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Le nom des portes vient de la localité de [[Mordelles]]. Les bâtiments actuels sont du 15e siècle. Les futurs ducs de Bretagne - ou duchesse : [[Anne de Bretagne]] - venaient y prêter serment avant d'entrer en leur capitale. Jusqu'au 16e siècle le capitaine ou gouverneur y demeurait.  
Le nom des portes vient de la localité de [[Mordelles]]. Les bâtiments actuels sont du 15e siècle. Les futurs ducs de Bretagne - ou duchesse : [[Anne de Bretagne]] - venaient y prêter serment avant d'entrer en leur capitale. Jusqu'au 16e siècle le capitaine ou gouverneur y demeurait.  


Les Portes mordelaises (ou [[Porte mordelaise]]) sont composées d'un châtelet à deux tours, couronné de machicoulis. Une porte piétonne ou poterne et une porte charretière donnent accès à la cité. Elles étaient fermées par un pont-levis à potence et contrepoids ouvrant sur le passage voûté qui était fermé par une herse. Les tours étaient précédées d'une barbacane. On dit "les portes " car il y en avait une seconde, à l’intersection avec la [[rue des Portes Mordelaises]], sur le tracé de la barbacane ou boulevard d’artillerie, ouvrage avancé placé face à l’entrée pour en défendre l’accès.
Les Portes mordelaises (ou [[Porte mordelaise]]) sont composées d'un châtelet à deux tours, couronné de mâchicoulis. Une porte piétonne ou poterne et une porte charretière donnent accès à la cité. Elles étaient fermées par un pont-levis à potence et contrepoids ouvrant sur le passage voûté qui était fermé par une herse. Les tours étaient précédées d'une barbacane. On dit "les portes " car il y en avait une seconde, à l’intersection avec la [[rue des Portes Mordelaises]], sur le tracé de la barbacane ou boulevard d’artillerie, ouvrage avancé placé face à l’entrée pour en défendre l’accès.


Au fil des siècles, des constructions parasites furent édifiées aux abords et sur les ouvrages de défense. Une campagne de rénovation et de mise en valeur, qui visait à éliminer ces constructions,  a été menée par la Ville. Les Portes ont recouvré, en mars 2022, leur fière allure (avec deux pierre sur trois remplacées).
Au fil des siècles, des constructions parasites furent édifiées aux abords et sur les ouvrages de défense. Une campagne de rénovation et de mise en valeur, qui visait à éliminer ces constructions,  a été menée par la Ville. Les Portes ont recouvré, en mars 2022, leur fière allure (avec deux pierre sur trois remplacées).
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== La truie suspendue, légendaire ? ==
== La truie suspendue, légendaire ? ==


Cette histoire de la truie n'est pas retenue par tous les historiens, mais Émile Ducrest de Villeneuve la relate<ref> ''Histoire de Rennes,'' p.119, Émile Ducrest de Villeneuve et D. Maillet. Edouard Morault, libraire. Rennes - 1845 </ref> Mais apparaît dans l'histoire de ce siège une autre truie ! Le même historien rapporte aussi que le duc de Lancastre approcha de la ville une tour de siège qu'on appelait alors communément ''truie''. Ce genre de tour était souvent rectangulaire avec quatre roues et une hauteur à peu près égale à celle du mur, ou parfois plus élevée pour permettre aux archers de monter au sommet de la tour et de tirer à l’intérieur des fortifications. Comme les tours étaient en bois et donc inflammables, elles étaient protégées par un revêtement ininflammable, en fer ou en peaux de bête fraîchement abattues Quand la tour de siège parvenait à proximité des murs, on abaissait une passerelle entre l’engin et le mur et les troupes pouvaient alors se précipiter sur les murs et à l’intérieur de la ville, mais Du Guesclin opéra une sortie avec de nombreux archers à l'aube et réussit à incendier la tour en dépit de ses défenseurs. L'historien rapporte aussi que, la famine menaçant les Rennais, le duc anglais fut invité, lors d'une trêve de trois jours, à venir en ville avec dix de ses chevaliers. Une ordonnance ayant prescrit aux habitants et aux marchands, avant son entrée, d'exposer tout ce qu'ils possédaient encore de vivres - et il s'en trouvait beaucoup plus qu'on ne le pensait car beaucoup depuis longtemps ne mangeaient qu'en cachette tout en se lamentant publiquement - le duc de Lancastre, voyant cette abondance, en aurait tiré la conclusion que ce long siège risquait de durer.  <ref> ''Histoire de Rennes,'' p.130, Émile Ducrest de Villeneuve et D. Maillet. Edouard Morault, libraire. Rennes - 1845 </ref>  
Cette histoire de la truie n'est pas retenue par tous les historiens, mais Émile Ducrest de Villeneuve la relate<ref>''Histoire de Rennes,'' p.119, Émile Ducrest de Villeneuve et D. Maillet. Edouard Morault, libraire. Rennes - 1845 </ref>. Mais apparaît dans l'histoire de ce siège une autre truie ! Le même historien rapporte aussi que le duc de Lancastre approcha de la ville une tour de siège qu'on appelait alors communément ''truie''. Ce genre de tour était souvent rectangulaire avec quatre roues et une hauteur à peu près égale à celle du mur, ou parfois plus élevée pour permettre aux archers de monter au sommet de la tour et de tirer à l’intérieur des fortifications. Comme les tours étaient en bois et donc inflammables, elles étaient protégées par un revêtement ininflammable, en fer ou en peaux de bête fraîchement abattues. Quand la tour de siège parvenait à proximité des murs, on abaissait une passerelle entre l’engin et le mur et les troupes pouvaient alors se précipiter sur les murs et à l’intérieur de la ville, mais Du Guesclin opéra une sortie avec de nombreux archers à l'aube et réussit à incendier la tour en dépit de ses défenseurs. L'historien rapporte aussi que, la famine menaçant les Rennais, le duc anglais fut invité, lors d'une trêve de trois jours, à venir en ville avec dix de ses chevaliers. Une ordonnance ayant prescrit aux habitants et aux marchands, avant son entrée, d'exposer tout ce qu'ils possédaient encore de vivres - et il s'en trouvait beaucoup plus qu'on ne le pensait car beaucoup depuis longtemps ne mangeaient qu'en cachette tout en se lamentant publiquement - le duc de Lancastre, voyant cette abondance, en aurait tiré la conclusion que ce long siège risquait de durer.  <ref> ''Histoire de Rennes,'' p.130, Émile Ducrest de Villeneuve et D. Maillet. Edouard Morault, libraire. Rennes - 1845 </ref>  


En outre, une mine creusée par les Anglais jusque sous l'[[église Saint-Sauveur]], au centre de la cité, fut heureusement découverte. Par la suite, [[Bertrand Du Guesclin]] y alla d'une de ses ruses : faisant croire aux Anglais à l'approche d'un important parti de mercenaires allemands, il en éloigna une majorité de leur camp qu'il pilla, faisant entrer en ville moult charrettes de viandes et de vins.
En outre, une mine creusée par les Anglais jusque sous l'[[église Saint-Sauveur]], au centre de la cité, fut heureusement découverte. Par la suite, [[Bertrand Du Guesclin]] y alla d'une de ses ruses : faisant croire aux Anglais à l'approche d'un important parti de mercenaires allemands, il en éloigna une majorité de leur camp qu'il pilla, faisant entrer en ville moult charrettes de viandes et de vins.
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À la fin du 16e siècle, la Tour mordelaise était la résidence du capitaine de ville, gouverneur de Rennes. Autour de lui se réunissaient "bourgeois et habitans congrégés au son de la campane" ; cette assemblée était présidée par le procureur des bourgeois, dont le plus ancien connu est [[Jehan Guinot]], en poste de 1431 à 1433, que l'on peut considérer comme le premier maire de cet ancêtre de notre conseil municipal.
À la fin du 16e siècle, la Tour mordelaise était la résidence du capitaine de ville, gouverneur de Rennes. Autour de lui se réunissaient "bourgeois et habitans congrégés au son de la campane" ; cette assemblée était présidée par le procureur des bourgeois, dont le plus ancien connu est [[Jehan Guinot]], en poste de 1431 à 1433, que l'on peut considérer comme le premier maire de cet ancêtre de notre conseil municipal.
[[Fichier:W1641.jpg|thumb|left|560x560px|Les Portes Mordelaises (vue extérieure). Aquarelle de Piere Galle, directeur de l'Ecole des Beaux-Arts de Rennes, en couverture d'une plaquette éditée en 1937 par la municipalité de Rennes. ''Coll. YRG'']]
[[Fichier:W1641.jpg|thumb|left|560x560px|Les Portes Mordelaises (vue extérieure). Aquarelle de Pierre Galle, directeur de l'Ecole des Beaux-Arts de Rennes, en couverture d'une plaquette éditée en 1937 par la municipalité de Rennes. ''Coll. YRG'']]
[[Fichier:Les_Poryes_en_mars_2022.png|center|800px|thumb|Les Portes Mordelaises en mars 2022 après rénovation]]
[[Fichier:Les_Poryes_en_mars_2022.png|center|800px|thumb|Les Portes Mordelaises en mars 2022 après rénovation]]


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