« Chronique vezinoise sous l'occupation n°12 » : différence entre les versions

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Au moment du repas de midi il arrive que ma mère s’exclame tout à coup  ''« Zut! Il n'y a plus de cidre »''. Elle me dit alors  ''«Tiens, prends ce litre, et va chez Letort en chercher »''. Bien évidemment chez Letort !!! Où aurais-je pu aller ailleurs que chez Letort ?   
Au moment du repas de midi il arrive que ma mère s’exclame tout à coup  ''« Zut! Il n'y a plus de cidre »''. Elle me dit alors  ''«Tiens, prends ce litre, et va chez Letort en chercher »''. Bien évidemment chez Letort !!! Où aurais-je pu aller ailleurs que chez Letort ?   


A l'heure de midi, chez Letort tout le monde est attablé dans la grande salle du café pour le repas. Sont assis, monsieur et madame Letort, Pierrot, les commis, la bonne. J'arrive avec mon litre vide fermé par un bouchon. Après que j’ai eu salué tout le monde, monsieur Letort m'installe debout sur le banc à côté de lui en me tenant pour éviter que je ne chute. Devant toute l'assemblée, c’est une coutume, je dois chanter une chanson, celle qu'il m'a apprise. ''« Rosalie, elle est partie. Si tu la vois, amène-la moi. Où es-t-elle, dans la bouteille. Ouvre le bouchon, elle est dans l'fond.  ».''Monsieur Letort m’accompagne dans ma chanson. Je mime le bouchon qu'on enlève... je constate avec surprise que Rosalie se trouve tout à coup au fond de la bouteille....Je suis comédien il est vrai et j’aime cela. L’assistance semble ravie, moi je le suis au moins autant qu’elle, applaudissements, monsieur Letort me descend du banc. Mon spectacle est terminé. La bonne remplit mon litre de cidre en le tirant du tonneau, je repars heureux. Ma mère ne m'a pas donné d'argent par précaution, peur que je le perde. Peut-être que ce litre est un cadeau de la maison ou peut-être mes parents règlent-ils en fin de semaine, comme c’est la coutume, je ne me pose pas la question. J’ai conservé beaucoup de tendresse pour la bonne de chez Letort, elle me chouchoutait beaucoup. Je ne me souviens plus de son prénom.
A l'heure de midi, chez Letort tout le monde est attablé dans la grande salle du café pour le repas. Sont assis, monsieur et madame Letort, Pierrot, les commis, Angèle la bonne. J'arrive avec mon litre vide fermé par un bouchon. Après que j’ai eu salué tout le monde, monsieur Letort m'installe debout sur le banc à côté de lui en me tenant pour éviter que je ne chute. Devant toute l'assemblée, c’est une coutume, je dois chanter une chanson, celle qu'il m'a apprise. ''« Rosalie, elle est partie. Si tu la vois, amène-la moi. Où es-t-elle, dans la bouteille. Ouvre le bouchon, elle est dans l'fond.  ».''Monsieur Letort m’accompagne dans ma chanson. Je mime le bouchon qu'on enlève... je constate avec surprise que Rosalie se trouve tout à coup au fond de la bouteille....Je suis comédien il est vrai et j’aime cela. L’assistance semble ravie, moi je le suis au moins autant qu’elle, applaudissements, monsieur Letort me descend du banc. Mon spectacle est terminé. La bonne remplit mon litre de cidre en le tirant du tonneau, je repars heureux. Ma mère ne m'a pas donné d'argent par précaution, peur que je le perde. Peut-être que ce litre est un cadeau de la maison ou peut-être mes parents règlent-ils en fin de semaine, comme c’est la coutume, je ne me pose pas la question. J’ai conservé beaucoup de tendresse pour la bonne de chez Letort, elle me chouchoutait beaucoup. Je ne me souviens plus de son prénom.


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