n’est pas des plus heureuses, aucun gibier n’accepte de venir se suicider à nos pieds. Peu importe nous avons de la ressource. Je ne me souviens plus qui a eu cette idée, c’est tout à fait dans mes cordes de décrocher un volatil mort accroché à la branche d’un  pommier. Un cultivateur l’avait attaché là pour écarter les autres nuisibles. Quelle belle idée, plein d'espoir, nous le décrochons et l’emportons. Nous le présentons au secrétaire de mairie qui n'est autre que notre directeur d’école, monsieur Guérin. ''« C’est pour la prime »'' avons nous dit. A notre grand étonnement la réception n’est pas celle que nous imaginions. Monsieur Guérin lève les bras au ciel, des paroles fusent de sa bouche, je ne me souviens plus lesquelles, je crois tout de même me souvenir d’un mot : galopins. Je pense qu’il est préférable d’avoir oublié les autres. Piteusement nous rentrons rendre compte à ma sœur aînée de nos déboires.
Elle n’imagine pas que nous irions jusqu’au bout de notre projet ''tant que faire se peut.'' Nous entrons à fond dans notre jeu avec l’esprit de rapporter de l’argent. Nous le croyons bien fermement. Au bout du compte, notre chasse n’est pas des plus heureuses, aucun gibier n’accepte de venir se suicider à nos pieds. Peu importe nous avons de la ressource. Je ne me souviens plus qui a eu cette idée, c’est tout à fait dans mes cordes de décrocher un volatil mort accroché à la branche d’un  pommier. Un cultivateur l’avait attaché là pour écarter les autres nuisibles. Quelle belle idée, plein d'espoir, nous le décrochons et l’emportons. Nous le présentons au secrétaire de mairie qui n'est autre que notre directeur d’école, monsieur Guérin. ''« C’est pour la prime »'' avons nous dit. A notre grand étonnement la réception n’est pas celle que nous imaginions. Monsieur Guérin lève les bras au ciel, des paroles fusent de sa bouche, je ne me souviens plus lesquelles, je crois tout de même me souvenir d’un mot : galopins. Je pense qu’il est préférable d’avoir oublié les autres. Piteusement nous rentrons rendre compte à ma sœur aînée de nos déboires.


Plus qu’un jeu, c’est une distraction que le ciel nous apporte offerte par le déroulement des évènements habituels du moment. L’éclatement en l’air des obus lancés par les 8,8cm de la DCA de ''la Belle Epine'' lors de chaque passage d’avions alliés retombent un peu partout. Chaque détonation du canon claque sèchement, acide, bref sans écho bien différent des bruits que provoquent un bombardement. Ce bruit m’impressionne, me gêne sans toutefois m’effrayer. J’entends les éclats tomber sur la toiture d’ardoise de la maison, dégoulinant comme de la grêle, accompagnés d’un petit bruit clair. Lorsque l’alerte est terminée nous nous élançons  à la recherche de ces petits éclats métalliques. Nos recherches se portent sur les routes là où ils sont le plus visibles. Nous en récoltons de grosseurs plus ou moins importantes et de différentes formes. Nous les comparons entre nous, nous nous les échangeons. ''Lesquels sont les plus beaux.'' Les bords des éclats sont souvent acérés.
Plus qu’un jeu, c’est une distraction que le ciel nous apporte offerte par le déroulement des évènements habituels du moment. L’éclatement en l’air des obus lancés par les 8,8cm de la DCA de ''la Belle Epine'' lors de chaque passage d’avions alliés retombent un peu partout. Chaque détonation du canon claque sèchement, acide, bref sans écho bien différent des bruits que provoquent un bombardement. Ce bruit m’impressionne, me gêne sans toutefois m’effrayer. J’entends les éclats tomber sur la toiture d’ardoise de la maison, dégoulinant comme de la grêle, accompagnés d’un petit bruit clair. Lorsque l’alerte est terminée nous nous élançons  à la recherche de ces petits éclats métalliques. Nos recherches se portent sur les routes là où ils sont le plus visibles. Nous en récoltons de grosseurs plus ou moins importantes et de différentes formes. Nous les comparons entre nous, nous nous les échangeons. ''Lesquels sont les plus beaux?'' Le bord des éclats est souvent acéré.


Ces jours là, nous n’allons pas aux abris, les bombes des vagues des bombardiers qui nous survolent très haut aux dessus de nos têtes, ne nous sont pas destinées. Ce n’est qu’un simple passage
Ces jours là, nous n’allons pas aux abris, les bombes des vagues des bombardiers qui nous survolent très haut aux dessus de nos têtes, ne nous sont pas destinées. Ce n’est qu’un simple passage
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