« Ambroisine Garnier-Leray » : différence entre les versions

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L'oncle d'Amérique, François-Xavier Leray nommé le troisième archevêque de la Nouvelle-Orléans, dans l'État de Louisiane, ancienne colonie française, décède à Chateaugiron, en septembre 1887, après un passage à Rome. La Louisiane, vendue en 1803 par Napoléon aux États-Unis, en devient le 18e état. C'est le premier et seul état de majorité non anglophone. L'archevêque François-Xavier Leray laisse un héritage de 2 500 francs à chaque neveu et nièce. Ambroisine emprunte cet héritage à son frère et ses sœurs. Avec 10 000 francs, elle crée, en 1890, une mercerie à l'angle de la place et de la [[rue Hoche]]. Elle réalise alors son rêve d'avoir son propre magasin auquel elle donne le nom de : ''A la Ville de Rennes, Voiles et blancs''. Très rapidement, Ambroisine fait prospérer son affaire.
L'oncle d'Amérique, François-Xavier Leray nommé le troisième archevêque de la Nouvelle-Orléans, dans l'État de Louisiane, ancienne colonie française, décède à Chateaugiron, en septembre 1887, après un passage à Rome. La Louisiane, vendue en 1803 par Napoléon aux États-Unis, en devient le 18e état. C'est le premier et seul état de majorité non anglophone. L'archevêque François-Xavier Leray laisse un héritage de 2 500 francs à chaque neveu et nièce. Ambroisine emprunte cet héritage à son frère et ses sœurs. Avec 10 000 francs, elle crée, en 1890, une mercerie à l'angle de la place et de la [[rue Hoche]]. Elle réalise alors son rêve d'avoir son propre magasin auquel elle donne le nom de : ''A la Ville de Rennes, Voiles et blancs''. Très rapidement, Ambroisine fait prospérer son affaire.
[[Fichier:Mercerie_La_f%C3%A9e.jpg|300px|right|thumb|Facture de la mercerie (Musée de Bretagne)]]
[[Fichier:Mercerie_La_f%C3%A9e.jpg|300px|right|thumb|Facture de la mercerie <ref>Musée de Bretagne</ref>]]
Le 2 janvier 1897, Ambroisine Leray (34 ans) épouse Francis Garnier (30 ans), à la mairie de Rennes. La cérémonie religieuse, à  l'[[Eglise Notre-Dame-en Saint-Melaine]], est célébrée par Louis Garnier, le frère du marié, vicaire général du diocèse. Le premier enfant du couple, né en octobre 1897, décède quinze jours plus tard. Quatre autres enfants vont naître entre 1900 et 1907.
Le 2 janvier 1897, Ambroisine Leray (34 ans) épouse Francis Garnier (30 ans), à la mairie de Rennes. La cérémonie religieuse, à  l'[[Eglise Notre-Dame-en Saint-Melaine]], est célébrée par Louis Garnier, le frère du marié, vicaire général du diocèse. Le premier enfant du couple, né en octobre 1897, décède quinze jours plus tard. Quatre autres enfants vont naître entre 1900 et 1907.


Son frère, l'instituteur François Leray, en 1899, lors du second procès du Capitaine [[Alfred Dreyfus à Rennes]], fréquente le milieu Dreyfusard. Avec ses amis, Charles Bougot, Charles Müller et Francis Delaisi, ils se retrouvent régulièrement à l'Auberge des Trois Marches autour du Professeur [[Victor Basch]], [[Georges Dottin]]<ref>[[rue Georges Dottin]]</ref> et [[Henri Sée]]<ref>{{w|Henri Sée}}</ref>. François Leray est l'un des co-fondateurs de la section rennaise de la Ligue des Droits de l'Homme <ref>[http://ldhrennes.blogspot.com/2013/12/journee-victor-et-ilona-basch.html]</ref>, créée lors du procès. François Leray qui parle plusieurs langues va plus tard enseigner à [[Rennes]], l'italien, l'allemand, le russe, l'espagnol…
Son frère, l'instituteur François Leray, en 1899, lors du second procès du Capitaine [[Alfred Dreyfus à Rennes]], fréquente le milieu Dreyfusard. Avec ses amis, Charles Bougot, Charles Müller et Francis Delaisi, ils se retrouvent régulièrement à l'Auberge des Trois Marches autour du Professeur [[Victor Basch]], [[Georges Dottin]]<ref>[[rue Georges Dottin]]</ref> et [[Henri Sée]]<ref>{{w|Henri Sée}}</ref>. François Leray est l'un des co-fondateurs de la section rennaise de la Ligue des Droits de l'Homme <ref>[http://ldhrennes.blogspot.com/2013/12/journee-victor-et-ilona-basch.html]</ref>, créée lors du procès. François Leray qui parle plusieurs langues va plus tard enseigner à [[Rennes]], l'italien, l'allemand, le russe, l'espagnol…
[[Fichier:Estrees_1969_lafee_12C1_17.jpg|200px|left|thumb| (Musée de bretagne)]]
 
Dès leur mariage, Julien Garnier s'associe au travail du magasin. Il partage son temps entre l'école et le commerce. [[Place Hoche]], le couple est un peu à l'étroit et l'habitation est un peu vétuste. De plus, c'est plutôt une clientèle de quartier et sans grande possibilité d'évolution, c'est pourquoi ils se mettent à prospecter un autre lieu. Une opportunité se présente au 5 [[rue d'Estrées]], un bel emplacement à deux pas de l'Hôtel de Ville, dans un dépôt de vin en train de péricliter. C'est là qu'est fondé le magasin "A la Fée". Un magasin qui va devenir connu et très fréquenté. On vient de loin pour s'y ravitailler. "A la Fée" est une maison spécialisée dans les fournitures pour la mode et la couture : mercerie, passementerie, soieries, doublures, rubans et dentelles. A cette époque la concurrence est rude, beaucoup de commerces familiaux rennais ferment. Pour réussir, Ambroisine Garnier-Leray sait qu'il faut avoir du stock et présenter des produits diversifiés. C'est pourquoi Julien Garnier se rend à l'Exposition Universelle de Paris, en 1900. Il veut y découvrir toutes les évolutions et toutes les nouveautés sur : la bonneterie, la ganterie, les articles tricotés, la réapparition du jersey et les nouveaux tissus qui sont irrétrécissables au lavage. Le secret de la réussite de l'entreprise est sa bonne gestion et un bon réseau de couturières.
Dès leur mariage, Julien Garnier s'associe au travail du magasin. Il partage son temps entre l'école et le commerce. [[Place Hoche]], le couple est un peu à l'étroit et l'habitation est un peu vétuste. De plus, c'est plutôt une clientèle de quartier et sans grande possibilité d'évolution, c'est pourquoi ils se mettent à prospecter un autre lieu. Une opportunité se présente au 5 [[rue d'Estrées]], un bel emplacement à deux pas de l'Hôtel de Ville, dans un dépôt de vin en train de péricliter. C'est là qu'est fondé le magasin "A la Fée". Un magasin qui va devenir connu et très fréquenté. On vient de loin pour s'y ravitailler. "A la Fée" est une maison spécialisée dans les fournitures pour la mode et la couture : mercerie, passementerie, soieries, doublures, rubans et dentelles. A cette époque la concurrence est rude, beaucoup de commerces familiaux rennais ferment. Pour réussir, Ambroisine Garnier-Leray sait qu'il faut avoir du stock et présenter des produits diversifiés. C'est pourquoi Julien Garnier se rend à l'Exposition Universelle de Paris, en 1900. Il veut y découvrir toutes les évolutions et toutes les nouveautés sur : la bonneterie, la ganterie, les articles tricotés, la réapparition du jersey et les nouveaux tissus qui sont irrétrécissables au lavage. Le secret de la réussite de l'entreprise est sa bonne gestion et un bon réseau de couturières.


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* [[Rennes]]
* [[Rennes]]
* [[Eglise Notre-Dame-en Saint-Melaine]]
* [[Eglise Notre-Dame-en Saint-Melaine]]
*
* [[rue d'Estrées]]
 
* [[Victor Basch]]
==Sur la carte==
==Sur la carte==
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