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[[Fichier:Tillon-charles-plaq-406.jpg|thumb|100px| Charles Tillon]] | [[Fichier:Tillon-charles-plaq-406.jpg|thumb|100px| Charles Tillon]] | ||
[[File:Secretariat clandestin PCF 1943.jpg|left|250px|thumb|Réunion clandestine du Parti Communiste Français à Longjumeau en 1943, Charles Tillon à droite]] | [[File:Secretariat clandestin PCF 1943.jpg|left|250px|thumb|Réunion clandestine du Parti Communiste Français à Longjumeau en 1943, Charles Tillon à droite]] | ||
{{w|Charles Tillon}} est né rue de Saint-Malo où ses parents tenaient un débit de boissons. C'était l'époque où il y avait en France un bistrot pour 80 habitants. Les faubourgs de Saint-Malo, de Brest et la ville de Rennes respectaient largement ce nombre. | {{w|Charles Tillon}} est né rue de Saint-Malo où ses parents tenaient un débit de boissons. C'était l'époque où il y avait en France un bistrot pour 80 habitants. Les faubourgs de Saint-Malo, de Brest et la ville de Rennes respectaient largement ce nombre. Il est élevé par sa grand-mère paternelle jusqu'à l'âge de l'école primaire, à [[Saint-Grégoire]]. Il est ensuite repris par ses parents et passe son enfance dans le café tenu par sa mère au bas de la [[place des Lices]]<ref>Récit qu'il fait de ses origines dans "''La Révolte vient de loin''"</ref>. | ||
À Rennes il a été élève à l'école primaire de la [[rue d'Échange]] puis de l'Ecole d'Industrie du [[Boulevard Laënnec]]. Il se plaisait à dire qu'il devait tout à la formation reçue dans ces deux écoles. | À Rennes il a été élève à l'école primaire de la [[rue d'Échange]] puis de l'Ecole d'Industrie du [[Boulevard Laënnec]]. Il se plaisait à dire qu'il devait tout à la formation reçue dans ces deux écoles. | ||
Vient l'époque de l'insurrection communiste en Russie. Il était matelot dans la marine nationale et en 1919 son bateau est envoyé en Mer Noire pour venir en aide aux « Blancs » et chasser les « Rouges ». Il est alors le meneur d'une mutinerie qui lui vaut une condamnation à cinq ans de bagne (Toulon puis le Maroc). Les terribles conditions de sa détention entraînent son rapatriement en France. | Vient l'époque de l'insurrection communiste en Russie. Il était matelot dans la marine nationale et en 1919 son bateau est envoyé en Mer Noire pour venir en aide aux « Blancs » et chasser les « Rouges ». Il est alors le meneur d'une mutinerie qui lui vaut une condamnation à cinq ans de bagne (Toulon puis le Maroc). Les terribles conditions de sa détention entraînent son rapatriement en France. | ||
En 1920 à la suite de son action en Mer Noire, sur décision de Lénine, il est considéré comme membre de la IIIème Internationale communiste. Il adhère au P.C.F en 1921. Permanent régional des syndicats CGTU à partir de 1924, il anime notamment en 1925 la grande grève des sardinières du Sud-Finistère. De cette date à 1940 il gravit les échelons du Parti communiste, devient député d'Aubervilliers. À plusieurs reprises il est condamné à la prison pour organisation de grèves et rébellions aux forces de l'ordre. | En 1920 à la suite de son action en Mer Noire, sur décision de Lénine, il est considéré comme membre de la IIIème Internationale communiste. Il adhère au P.C.F en 1921. Cette même année il est ajusteur et vit chez ses parents au 11 [[rue Amiral Courbet]] à Rennes. Il se marie une première fois en 1922 à Rennes avec sa jeune voisine du numéro 19, Maria Potasse<ref>Liste de recensement de la ville de Rennes, canton nord-ouest, 1921, page 349</ref>. Permanent régional des syndicats CGTU à partir de 1924, il anime notamment en 1925 la grande grève des sardinières du Sud-Finistère. De cette date à 1940 il gravit les échelons du Parti communiste, devient député d'Aubervilliers. À plusieurs reprises il est condamné à la prison pour organisation de grèves et rébellions aux forces de l'ordre. | ||
Le 17 juin 1940 il est à Bordeaux quand Pétain dit de cesser le combat. Ce même jour, Charles Tillon lance son appel « Le peuple français ne veut pas de l'esclavage, de la misère, du fascisme, pas plus qu'il n'a voulu la guerre des capitalistes. » Et il invite tous les Français à « s'unir dans l'action ». Il est à la base de la création des F.T.P (Francs Tireurs et Partisans). | Le 17 juin 1940 il est à Bordeaux quand Pétain dit de cesser le combat. Ce même jour, Charles Tillon lance son appel « Le peuple français ne veut pas de l'esclavage, de la misère, du fascisme, pas plus qu'il n'a voulu la guerre des capitalistes. » Et il invite tous les Français à « s'unir dans l'action ». Il est à la base de la création des F.T.P (Francs Tireurs et Partisans). | ||
De 1944 à 1947 il est ministre : de l'Air, de l'Armement (novembre 1945), de la Reconstruction (juin 1946). Il est l'auteur de la nationalisation de la SNECMA d'Air France et lance le projet de la Caravelle. Le 26 janvier 1947 il pose la première pierre de la Reconstruction de Saint-Malo. | De 1944 à 1947 il est ministre : de l'Air, de l'Armement (novembre 1945), de la Reconstruction (juin 1946). Il est l'auteur de la nationalisation de la SNECMA d'Air France et lance le projet de la Caravelle. Il divorce en juin 1946. Le 26 janvier 1947 il pose la première pierre de la Reconstruction de Saint-Malo. | ||
De 1950 à 1952 il devient suspect aux yeux du PCF. Une enquête est instruite sur son compte et en 1951 il est écarté de la direction du parti et « renvoyé à la base ». En 1957 quand le parti veut le rétablir dans les « droits et devoirs » attachés à la qualité de membre du Parti, il refuse. | De 1950 à 1952 il devient suspect aux yeux du PCF. Une enquête est instruite sur son compte et en 1951 il est écarté de la direction du parti et « renvoyé à la base ». En 1957 quand le parti veut le rétablir dans les « droits et devoirs » attachés à la qualité de membre du Parti, il refuse. | ||
La normalisation en Tchécoslovaquie | La normalisation en Tchécoslovaquie envenime ses relations avec le PCF. Avec d'autres « écartés » en 1970 il écrit le manifeste ''Il n'est plus possible de se taire''. Ils dénoncent la politique stalinienne qui continue à sévir au PC. Il est exclu du parti. | ||
En 1975 il se retire à La Bouexière en Ille-et-Vilaine. Le 13 janvier 1993 il décède à Marseille où il est honoré par des obsèques nationales. Il est enterré à La Bouexière. | En 1975 il se retire à La Bouexière en Ille-et-Vilaine. Le 13 janvier 1993 il décède à Marseille où il est honoré par des obsèques nationales. Il est enterré à La Bouexière. | ||
En 1994, le conseil municipal de Rennes décide de renommer l'avenue d'Ile-de-France en Avenue Charles Tillon. | En 1994, le conseil municipal de Rennes décide de renommer l'avenue d'Ile-de-France en Avenue Charles Tillon. | ||
En septembre 2007, le lycée professionnel Laënnec-Robidou de Rennes change de nom et devient Lycée professionnel Charles Tillon. | En septembre 2007, le lycée professionnel Laënnec-Robidou de Rennes change de nom et devient Lycée professionnel Charles Tillon. | ||
==Raymonde Tillon Nédelec== | ==Raymonde Tillon Nédelec== | ||
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