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'''Biographie'''
'''Biographie'''


Après des études secondaires au collège moderne de [https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Flèche], Colette Cosnier s'installe à Rennes en 1954 pour suivre un cursus de Lettres modernes à la Faculté des Lettres et Sciences humaines.
Après des études secondaires au collège moderne de [https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Flèche La Flèche], Colette Cosnier s'installe à Rennes en 1954 pour suivre un cursus de Lettres modernes à la Faculté des Lettres et Sciences humaines.


Elle exerce le métier d'enseignante en Sarthe et à Paris puis revient à Rennes en 1973 à l'<nowiki>{{w|Université Rennes-II |Université Rennes 2}}</nowiki> Haute Bretagne. La littérature comparée, qu'elle enseigne, lui laisse une grande liberté dans le programme et le choix des œuvres. Imprégnée par l'ambiance féministe des années 1970, elle axe son enseignement sur les femmes et la littérature et l'intitule au fil des années ''Féminisme et littérature, Femmes et autobiographie, Femmes et création, L'éducation des filles de Molière à Simone de Beauvoir, La femme dans les arts et la littérature à la Belle Epoque, Les romancières du 19e siècle... ''Elle y propose une étude de <nowiki>{{w|[Simone de Beauvoir]}}</nowiki>, <nowiki>{{w|Colette}}</nowiki>, <nowiki>{{w|George Sand}}</nowiki>, des <nowiki>{{w|Famille Brontë |soeurs Brontë }}</nowiki>,  <nowiki>{{w|Anaïs Nin}}</nowiki>, <nowiki>{{w|Virginia Woolf}}</nowiki>, etc<ref>Archives privées.</ref>. Son cours passionne d'ailleurs des militantes féministes rennaises des années 1970 et 1980<ref>Patricia Godard et Lydie Porée, ''Les''
Elle exerce le métier d'enseignante en Sarthe et à Paris puis revient à Rennes en 1973 à l'{{w|Université Rennes-II |Université Rennes 2}} Haute Bretagne. La littérature comparée, qu'elle enseigne, lui laisse une grande liberté dans le programme et le choix des œuvres. Imprégnée par l'ambiance féministe des années 1970, elle axe son enseignement sur les femmes et la littérature et l'intitule au fil des années ''Féminisme et littérature, Femmes et autobiographie, Femmes et création, L'éducation des filles de Molière à Simone de Beauvoir, La femme dans les arts et la littérature à la Belle Epoque, Les romancières du 19e siècle... ''Elle y propose une étude de {{w|Simone de Beauvoir}}, {{w|Colette}}, {{w|George Sand}}, des {{w|Famille Brontë |soeurs Brontë }},  {{w|Anaïs Nin}}, {{w|Virginia Woolf}}, etc<ref>Archives privées.</ref>. Son cours passionne d'ailleurs des militantes féministes rennaises des années 1970 et 1980<ref>Patricia Godard et Lydie Porée, ''Les''
femmes s'en vont en lutte !, Histoire et mémoire du féminisme
femmes s'en vont en lutte !, Histoire et mémoire du féminisme
à Rennes'' (1965-1985), éditions Goater.''</ref>.
à Rennes'' (1965-1985), éditions Goater.''</ref>.
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Colette Cosnier retrouve ses racines sarthoises en terminant sa carrière à l'Université du Maine, au Mans, entre 1995 et 1999, date de son départ à la retraite<ref>Archives privées.</ref>.  
Colette Cosnier retrouve ses racines sarthoises en terminant sa carrière à l'Université du Maine, au Mans, entre 1995 et 1999, date de son départ à la retraite<ref>Archives privées.</ref>.  


En 1971, elle publie aux éditions Magnard ''Le village ensorcelé'', une pièce de théâtre en un acte à destination de la jeunesse. En 1975, avec <nowiki>{{w|Marion du Faouët}}</nowiki>, elle s’inspire de faits réels pour raconter le destin exceptionnel d'une hors-la-loi du XVIIIe siècle. Cette pièce féministe est jouée en Bretagne, et notamment à Rennes.
En 1971, elle publie aux éditions Magnard ''Le village ensorcelé'', une pièce de théâtre en un acte à destination de la jeunesse. En 1975, avec {{w|Marion du Faouët}}, elle s’inspire de faits réels pour raconter le destin exceptionnel d'une hors-la-loi du XVIIIe siècle. Cette pièce féministe est jouée en Bretagne, et notamment à Rennes.


En 1981, elle fait une nouvelle fois entendre la voix des femmes avec la publication d'un roman, ''Le chemin des salicornes''.  
En 1981, elle fait une nouvelle fois entendre la voix des femmes avec la publication d'un roman, ''Le chemin des salicornes''.  


Une grande part de son activité d'écrivaine, en lien avec son métier d'enseignante, consiste à mettre en lumière des femmes dont l'histoire a été ignorée, oubliée, tronquée ou déformée. Elle écrit ainsi les biographies de <nowiki>{{w|Marie Bashkirtseff}}</nowiki> (1985), de la rennaise d'adoption [[Louise Bodin]] (1988), de la Fléchoise <nowiki>{{w|Marie Pape-Carpantier}}</nowiki> (2003) et d'<nowiki>{{w|Henriette d'Angeville}}</nowiki> (2006).
Une grande part de son activité d'écrivaine, en lien avec son métier d'enseignante, consiste à mettre en lumière des femmes dont l'histoire a été ignorée, oubliée, tronquée ou déformée. Elle écrit ainsi les biographies de {{w|Marie Bashkirtseff}} (1985), de la rennaise d'adoption [[Louise Bodin]] (1988), de la Fléchoise {{w|Marie Pape-Carpantier}} (2003) et d'{{w|Henriette d'Angeville}} (2006).


Dans ses essais, elle interroge la place des femmes dans la société du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle (''Le silence des filles, ''2001 ; ''Les dames de ''Femina'', un féminisme mystifié'', 2009). Plus généralement, à travers l'ensemble de ses œuvres, avec humour et espièglerie, elle aspire à réparer les injustices, à combler les lacunes de l'histoire, à exprimer sa révolte.
Dans ses essais, elle interroge la place des femmes dans la société du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle (''Le silence des filles, ''2001 ; ''Les dames de ''Femina'', un féminisme mystifié'', 2009). Plus généralement, à travers l'ensemble de ses œuvres, avec humour et espièglerie, elle aspire à réparer les injustices, à combler les lacunes de l'histoire, à exprimer sa révolte.


Son engagement féministe se traduit d'ailleurs, en 1984, par sa participation à la "Commission sur la féminisation des noms de métiers, grades et fonctions" créée par <nowiki>{{w|Yvette Roudy}}</nowiki> et présidée par <nowiki>{{w|Benoîte Groult}}</nowiki>.
Son engagement féministe se traduit d'ailleurs, en 1984, par sa participation à la "Commission sur la féminisation des noms de métiers, grades et fonctions" créée par {{w|Yvette Roudy}} et présidée par {{w|Benoîte Groult}}.


Colette Cosnier aime s'ancrer dans ses territoires. Rennaise, elle signe avec son mari, André Hélard, ''Rennes et Dreyfus en 1899 ''et arpente les rues de la capitale bretonne pour aller à la rencontre de ses habitantes d'autrefois dans ''Parcours de femmes à Rennes''. Amoureuse de sa Sarthe natale, elle raconte <nowiki>{{w|La Flèche}}</nowiki> de ses grands-parents dans le roman ''Les Gens de l'office ''(1993) et publie ''Parcours de femmes au Mans ''(2009).
Colette Cosnier aime s'ancrer dans ses territoires. Rennaise, elle signe avec son mari, André Hélard, ''Rennes et Dreyfus en 1899 ''et arpente les rues de la capitale bretonne pour aller à la rencontre de ses habitantes d'autrefois dans ''Parcours de femmes à Rennes''. Amoureuse de sa Sarthe natale, elle raconte {{w|La Flèche}} de ses grands-parents dans le roman ''Les Gens de l'office ''(1993) et publie ''Parcours de femmes au Mans ''(2009).


Pour Georges Guitton, « il y a chez Colette Cosnier un style qui lui ressemble, si proche de la femme de caractère qu'elle fut : tranchant, direct, franc, rigoureux, sans affèterie, parfois caustique, habité avant tout par la vivacité du dire. Autant de qualités qui font parier sur un avenir durable pour ses livres consacrés à des vies hors du commun et mus par l'impérieux désir d'en raconter les combats<ref>Georges Guitton, ''Colette Cosnier, intellectuelle engagée'', Place publique n°40, mars-avril 2016.</ref>.
Pour Georges Guitton, « il y a chez Colette Cosnier un style qui lui ressemble, si proche de la femme de caractère qu'elle fut : tranchant, direct, franc, rigoureux, sans affèterie, parfois caustique, habité avant tout par la vivacité du dire. Autant de qualités qui font parier sur un avenir durable pour ses livres consacrés à des vies hors du commun et mus par l'impérieux désir d'en raconter les combats<ref>Georges Guitton, ''Colette Cosnier, intellectuelle engagée'', Place publique n°40, mars-avril 2016.</ref>.


''Histoires de Saintes, parcours de femmes ''est son dernier essai, publié en 2017 à titre posthume et préfacé par <nowiki>{{w|Michelle Perrot}}</nowiki>.
''Histoires de Saintes, parcours de femmes ''est son dernier essai, publié en 2017 à titre posthume et préfacé par {{w|Michelle Perrot}}.


'''Oeuvres'''
'''Oeuvres'''