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Le '''boulevard Gaëtan Hervé''' est situé dans le quartier 8: Sud-Gare entre le [[boulevard Oscar Leroux]] et la [[rue de Châtillon]]. Il fût dénommé par délibération du conseil municipal de Rennes le 16 octobre 1957.
Le '''boulevard Gaëtan Hervé''' est situé dans le quartier 8: Sud-Gare entre le [[boulevard Oscar Leroux]] et la [[rue de Châtillon]]. Il fut dénommé par délibération du conseil municipal de Rennes le 16 octobre 1957.
 
En bordure nord de sa partie centrale se trouve le ''lotissement de la Binquenais'', autorisé en 1956, implanté sur les terrains de l'ancienne ''ferme de la Binquenais'' dont les vestiges subsistent au croisement de la [[rue Marie et Pascal Lafaye]] et de la [[rue Alfred Lavanant]]<ref>http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/lotissement-de-la-binquenais/1fae137a-1126-4fdc-9c3d-7739abd90888</ref>.


== Gaëtan Hervé ==  
== Gaëtan Hervé ==  
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Le 1er avril 1913, sous la municipalité de [[Jean Janvier]], il entre comme rédacteur aux services municipaux de la Ville de Rennes, poste nouveau afin de seconder le secrétaire général. Il y assure la liaison des divers services et est le point central d'où partent les affaires en cours et où reviennent après étude toutes celles qui sont d'intérêt général.
Le 1er avril 1913, sous la municipalité de [[Jean Janvier]], il entre comme rédacteur aux services municipaux de la Ville de Rennes, poste nouveau afin de seconder le secrétaire général. Il y assure la liaison des divers services et est le point central d'où partent les affaires en cours et où reviennent après étude toutes celles qui sont d'intérêt général.


À la déclaration de la première guerre mondiale, il est mobilisé au 270e régiment d'infanterie. Parti de Rennes le 9 août 1914, il est blessé par balle le 29 du même mois et fait prisonnier. Resté en Allemagne pendant quatre ans, il est de retour en novembre 1918 et démobilisé en juin 1919.
À la déclaration de la première guerre mondiale, il est mobilisé en tant que lieutenant au 270e régiment d'infanterie. Parti de Rennes le 9 août 1914, il est blessé par balle le 29 du même mois et fait prisonnier. Resté en Allemagne pendant quatre ans, il est de retour en novembre 1918 et réside successivement au 5 [[boulevard de Sévigné]] et ''rue du Petit Villeneuve'' (actuelle [[rue Père Janvier]]). Il est démobilisé en juin 1919.


=== Un fonctionnaire municipal ===
=== Un fonctionnaire municipal ===


À son retour, il reprend ses fonctions à la mairie de Rennes et en avril 1921, il est nommé rédacteur en chef. En 1925, le secrétaire général, en place depuis 1919, prend sa retraite et le maire de l'époque, [[Carle Bahon]], nomme Gaëtan Hervé à son poste. Il va alors occuper, avec sa femme et ses trois filles, un logement de fonction à l'Hôtel de Ville, au 2 [[rue de l'Horloge]]. Il sera secrétaire général sous la municipalité de quatre maires : à Carle Bahon succèdent [[Jean Lemaistre]] en [[1929]], puis [[François Château]] en [[1935]] et à celui-ci, très brièvement, à [[René Patay]].
À son retour, il reprend ses fonctions à la mairie de Rennes et en avril 1921, il est nommé rédacteur en chef. En 1925, le secrétaire général, en place depuis 1919, prend sa retraite et le maire de l'époque, [[Carle Bahon]], nomme Gaëtan Hervé à son poste. Il va alors occuper, avec sa femme et ses trois filles, un logement de fonction à l'Hôtel de Ville, au 2 [[rue de l'Horloge]]. Il sera secrétaire général sous la municipalité de quatre maires : à Carle Bahon<ref>Voir [[rue Carle Bahon]]</ref> succèdent [[Jean Lemaistre]] en [[1929]], puis [[François Château]] en [[1935]] et à celui-ci, très brièvement, à [[René Patay]].


En septembre [[1939]], le capitaine de réserve Gaëtan Hervé est affecté à la gare de Versailles et après la débâcle de [[1940]], il est démobilisé en juillet et rentre à Rennes en août. Il reprend alors ses fonctions à la mairie. Il s'accommode mal de l'occupation allemande mais il est obligé de faire face à de nombreuses difficultés d'organisation et mène au mieux l'administration municipale au milieu des contraintes imposées par l'ennemi.
En septembre [[1939]], le capitaine de réserve Gaëtan Hervé est affecté à la gare de Versailles et après la débâcle de [[1940]], il est démobilisé en juillet et rentre à Rennes en août. Il reprend alors ses fonctions à la mairie. Il s'accommode mal de l'occupation allemande mais il est obligé de faire face à de nombreuses difficultés d'organisation et mène au mieux l'administration municipale au milieu des contraintes imposées par l'ennemi.


=== Des démêles avec les collaborationnistes ===
=== Des démêlés avec les collaborationnistes ===


En mars [[1943]], un groupe de jeunes gens appartenant à l'organisation franciste, pénètrent dans l'Hôtel de Ville et distribuent des tracts en faveur de la collaboration. Ils sèment le désordre dans les différents services, puis entrent de force dans le cabinet du secrétaire général où ils font tomber les dossiers qui se trouvent sur une table et s'installent dans les fauteuils. Gaëtan Hervé leur reproche vivement leur attitude et alerte la police. Avant l'arrivée de celle-ci, les membres de la milice s'en vont et menacent Gaëtan Hervé et [[François Château]], avec qui ils ont eu aussi des mots, de les pendre au bout d'une corde. Toute la journée, le groupe va arpenter la place devant l'Hôtel de Ville (qui depuis [[1941]], porte alors le nom de place Maréchal Pétain) et vont proférer des menaces.
En mars [[1943]], un groupe de jeunes gens appartenant à l'organisation franciste, pénètrent dans l'Hôtel de Ville et distribuent des tracts en faveur de la collaboration. Ils sèment le désordre dans les différents services, puis entrent de force dans le cabinet du secrétaire général où ils font tomber les dossiers qui se trouvent sur une table et s'installent dans les fauteuils. Gaëtan Hervé leur reproche vivement leur attitude et alerte la police. Avant l'arrivée de celle-ci, les membres de la milice s'en vont et menacent Gaëtan Hervé et [[François Château]], avec qui ils ont eu aussi des mots, de les pendre au bout d'une corde. Toute la journée, le groupe va arpenter la place devant l'Hôtel de Ville (qui depuis [[1941]], porte alors le nom de place Maréchal Pétain) et vont proférer des menaces.
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Quant à François Château, le Maire, il n'est pas trouvé par les miliciens car il s'est déjà enfui de la ville pour avoir déjà été inquiété par la Gestapo, au début du mois de juin.
Quant à François Château, le Maire, il n'est pas trouvé par les miliciens car il s'est déjà enfui de la ville pour avoir déjà été inquiété par la Gestapo, au début du mois de juin.


Les démêlés que Gaëtan Hervé avait eus avec des miliciens en Mars 1943, ne sont vraisemblablement pas étrangers à sa désignation parmi les cent cinquante personnes devant être assassinées. La presse de l'époque ne fit pas état des attentats de cette nuit-là. Les obsèques de Gaëtan Hervé et de Louis Volclair sont annoncées dans [[Ouest-Eclair]], le 3 Juillet 1944, avec cette précision : "décédé accidentellement".<ref> [[Assassinats de Rennais en juin 1944]]</ref><ref>à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole</ref>
Les démêlés que Gaëtan Hervé avait eus avec des miliciens en Mars 1943, ne sont vraisemblablement pas étrangers à sa désignation parmi les cent cinquante personnes devant être assassinées. La presse de l'époque ne fit pas état des attentats de cette nuit-là. Les obsèques de Gaëtan Hervé et de Louis Volclair sont annoncées dans [[Ouest-Eclair]], le 3 Juillet 1944, avec cette précision : "décédé accidentellement"<ref>[[Assassinats de Rennais en juin 1944]]</ref><ref>à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole</ref>.


La plaque de la rue portant son nom précise étrangement et à tort "victime de l'occupation allemande" alors qu'il a bien été exécuté par des Français collaborationnistes et non par des occupants allemands.
La plaque de la rue portant son nom précise étrangement et à tort "victime de l'occupation allemande" alors qu'il a bien été exécuté par des Français collaborationnistes et non par des occupants allemands.
Gaëtan Hervé est inhumé au [[cimetière du nord|cimetière du Nord]] de Rennes.
Une maison de retraite de Rennes porte également son nom.


== Sur la carte ==
== Sur la carte ==
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