« Bombardement du 29 mai 1943 » : différence entre les versions

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La mission 61 du ''8 th bomber command''  comportait des attaques sur les abris et les écluses de la base sous-marine de Saint-Nazaire et "deux autres actions" sur la base sous-marine de la Palice et sur  Rennes. Pour Rennes, il s'agit d'équipages du 96e groupe de bombardement lourd("bomber group heavy") ("squadrons" 331,332,333,410), du 95e groupe ("squadrons" 332,335, 336, 412), arrivé 15 jours plus tôt de la base de Rapid city(South Dakota), qui a décollé de Framlingham, et du 96e ("squadrons : 337, 338, 339, 413) qui a décollé de Earls Colne à 70 km au nord-est de Londres.
La mission 61 du ''8 th bomber command''  comportait des attaques sur les abris et les écluses de la base sous-marine de Saint-Nazaire et "deux autres actions" sur la base sous-marine de la Palice et sur  Rennes. Pour Rennes, il s'agit d'équipages du 96e groupe de bombardement lourd("bomber group heavy") ("squadrons" 331,332,333,410), du 95e groupe ("squadrons" 332,335, 336, 412), arrivé 15 jours plus tôt de la base de Rapid city(South Dakota), qui a décollé de Framlingham, et du 96e ("squadrons : 337, 338, 339, 413) qui a décollé de Earls Colne à 70 km au nord-est de Londres.


Ils abordent Rennes alors que leur escorte  de chasseurs P 47 Thunderbolt a dû faire demi-tour pour retourner à sa base. Certains appareils ont un armement renforcé composé de seize mitrailleuses (B. YB-40) mais vont s'avérer inaptes à rester à hauteur des B-17. Le 96e groupe de bombardement, qui a décollé pour une fois de Andrews field, un aérodrome situé près de Great Saling, à 60 km au nord-est de Londres, avait  bien pour cible le dépôt de pièces navales de la route de Lorient("''Rennes naval storage depot''"). <ref> site wikipedia de la ''96th Air base Wing'' </ref> On expliqua aux équipages du 94e bomber group, lors du briefing, que les infrastructures contenaient des pièces pour les sous-marins allemands, et que la mission, si elle n'était pas du gâteau ("''piece of cake''") n'était pas particulièrement difficile. Le 94e groupe avait effectué ses six premières missions rattaché à des groupes plus expérimentés et allait effectuer cette septième en tant qu'unité de combat détachée.<ref> Narrative - May 29 1943. Special focus 410th BS/94th BG. par Mitchell E. Hamic</ref>
Ils abordent Rennes alors que leur escorte  de chasseurs P 47 Thunderbolt a dû faire demi-tour avant l'arrivée sur la cible pour retourner à sa base. Certains appareils ont un armement renforcé composé de seize mitrailleuses (B. YB-40) mais vont s'avérer inaptes à rester à hauteur des B-17. Le 96e groupe de bombardement, qui a décollé pour une fois de Andrews field, un aérodrome situé près de Great Saling, à 60 km au nord-est de Londres, avait  bien pour cible le dépôt de pièces navales de la route de Lorient("''Rennes naval storage depot''"). <ref> site wikipedia de la ''96th Air base Wing'' </ref> On expliqua aux équipages du 94e bomber group, lors du briefing, que les infrastructures contenaient des pièces pour les sous-marins allemands, et que la mission, si elle n'était pas du gâteau ("''piece of cake''") n'était pas particulièrement difficile. Le 94e groupe avait effectué ses six premières missions rattaché à des groupes plus expérimentés et allait effectuer cette septième en tant qu'unité de combat détachée.<ref> Narrative - May 29 1943. Special focus 410th BS/94th BG. par Mitchell E. Hamic</ref>
[[Fichier:Ouest_eclair_30_05_43.png|250px|left|thumb|L'Ouest-Éclair du 31 mai titre sur la "sauvage aggression" du 29 mai]]
[[Fichier:Ouest_eclair_30_05_43.png|250px|left|thumb|L'Ouest-Éclair du 31 mai titre sur la "sauvage aggression" du 29 mai]]
====Cible manquée et rapports erronés====
====Cible manquée et rapports erronés====
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[[Fichier:Le_29_mai_1943.jpeg|350px|right|thumb|tracé du survol des bombardiers le 29/05/1943.<ref>Schéma E. Maignen-cliché MSeg{{CP}}</ref>]]
[[Fichier:Le_29_mai_1943.jpeg|350px|right|thumb|tracé du survol des bombardiers le 29/05/1943.<ref>Schéma E. Maignen-cliché MSeg{{CP}}</ref>]]
On peut émettre l'hypothèse plausible que, de là-haut, il y a eu confusion du navigateur de tête du groupe bas du vol en "combat box", ( voir  [[bombardement du 8 mars 1943]]) chargé de repérer la cible, gêné par une DCA très dense( "le ciel est noir de FLAK. Elle est si dense qu'on a l'impression d'un mur de feu" a témoigné l'opérateur radio Herman Philbeck) et des chasseurs allemands du ''JG 2'' groupe de chasse "Richthofen", des Focke Wulf 190, attaquent ce squadron de tête en position basse, qui a pour mission de donner le signal de largage sur la cible. .<ref> ''The sky keeps no memories'' par Roger Symmonds Van Dyke.</ref>
On peut émettre l'hypothèse plausible que, de là-haut, il y a eu confusion du navigateur de tête du groupe bas du vol en "combat box", ( voir  [[bombardement du 8 mars 1943]]) chargé de repérer la cible, gêné par une DCA très dense( "le ciel est noir de FLAK. Elle est si dense qu'on a l'impression d'un mur de feu" a témoigné l'opérateur radio Herman Philbeck) et des chasseurs allemands du ''JG 2'' groupe de chasse "Richthofen", des Focke Wulf 190, attaquent ce squadron de tête en position basse, qui a pour mission de donner le signal de largage sur la cible. .<ref> ''The sky keeps no memories'' par Roger Symmonds Van Dyke.</ref>
En effet,  le rapport d'un membre d'équipage du 94e bomber group cite :" '''''Après la libération des bombes, les forteresses tournent à tribord ( par 180°) par le nord sur le voyage de retour'''. La flak sur la cible a été modérée''."<ref>''Narrative- May 29-1943; Special focus attack on Rennes'';410th BS/94th BG- aircraft n° 4229 692, par Mitchell E. Hamic</ref>.  Sur leur vol de retour les forteresses américaines furent protégées par les Spitfire du squadron n°453 de la RAF, pilotés par des Australiens qui "eurent la satisfaction d'écarter plusieurs petits groupes de chasseurs allemands qui tournaient autour de la formation en attente de traînards" mais les Australiens croyaient que les Américains avaient attaqué l'aérodrome de Rennes ! <ref> ''Air War against Germany and Italy 1939-1945'', par John Herington, fighter command, january to september 1943, chap. 19 - 1954</ref>
En effet,  le rapport d'un membre d'équipage du 94e bomber group cite :" '''''Après la libération des bombes, les forteresses tournent à tribord ( par 180°) par le nord sur le voyage de retour'''. La flak sur la cible a été modérée''."<ref>''Narrative- May 29-1943; Special focus attack on Rennes'';410th BS/94th BG- aircraft n° 4229 692, par Mitchell E. Hamic</ref>.  Sur leur vol de retour les forteresses américaines furent protégées à hauteur de la côte par les Spitfire du squadron n°453 de la RAF, pilotés par des Australiens qui "eurent la satisfaction d'écarter plusieurs petits groupes de chasseurs allemands qui tournaient autour de la formation en attente de traînards" mais les Australiens croyaient que les Américains avaient attaqué l'aérodrome de Rennes ! <ref> ''Air War against Germany and Italy 1939-1945'', par John Herington, fighter command, january to september 1943, chap. 19 - 1954</ref>


En fait, les B-17 ont dû approcher Rennes en venant de l'ouest selon un axe décalé sur leur gauche, ont lâché leurs bombes  sur ce qu'ils croyaient la cible aux abords de l'agglomération :  le cimetière du nord et alentours. Ils ont ensuite opéré un large virage à droite,  survolant en  un demi-cercle dont la partie intérieure commençait au canal d'Ille-et Rance, avec prolongement de chutes de bombes en chapelet sur le [[boulevard Volney]], la [[rue du Bois-Rondel]], le [[Thabor]], la [[rue Nantaise]], Le Mail,et s'achevant à ce secteur pour partir "tribord" sur le grand séminaire,  alors que d'autres bombardiers, encore plus à l'est sur le bord externe du virage égarent des bombes au sud de la gare, dans le secteur de la [[rue de Riaval]], dont quelques unes n'explosèrent pas. Ils quittent l'agglomération sur un axe nord-ouest avant de s'infléchir au nord en direction de l'Angleterre. <ref> fond de plan de la ville paru dans ''Histoire de Rennes'', publié sous la direction de Jean Meyer, Privat, éditeur- 1972</ref>
En fait, les B-17 ont dû approcher Rennes en venant de l'ouest selon un axe décalé sur leur gauche, ont lâché leurs bombes  sur ce qu'ils croyaient la cible aux abords de l'agglomération :  le cimetière du nord et alentours. Ils ont ensuite opéré un large virage à droite,  survolant en  un demi-cercle dont la partie intérieure commençait au canal d'Ille-et Rance, avec prolongement de chutes de bombes en chapelet sur le [[boulevard Volney]], la [[rue du Bois-Rondel]], le [[Thabor]], la [[rue Nantaise]], Le Mail,et s'achevant à ce secteur pour partir "tribord" sur le grand séminaire,  alors que d'autres bombardiers, encore plus à l'est sur le bord externe du virage égarent des bombes au sud de la gare, dans le secteur de la [[rue de Riaval]], dont quelques unes n'explosèrent pas. Ils quittent l'agglomération sur un axe nord-ouest avant de s'infléchir au nord en direction de l'Angleterre. <ref> fond de plan de la ville paru dans ''Histoire de Rennes'', publié sous la direction de Jean Meyer, Privat, éditeur- 1972</ref>
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