« Boulevard Gaëtan Hervé » : différence entre les versions

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'''Oscar Leroux''', qui habite une maison avec jardin dans un faubourg de la ville, vient juste de se coucher lorsque plusieurs coups de sonnettes retentissent. Oscar Leroux a un long passé de politicien et de militant derrière lui, il a même été premier adjoint au Maire de Rennes. Il ouvre alors les volets de la chambre, située au premier étage et demande ce qu'on lui veut. Par intuition, il refuse de descendre et aperçoit des hommes qui pénètrent dans sa propriété. Sa fille commet l'imprudence d'ouvrir la porte d'entrée au moment où son père descend l'escalier. Les miliciens vont sans doute tirer quand un groupe de policiers arrive. Les assaillants protestent de leurs bonnes intentions et s'en vont. De la rue un coup de feu est tiré sur Oscar Leroux qui est seulement blessé à l'épaule.
'''Oscar Leroux''', qui habite une maison avec jardin dans un faubourg de la ville, vient juste de se coucher lorsque plusieurs coups de sonnettes retentissent. Oscar Leroux a un long passé de politicien et de militant derrière lui, il a même été premier adjoint au Maire de Rennes. Il ouvre alors les volets de la chambre, située au premier étage et demande ce qu'on lui veut. Par intuition, il refuse de descendre et aperçoit des hommes qui pénètrent dans sa propriété. Sa fille commet l'imprudence d'ouvrir la porte d'entrée au moment où son père descend l'escalier. Les miliciens vont sans doute tirer quand un groupe de policiers arrive. Les assaillants protestent de leurs bonnes intentions et s'en vont. De la rue un coup de feu est tiré sur Oscar Leroux qui est seulement blessé à l'épaule.


Durant la même nuit, des miliciens se présentent à la porte du logement de fonction de Gaëtan Hervé, un membre de la famille ouvre la porte et les visiteurs entrent. Ayant compris ce que viennent faire les Miliciens, Gaëtan Hervé sort sans bruit de la chambre qui se trouve près de l'entrée et s'enfuit. En pyjama, il passe devant le poste de police et se dirige vers la [[rue de Coëtquen]]. Les miliciens se sont lancés à sa poursuite. Il est abattu,mais très probablement par une patrouille allemande, au carrefour des rues Jean Jaurès, Baudrairie et de Coëtquen. Son corps n'est retrouvé que le lendemain matin après la levée du couvre-feu.
Durant la même nuit, des miliciens se présentent à la porte du logement de fonction de Gaëtan Hervé, un membre de la famille ouvre la porte et les visiteurs entrent. Ayant compris ce que viennent faire les Miliciens, Gaëtan Hervé sort sans bruit de la chambre qui se trouve près de l'entrée et s'enfuit. En pyjama, il passe devant le poste de police et se dirige vers la [[rue de Coëtquen]]. Les miliciens se sont lancés à sa poursuite. Il est abattu par une patrouille allemande, au carrefour des rues Jean Jaurès, Baudrairie et de Coëtquen. Son corps n'est retrouvé que le lendemain matin après la levée du couvre-feu.


Quant à François Château, le maire récemment démis de ses fonctions par le préfet, il n'est pas trouvé par les miliciens car il s'est déjà enfui de la ville pour avoir déjà été inquiété par la Gestapo, au début du mois de juin.
Quant à François Château, le maire récemment démis de ses fonctions par le préfet, il n'est pas trouvé par les miliciens car il s'est déjà enfui de la ville pour avoir déjà été inquiété par la Gestapo, au début du mois de juin.


Les démêlés que Gaëtan Hervé avait eus avec des miliciens en Mars 1943, ne sont vraisemblablement pas étrangers à sa désignation parmi les cent cinquante personnes devant être assassinées. La presse de l'époque ne fit pas état des attentats de cette nuit-là. Les obsèques de Gaëtan Hervé et de Louis Volclair sont annoncées dans [[Ouest-Eclair]], le 3 Juillet 1944, avec cette précision : "décédé accidentellement"<ref>[[Assassinats de Rennais en juin 1944]]</ref><ref>à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole</ref>.
Les démêlés que Gaëtan Hervé avait eus avec des miliciens ayant  envahi la mairie en mars 1943, ne sont vraisemblablement pas étrangers à sa désignation parmi les cent cinquante personnes devant être assassinées. La presse de l'époque ne fit pas état des attentats de cette nuit-là. Les obsèques de Gaëtan Hervé et de Louis Volclair sont annoncées dans [[Ouest-Eclair]], le 3 Juillet 1944, avec cette précision : "décédé accidentellement"<ref>[[Assassinats de Rennais en juin 1944]]</ref><ref>à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole</ref>.


La plaque de la rue portant son nom précise étrangement et à tort "victime de l'occupation allemande" alors que s'il a été exécuté par une patrouille allemande de rencontre pendant le couvre-feu, ce sont des Français collaborationnistes, des Miliciens,  qui étaient à sa poursuite pour le tuer.  
La plaque de la rue portant son nom précise étrangement et à tort "victime de l'occupation allemande" alors que s'il a été exécuté par une patrouille allemande de rencontre pendant le couvre-feu, ce sont des Français collaborationnistes, des Miliciens,  qui étaient à sa poursuite pour le tuer.  


Gaëtan Hervé est inhumé au [[cimetière du nord|cimetière du Nord]] de Rennes.
Gaëtan Hervé est inhumé au [[cimetière du nord|cimetière du Nord]] de Rennes.
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