« Bombardements des 9 et 12 juin 1944 » : différence entre les versions

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On peut s'étonner de ce satisfecit quand on constate, au sol, les dégâts collatéraux jusqu'à 800 mètres de l'axe de la cible. Les raisons peuvent en être trouvées dans le fait que les formations comportaient sept à douze appareils volant de front, couvrant au sol une bande de 500 à 800 mètres et aussi dans le fait que, si les premiers lâchers étaient bien marqués, la fumée des impacts obscurcissait complètement l'objectif aux appareils suivants<ref> ''Une entreprise publique dans la guerre, la SNCF 1939-1945'' par Yves Machefert-Tassin - actes du colloque de l'AHICF des 21 et 22 juin 2000 - 2001.</ref>. On relève aussi avec étonnement le rapport du 397e groupe de bombardement américain qui fait état, à la date du 8 juin, de B-26 "''envoyés contre un pont de chemin de fer à Rennes mais furent contraints d'atteindre des cibles de rencontre  (targets of opportunity) avec des résultats de corrects à excellents.''"<ref> historical report of headquarters detachment 397th bombardment group (M)</ref>
On peut s'étonner de ce satisfecit quand on constate, au sol, les dégâts collatéraux jusqu'à 800 mètres de l'axe de la cible. Les raisons peuvent en être trouvées dans le fait que les formations comportaient sept à douze appareils volant de front, couvrant au sol une bande de 500 à 800 mètres et aussi dans le fait que, si les premiers lâchers étaient bien marqués, la fumée des impacts obscurcissait complètement l'objectif aux appareils suivants<ref> ''Une entreprise publique dans la guerre, la SNCF 1939-1945'' par Yves Machefert-Tassin - actes du colloque de l'AHICF des 21 et 22 juin 2000 - 2001.</ref>. On relève aussi avec étonnement le rapport du 397e groupe de bombardement américain qui fait état, à la date du 8 juin, de B-26 "''envoyés contre un pont de chemin de fer à Rennes mais furent contraints d'atteindre des cibles de rencontre  (targets of opportunity) avec des résultats de corrects à excellents.''"<ref> historical report of headquarters detachment 397th bombardment group (M)</ref>
[[Fichier:2014-11-19_114636.jpg|250px|left|thumb|La place Saint-Germain au matin du 9 juin 1944, cliché pris subrepticement]]
[[Fichier:2014-11-19_114636.jpg|250px|left|thumb|La place Saint-Germain au matin du 9 juin 1944, cliché pris subrepticement]]
[[Fichier:Bombing_12_ao%C3%BBt_1944.png|left|300px|thumb|Photo de la 9th Air Force montrant, en blanc à gauche, les impacts de bombes tombées le 12 juin (noté par erreur 12 août) sur l'extrémité est de la rue Auguste Pavie ]]
[[Fichier:Ouest_eclair_10_06_1944.jpeg|250px|left|thumb|une relation sous la censure allemande]]
[[Fichier:Ouest_eclair_10_06_1944.jpeg|250px|left|thumb|une relation sous la censure allemande]]
''L'Ouest-Eclair'' du 10/11 juin et le numéro du 13 titrent sur "les raids terroristes de l'aviation anglo-américaine sur la population civile de Rennes."'''
''L'Ouest-Eclair'' du 10/11 juin et le numéro du 13 titrent sur "les raids terroristes de l'aviation anglo-américaine sur la population civile de Rennes."'''
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Mais ce sont des forteresses volantes américaines B-17 et B-24 Liberators des 8e et 9e USAF qui sont sur Rennes un peu avant 13 heures.  Un B-24  du 448e bomber group, 712th squadron, sera abattu et tombe à Bonnemain (La Boulaie) et quatre autres endommagés par des Messerschmitt du II/JG 53. Un autre B-24 est abattu par les canons de 88mm de la Flak de la Belle-Epine, au nord de Vezin et s'écrase à Langan, près de Romillé.<ref>[[Langan durant la Seconde Guerre mondiale]]</ref> Des membres d'équipage seront hébergés et soignés à [[La Mézière]] par le Dr Brassier.<ref>http://www.lepetitrapporteur.fr/articles_archives_article.php3?id=10182</ref>  Mais Rennes est encore bien touchée et principalement à des endroits éloignés de la gare et du triage.
Mais ce sont des forteresses volantes américaines B-17 et B-24 Liberators des 8e et 9e USAF qui sont sur Rennes un peu avant 13 heures.  Un B-24  du 448e bomber group, 712th squadron, sera abattu et tombe à Bonnemain (La Boulaie) et quatre autres endommagés par des Messerschmitt du II/JG 53. Un autre B-24 est abattu par les canons de 88mm de la Flak de la Belle-Epine, au nord de Vezin et s'écrase à Langan, près de Romillé.<ref>[[Langan durant la Seconde Guerre mondiale]]</ref> Des membres d'équipage seront hébergés et soignés à [[La Mézière]] par le Dr Brassier.<ref>http://www.lepetitrapporteur.fr/articles_archives_article.php3?id=10182</ref>  Mais Rennes est encore bien touchée et principalement à des endroits éloignés de la gare et du triage.


La gare de triage ne semble pas avoir été la cible principale, même si le quartier Saint-Hélier fut à nouveau touché. <ref> ''Les Heures douloureuses de Rennes'', par V. Ladam </ref>. Et le fait que la gare a pu être touchée, fait qui n'est pas une nouveauté si on pense au 9 juin, n'est même pas mentionné dans le journal du 13 qui relate que la veille, peu avant 13 heures, un nouveau bombardement a atteint le pavillon des tuberculeux  et des baraquements de l'hôpital de [[Pontchaillou]] abritant des vieillards et des impotents, le couvent de l'Adoration (six sœurs tuées sont enterrées sur place dans le petit cimetière du couvent), et la [[rue d'Antrain]], "tellement éloignés de tout objectif militaire que nombreux se trouvaient les Rennais qui s'y étaient réfugiés", allongeant la liste des victimes civiles, annonce le journal qui ne fait pas mention de la gare. Et, à nouveau, le 15 juin à 10 heures, familles, autorités religieuses et civiles se retrouvent à l'ancienne chapelle du cercle Paul-Bert et un nouveau convoi de 74 cercueils gagna le cimetière de [[Fichier:Ouest_eclair_13_juin_1944.jpeg|250px|right|thumb|Le quotidien régional relate sous censure, même pour les lieux touchés]]
La gare de triage ne semble pas avoir été la cible principale, même si le quartier Saint-Hélier fut à nouveau touché. <ref> ''Les Heures douloureuses de Rennes'', par V. Ladam </ref> ainsi que la [[rue Auguste Pavie]]. Et le fait que la gare a pu être touchée, fait qui n'est pas une nouveauté si on pense au 9 juin, n'est même pas mentionné dans le journal du 13 qui relate que la veille, peu avant 13 heures, un nouveau bombardement a atteint le pavillon des tuberculeux  et des baraquements de l'hôpital de [[Pontchaillou]] abritant des vieillards et des impotents, le couvent de l'Adoration (six sœurs tuées sont enterrées sur place dans le petit cimetière du couvent), et la [[rue d'Antrain]], "tellement éloignés de tout objectif militaire que nombreux se trouvaient les Rennais qui s'y étaient réfugiés", allongeant la liste des victimes civiles, annonce le journal qui ne fait pas mention de la gare. Et, à nouveau, le 15 juin à 10 heures, familles, autorités religieuses et civiles se retrouvent à l'ancienne chapelle du cercle Paul-Bert et un nouveau convoi de 74 cercueils gagna le cimetière de [[Fichier:Ouest_eclair_13_juin_1944.jpeg|250px|right|thumb|Le quotidien régional relate sous censure, même pour les lieux touchés]]


Concernant la "péninsule de Brest", comme est nommée alors la Bretagne par les Américains, le rapport signale, pour ce jour au titre des opérations tactiques, "16 champs d'aviation et 6 ponts de chemin de fer atteints dans les secteurs de Rennes et de Saint-Nazaire" par des B-17 et des B-24<ref>8 th Air Force combat chronology Monday June 12.</ref>. Au nombre de ces ponts devait figurer celui qui enjambe la voie ferrée Rennes - Saint-Malo pour l'entrée à Pontchaillou !
Concernant la "péninsule de Brest", comme est nommée alors la Bretagne par les Américains, le rapport signale, pour ce jour au titre des opérations tactiques, "16 champs d'aviation et 6 ponts de chemin de fer atteints dans les secteurs de Rennes et de Saint-Nazaire" par des B-17 et des B-24<ref>8 th Air Force combat chronology Monday June 12.</ref>. Au nombre de ces ponts devait figurer celui qui enjambe la voie ferrée Rennes - Saint-Malo pour l'entrée à Pontchaillou !
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