« Chronique vezinoise sous l'occupation/Libération n°18 » : différence entre les versions

aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Ligne 25 : Ligne 25 :
Aujourd’hui, je me rends seul au château de l''a Drouétière''. Là aussi c’est le grand déménagement.  Au rez-de-chaussée sur toute la surface de  la grande salle, sont entreposés des paquets. C’est un va-et-vient continu de soldats affairés, entre le château et des véhicules stationnés dans la cour. Un GI me saisit tout à coup la main et gentiment m'emmène au dernier étage du château. Nous gravissons d’abord les marches du bel escalier en croisant sans cesse de nombreux soldats les bras encombrés. Nous accédons ensuite à un très petit escalier en colimaçon qui conduit sur le toit du château et plus exactement sur un petit belvédère, très haut perché. C’est une très belle vue qui s’offre à mes yeux. Un grand mât est planté là, en haut duquel flotte le drapeau des USA. Le soldat  me hisse alors à bout de bras, me tenant solidement et m'approche au plus près de la bannière étoilée qu'un autre soldat est en train de décrocher. Il rit. Je ris aussi. Je suis heureux : on s’occupe de moi ! Loin d’avoir peur, je me sens en totale confiance. Pourquoi ce soldat a t-il pris le temps de m'amener ici ? Certainement pour me faire plaisir! Ils sont comme ça les soldats américains, pour la plupart. Dès qu’ils aperçoivent un enfant, ils l’adoptent le temps d’une cigarette. C’est sans doute pour se rappeler  ceux laissés dans leur pays et qui les attendent là-bas, très loin.  
Aujourd’hui, je me rends seul au château de l''a Drouétière''. Là aussi c’est le grand déménagement.  Au rez-de-chaussée sur toute la surface de  la grande salle, sont entreposés des paquets. C’est un va-et-vient continu de soldats affairés, entre le château et des véhicules stationnés dans la cour. Un GI me saisit tout à coup la main et gentiment m'emmène au dernier étage du château. Nous gravissons d’abord les marches du bel escalier en croisant sans cesse de nombreux soldats les bras encombrés. Nous accédons ensuite à un très petit escalier en colimaçon qui conduit sur le toit du château et plus exactement sur un petit belvédère, très haut perché. C’est une très belle vue qui s’offre à mes yeux. Un grand mât est planté là, en haut duquel flotte le drapeau des USA. Le soldat  me hisse alors à bout de bras, me tenant solidement et m'approche au plus près de la bannière étoilée qu'un autre soldat est en train de décrocher. Il rit. Je ris aussi. Je suis heureux : on s’occupe de moi ! Loin d’avoir peur, je me sens en totale confiance. Pourquoi ce soldat a t-il pris le temps de m'amener ici ? Certainement pour me faire plaisir! Ils sont comme ça les soldats américains, pour la plupart. Dès qu’ils aperçoivent un enfant, ils l’adoptent le temps d’une cigarette. C’est sans doute pour se rappeler  ceux laissés dans leur pays et qui les attendent là-bas, très loin.  
[[Fichier:Escalier menant aux etages.JPG|150px|left|thumb|Escalier menant aux étages]]     
[[Fichier:Escalier menant aux etages.JPG|150px|left|thumb|Escalier menant aux étages]]     
[[Fichier:Escalier menant a la tour.JPG|200px|left|thumb|Escalier menant à la tour. ''Avec l’aimable autorisation de madame Claire Caro-Brégère'']]   
[[Fichier:Escalier menant a la tour.JPG|200px|left|thumb|Escalier menant à la tour.
 
''Avec l’aimable autorisation de madame Claire Caro-Brégère'']]   


Nous redescendons au second niveau donnant sur un palier qui distribue plusieurs chambres. Mon guide entre dans l’une d’elles, il me fait patienter sur le palier, la porte de la chambre est grande ouverte ''(je n'entends toujours pas sa voix)''. Il cherche et collecte des choses dans une pièce en grand désordre. Il en ressort et me tend plein de cadeaux. Je me souviens seulement des savonnettes, parce qu’elles sentaient bon et de divers petits emballages. Je suis heureux. Il me dit au revoir et me laisse descendre seul l’escalier qui conduit au rez-de-chaussée. Alors que j'arrive au premier niveau, un soldat qui monte et que j’allais croiser, s’arrête, il m’observe sévèrement, me confisque tous mes cadeaux, que je serre dans mes bras pour éviter qu'ils ne tombent et assez sèchement, sans un mot, me montre la porte de sortie.  
Nous redescendons au second niveau donnant sur un palier qui distribue plusieurs chambres. Mon guide entre dans l’une d’elles, il me fait patienter sur le palier, la porte de la chambre est grande ouverte ''(je n'entends toujours pas sa voix)''. Il cherche et collecte des choses dans une pièce en grand désordre. Il en ressort et me tend plein de cadeaux. Je me souviens seulement des savonnettes, parce qu’elles sentaient bon et de divers petits emballages. Je suis heureux. Il me dit au revoir et me laisse descendre seul l’escalier qui conduit au rez-de-chaussée. Alors que j'arrive au premier niveau, un soldat qui monte et que j’allais croiser, s’arrête, il m’observe sévèrement, me confisque tous mes cadeaux, que je serre dans mes bras pour éviter qu'ils ne tombent et assez sèchement, sans un mot, me montre la porte de sortie.  
797

modifications