« Bombardement du 17 juin 1940 : témoignages » : différence entre les versions

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"Mon père était directeur d'une société industrielle de produits chimiques, ''Bozel-Malétra'', [[rue de la Carrière]], le long de la [[Vilaine]], près de la [[rue de Lorient]] où nous habitions. Ce jour-là, j'étais avec mon père. Il y avait, à proximité de l'usine, un très haut bâtiment. On dominait tout Rennes. Quand les premiers coups de sirène ont retenti, lors de la visite des Allemands et du bombardement, on est montés tout en haut.
"Mon père était directeur d'une société industrielle de produits chimiques, ''Bozel-Malétra'', [[rue de la Carrière]], le long de la [[Vilaine]], près de la [[rue de Lorient]] où nous habitions. Ce jour-là, j'étais avec mon père. Il y avait, à proximité de l'usine, un très haut bâtiment. On dominait tout Rennes. Quand les premiers coups de sirène ont retenti, lors de la visite des Allemands et du bombardement, on est montés tout en haut.
[[File:17_juin_1940cr.jpg|400px|right|thumb| Parcours probable des avions allemands pour le bombardement du 17 juin 1940. (''Schéma par Etienne Maignen'')]]
[[File:17_juin_1940cr.jpg|400px|right|thumb| Parcours probable des avions allemands pour le bombardement du 17 juin 1940. (''Schéma par Étienne Maignen'')]]




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Les carreaux de fenêtres de la maison côté est volèrent en éclats, à l'exception de ceux d'une fenêtre ouverte sur une pièce où la cloison fut soufflée. Un morceau de wagon brûlait sur le toit et un nuage nauséabond dispersait dans le jardin un épais manteau de suie accompagné d'objets calcinés : chaussures, masques à gaz et autres, dont un carton d'un magasin de vêtements de Roubaix. Le soir, notre maison accueillit des réfugiés dont une dame et ses deux petites filles du Nord. L'enchaînement des faits laisse l'évènement très présent à ma mémoire."  
Les carreaux de fenêtres de la maison côté est volèrent en éclats, à l'exception de ceux d'une fenêtre ouverte sur une pièce où la cloison fut soufflée. Un morceau de wagon brûlait sur le toit et un nuage nauséabond dispersait dans le jardin un épais manteau de suie accompagné d'objets calcinés : chaussures, masques à gaz et autres, dont un carton d'un magasin de vêtements de Roubaix. Le soir, notre maison accueillit des réfugiés dont une dame et ses deux petites filles du Nord. L'enchaînement des faits laisse l'évènement très présent à ma mémoire."  


'''''Gilbert Guillou''''', 6 ans en juin 1940 Rennes.<ref> entretien avec Etienne Maignen, avril 2012</ref>
'''''Gilbert Guillou''''', 6 ans en juin 1940 Rennes.<ref> entretien avec tienne Maignen, avril 2012</ref>




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"J'habitais impasse Joseph Durocher<ref>[[rue Joseph Durocher]]</ref> et je m'apprêtais à faire mon petit tour sur le chemin de halage derrière le vélodrome. Du haut de l'escalier, une violente déflagration m'a projeté en bas. Je suis sorti et j'ai vu alors un avion qui me semblait très bas, à hauteur des toits, à croire qu'il allait les toucher, passant au-dessus de l'impasse sur toute sa longueur. Il avait des croix noires sous les ailes."
"J'habitais impasse Joseph Durocher<ref>[[rue Joseph Durocher]]</ref> et je m'apprêtais à faire mon petit tour sur le chemin de halage derrière le vélodrome. Du haut de l'escalier, une violente déflagration m'a projeté en bas. Je suis sorti et j'ai vu alors un avion qui me semblait très bas, à hauteur des toits, à croire qu'il allait les toucher, passant au-dessus de l'impasse sur toute sa longueur. Il avait des croix noires sous les ailes."


'''''Julien Loton''''', 18 ans en 1940, <ref> entretien de Julien Noton avec Etienne Maignen le 21 juin 2012</ref>
'''''Julien Loton''''', 18 ans en 1940, <ref> entretien de Julien Noton avec Étienne Maignen le 21 juin 2012</ref>




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" Sur le chemin de l'école - j'étais collégien à l'école technique d'industrie de
" Sur le chemin de l'école - j'étais collégien à l'école technique d'industrie de
Rennes - j'étais sur la passerelle de la gare. J'avais une paire de jumelles à 2 sous que mon père m'avait offerte et je disais à un ami « '''Si les boches reviennent''', je pourrais les voir arriver ». Tout à coup j'ai entendu une énorme explosion, et je vois 3 avions arriver en rase mottes et faire un bond pour passer la passerelle. Ils étaient trop bas pour être touchés". Il apparaît donc que quand le jeune Guy les aperçoit, les appareils ont déjà lâché leurs bombes sur la gare de triage de la plaine de Baud". M. [[Guy Faisant]] confirme qu'il n'y avait bien que 3 avions et n'a pas entendu ou vu un passage préalable d'avions d'ouest en est. Quant à l'identification des avions, il avait cité dans un témoignage <ref> ''Ouest-France'', édition de Rennes, du 1er juin 2010</ref> qu'il s'agissait de stukas mais ne peut en être sûr en raison de la rapidité du passage bas des avions qui leur a fait baisser la tête<ref> rencontre du 4 mai 2012 avec E. Maignen</ref>.
Rennes - j'étais sur la passerelle de la gare. J'avais une paire de jumelles à 2 sous que mon père m'avait offerte et je disais à un ami « '''Si les boches reviennent''', je pourrais les voir arriver ». Tout à coup j'ai entendu une énorme explosion, et je vois 3 avions arriver en rase mottes et faire un bond pour passer la passerelle. Ils étaient trop bas pour être touchés". Il apparaît donc que quand le jeune Guy les aperçoit, les appareils ont déjà lâché leurs bombes sur la gare de triage de la plaine de Baud". M. [[Guy Faisant]] confirme qu'il n'y avait bien que 3 avions et n'a pas entendu ou vu un passage préalable d'avions d'ouest en est. Quant à l'identification des avions, il avait cité dans un témoignage <ref> ''Ouest-France'', édition de Rennes, du 1er juin 2010</ref> qu'il s'agissait de stukas mais il ne peut en être sûr en raison de la rapidité du passage bas des avions qui leur a fait baisser la tête <ref> rencontre du 4 mai 2012 avec E. Maignen</ref>.


'''''Guy Faisant''''', 15 ans en juin 1940  
'''''Guy Faisant''''', 15 ans en juin 1940