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La '''Commission Frey-Vaugeois''', du nom de son président, est un tribunal d'exception créé à Rennes le 17 brumaire [[an II]] pour juger les délits commis par les soldats de l'Armée des côtes de Brest, puis les civils soupçonnés d'être opposés à la Révolution. En quinze mois environ, elle prononce 1790 jugements en quatre cents séances tenues à Rennes ou à Vitré, le dernier jugement datant du 1er germinal [[an III]]. Si entre ces deux villes, elle envoie environ 80 personnes à la guillotine, il ne s'agit que rarement de Rennais : les prisons de ces villes sont pleines, mais les détenus proviennent des communes du département, ou de plus loin, qui connaissent des troubles contre-révolutionnaires et des épisodes de chouannerie.
La '''Commission Frey-Vaugeois''', du nom de son président, est un tribunal d'exception créé à Rennes le 17 brumaire [[an II]] pour juger les délits commis par les soldats de l'Armée des côtes de Brest, puis les civils soupçonnés d'être opposés à la Révolution.  
 
En quinze mois environ, elle prononce 1790 jugements en quatre cents séances tenues à Rennes ou à Vitré, le dernier jugement datant du 1er germinal [[an III]]. Si entre ces deux villes, elle envoie environ 80 personnes à la guillotine, il ne s'agit que rarement de Rennais : les prisons de ces villes sont pleines, mais les détenus proviennent des communes du département, ou de plus loin, qui connaissent une agitation contre-révolutionnaire et des épisodes de chouannerie. A Rennes, les quelques affaires traitées par cette commission sont de faible gravité, le Tribunal criminel de Rennes, créé en 1792, instruisant les autres de quelque nature qu'elles soient.


Quatre commissions semblables ont été créées dans le département. Chronologiquement, la commission Frey-Vaugeois apparaît après la ''Commission militaire établie à Fougères aux fins du décret du 19 mars'' 1793, puis seront créées la Commission O'Brien à Saint-Malo et la Commission Brutus Magnier à Antrain.
Quatre commissions semblables ont été créées dans le département. Chronologiquement, la commission Frey-Vaugeois apparaît après la ''Commission militaire établie à Fougères aux fins du décret du 19 mars'' 1793, puis seront créées la Commission O'Brien à Saint-Malo et la Commission Brutus Magnier à Antrain.
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{{Citation|texte=Nous vous embrassons tous. Brutus Magnier, Défiennes, Lefebure, Démoget, Cluni, Scevola Biron, Briquet. Le 20 prairial an 2.". }}
{{Citation|texte=Nous vous embrassons tous. Brutus Magnier, Défiennes, Lefebure, Démoget, Cluni, Scevola Biron, Briquet. Le 20 prairial an 2.". }}
==La commission à Rennes==
Le rôle officieux de la commission était de vider les prisons de Rennes plus vite que l'entassement et l'hygiène ne l'auraient fait plus dramatiquement. Bien que l'indication du domicile manque parfois, peu de Rennais, de naissance ou résidents, sont passés devant elle, comme témoins ou accusés.
Jugeant des soldats, la commission acquitte Anton Pokaut, dragon allemand, suite à la plainte de Jacques Jacquin, horloger à Rennes. D'après le dossier 17, un autre soldat, Pierre Derix est condamné à six mois de prison pour une affaire à Rennes, le premier témoin étant une limonadière. Yves Simon, 22 ans, natif de Lézardrieux, est condamné à cinq ans de fers pour vol.
Comme victimes de la peine maximale et capitale, il y a :
* Hyacinthe Jean Marie Roland De Rengervé, 37 ans, ex-vicaire de Rennes, natif de Guipry. (Dossier 41).
* Arrêté au château de la Bigotière en Retiers et jugé à Vitré, Alexandre Martin du Boisjouan , 34 ans, fils de Louis, noble, ex-sous lieutenant de la milice, domicilé à Rennes, est condamné à mort avec son frère et un troisième ''chouan''.
* Louise Charlotte Fredel, 43 ans, veuve Jouanisse, sans profession, native de Rennes et habitant Saint-Malo-de-Phily, est condamnée à mort.
Côté acquittements ou renvois à d'autres juridictions dans le cas de délits rennais, on trouve notamment :
* René Cleret, 57 ans, charpentier rue Saint Benoit, renvoyé en police correctionnelle.
* Jean Chevalier, 10 ans, fils naturel de Jeanne (ou Marie) Chevalier, natif de Rennes, envoyé à la maison de force jusqu'à 20 ans.
* Sr. Martin, du 1er bataillon de la garde nationale de Rennes, renvoyé devant le Comité de surveillance.
* Olivier Merceray, 43 ans, loueur de chevaux à Rennes, natif d'Iffendic, renvoyé devant le Comité de surveillance.
* Julien Gabriel Éon, dit Grézillon, 40 ans, maçon à Rennes, natif de Chateaugiron, mis en liberté.
* Charles Herborn Belfort, 47 ans, fabricant à Rennes, natif de Dublin, mis en liberté.


==Notes et références==
==Notes et références==
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