« Bombardement du 29 mai 1943 » : différence entre les versions

De WikiRennes
Aller à la navigationAller à la recherche
mAucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Ligne 25 : Ligne 25 :
Indice de l'innocuité de ce bombardement sur Rennes pour l'occupant: il n'est même pas mentionné dans le rapport de synthèse de l'armée allemande sur l'activité aérienne de l'ennemi établi pour le mois de mai 1943.<ref> Rapports d'activité du XXVe corps d'armée allemand en occupation en Bretagne, 13 décembre 1940-20 novembre 1944, texte présenté, traduit et annoté par le commandant Even. Service historique de l'armée de terre, p.192- 1978</ref>
Indice de l'innocuité de ce bombardement sur Rennes pour l'occupant: il n'est même pas mentionné dans le rapport de synthèse de l'armée allemande sur l'activité aérienne de l'ennemi établi pour le mois de mai 1943.<ref> Rapports d'activité du XXVe corps d'armée allemand en occupation en Bretagne, 13 décembre 1940-20 novembre 1944, texte présenté, traduit et annoté par le commandant Even. Service historique de l'armée de terre, p.192- 1978</ref>


====Une hypothèse plausible : une erreur de navigateur : trop tôt et trop à l'est?====
====Une hypothèse plausible : une erreur de navigateur ====




[[Fichier:Plan-Bombardement.jpg|350px|right|thumb|Tracé probable de l'axe du parcours des forteresses volantes le 29 mai 1943<ref>{{CP}}</ref>]]
[[Fichier:Plan-Bombardement.jpg|350px|right|thumb|Tracé probable de l'axe du parcours des forteresses volantes le 29 mai 1943<ref>{{CP}}</ref>]]
On peut émettre l'hypothèse plausible que, de là-haut, il y a eu confusion du navigateur de tête du groupe bas du vol en "combat box", ( voir  [[bombardement du 8 mars 1943]]) chargé de repérer la cible, gêné par une DCA très dense( "le ciel est noir de FLAK. Elle est si dense qu'on a l'impression d'un mur de feu" a témoigné l'opérateur radio Herman Philbeck) et des chasseurs allemands du ''JG 2'' groupe de chasse "Richthofen", des Focke Wulf 190, attaquent ce squadron de tête en position plus basse, qui a pour mission de donner le signal de largage sur la cible. .<ref> ''The sky keeps no memories'' par Roger Symmonds Van Dyke.</ref>
On peut émettre l'hypothèse plausible que, de là-haut, il y a eu confusion du navigateur de tête du groupe bas du vol en "combat box", ( voir  [[bombardement du 8 mars 1943]]) chargé de repérer la cible, gêné par une DCA très dense( "le ciel est noir de FLAK. Elle est si dense qu'on a l'impression d'un mur de feu" a témoigné l'opérateur radio Herman Philbeck) et des chasseurs allemands du ''JG 2'' groupe de chasse "Richthofen", des Focke Wulf 190, attaquent ce squadron de tête en position basse, qui a pour mission de donner le signal de largage sur la cible. .<ref> ''The sky keeps no memories'' par Roger Symmonds Van Dyke.</ref>
En effet,  le rapport d'un membre d'équipage du 94e bomber group cite :" '''''Après la libération des bombes, les forteresses tournent à tribord ( par 180°) par le nord sur le voyage de retour'''. La flak sur la cible a été modérée''."<ref>''Narrative- May 29-1943; Special focus attack on Rennes'';410th BS/94th BG- aircraft n° 4229 692, par Mitchell E. Hamic</ref>.  Sur leur vol de retour les forteresses américaines furent protégées par les spitfire du squadron n°453 de la RAF, pilotés par des Australiens qui "eurent la satisfaction d'écarter plusieurs petits groupes de chasseurs allemands qui tournaient autour de la formation en attente de traînards" mais les Australiens croyaient que les Américains avaient attaqué l'aérodrome de Rennes ! <ref> ''Air War against Germany and Italy 1939-1945'', par John Herington, fighter command, january to september 1943, chap. 19 - 1954</ref>
En effet,  le rapport d'un membre d'équipage du 94e bomber group cite :" '''''Après la libération des bombes, les forteresses tournent à tribord ( par 180°) par le nord sur le voyage de retour'''. La flak sur la cible a été modérée''."<ref>''Narrative- May 29-1943; Special focus attack on Rennes'';410th BS/94th BG- aircraft n° 4229 692, par Mitchell E. Hamic</ref>.  Sur leur vol de retour les forteresses américaines furent protégées par les Spitfire du squadron n°453 de la RAF, pilotés par des Australiens qui "eurent la satisfaction d'écarter plusieurs petits groupes de chasseurs allemands qui tournaient autour de la formation en attente de traînards" mais les Australiens croyaient que les Américains avaient attaqué l'aérodrome de Rennes ! <ref> ''Air War against Germany and Italy 1939-1945'', par John Herington, fighter command, january to september 1943, chap. 19 - 1954</ref>


En fait, les B-17 ont dû approcher Rennes en venant du nord selon un axe décalé trop à l'est de 2,5  à 3,5 km, ont lâché leurs bombes  sur ce qu'ils croyaient la cible aux abords de l'agglomération :  le cimetière du nord et alentours. Ils ont ensuite opéré un large virage à droite,  survolant en  un demi-cercle dont la partie intérieure commençait au canal d'Ille-et Rance, avec prolongement de chutes de bombes en chapelet sur le [[boulevard Volney]], la [[rue du Bois-Rondel]], le [[Thabor]], la [[rue Nantaise]], Le Mail,et s'achevant à ce secteur pour partir "tribord" sur le grand séminaire,  alors que d'autres bombardiers, encore plus à l'est sur le bord externe du virage égarent des bombes au sud de la gare, dans le secteur de la [[rue de Riaval]], dont quelques unes n'explosèrent pas. Ils quittent l'agglomération sur un axe nord-ouest avant de s'infléchir au nord en direction de l'Angleterre. <ref> fond de plan de la ville paru dans ''Histoire de Rennes'', publié sous la direction de Jean Meyer, Privat, éditeur- 1972</ref>
En fait, les B-17 ont dû approcher Rennes en venant de l'ouest selon un axe décalé sur leur gauche, ont lâché leurs bombes  sur ce qu'ils croyaient la cible aux abords de l'agglomération :  le cimetière du nord et alentours. Ils ont ensuite opéré un large virage à droite,  survolant en  un demi-cercle dont la partie intérieure commençait au canal d'Ille-et Rance, avec prolongement de chutes de bombes en chapelet sur le [[boulevard Volney]], la [[rue du Bois-Rondel]], le [[Thabor]], la [[rue Nantaise]], Le Mail,et s'achevant à ce secteur pour partir "tribord" sur le grand séminaire,  alors que d'autres bombardiers, encore plus à l'est sur le bord externe du virage égarent des bombes au sud de la gare, dans le secteur de la [[rue de Riaval]], dont quelques unes n'explosèrent pas. Ils quittent l'agglomération sur un axe nord-ouest avant de s'infléchir au nord en direction de l'Angleterre. <ref> fond de plan de la ville paru dans ''Histoire de Rennes'', publié sous la direction de Jean Meyer, Privat, éditeur- 1972</ref>


Cette hypothèse est renforcée  au vu de la forte concentration d'impacts en limite nord de l'agglomération (église Saint-Martin et [[cimetière du Nord]]), alors que le dépôt de la Kriegsmarine était en limite ouest de l'agglomération, lui qui n'a rien reçu. Ont-ils pu prendre le cimetière du nord, situé près de la rue de Saint-Malo entre canal et voie ferrée pour la cible, avec, en fin de virage, un second largage éparpillé de part et d'autre de la voie ferrée Rennes - Saint-Malo  secteur grand séminaire - [[rue de Brest]]? S'ils avaient bien repéré l'objectif à atteindre, ils auraient probablement abordé la ville à 2,5 km à l'ouest de leur arrivée réelle, droit vers l'objectif à atteindre route de Lorient, comme le firent deux mois plus tard des équipages britanniques et français le 6 août.(voir[[des équipages français bombardent la Kriegsmarine route de Lorient]]).
Cette hypothèse est renforcée  au vu de la forte concentration d'impacts en limite nord de l'agglomération (église Saint-Martin et [[cimetière du Nord]]), alors que le dépôt de la Kriegsmarine était en limite ouest de l'agglomération, lui qui n'a rien reçu. Ont-ils pu prendre le cimetière du nord, situé près de la rue de Saint-Malo entre canal et voie ferrée pour la cible, avec, en fin de virage, un second largage éparpillé de part et d'autre de la voie ferrée Rennes - Saint-Malo  secteur grand séminaire - [[rue de Brest]]? S'ils avaient bien repéré l'objectif à atteindre, ils auraient probablement abordé la ville à 2,5 km à l'ouest de leur arrivée réelle, droit vers l'objectif à atteindre route de Lorient, comme le firent deux mois plus tard des équipages britanniques et français le 6 août.(voir[[des équipages français bombardent la Kriegsmarine route de Lorient]]).