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Le déplacement de l'escalier monumental banalisa la promenade qui devint un petit jardin public sans  grande fréquentation.  
Le déplacement de l'escalier monumental banalisa la promenade qui devint un petit jardin public sans  grande fréquentation.  
Au n° 1, côté ouest du Contour, à l'angle de la rue Victor-Hugo, fut construit en [[1878]], par l'architecte Michel Gelly, un immeuble de rapport à huit travées, avec rez-de-chaussée, entresol et deux étages, le premier souligné par un grand balcon courant sur toute la longueur de la façade, les deux premiers niveaux en calcaire travaillé en bossage, l'accès à l'immeuble se faisant par une porte cochère monumentale avec deux cariatides symbolisant la race noire et la race blanche, oeuvre du sculpeur Pierre Resnays, qui étonnaient l'écrivain [[Jean de La Varende]], hôte de cet immeuble de 1899 à 1905, comme le rappelle une plaque apposée.<ref> ''Rennes au XIXe siècle architectes, urbanisme et architecture'', par Jean-Yves Veillard, éditions du Thabor - 1978</ref> En face, au n° 2, l'hôtel de Cuillé fit l'objet, en 1885, d'une extension au nord-ouest, sur les plans de l'architecte Jobbé-Duval.
Au n° 1, côté ouest du Contour, à l'angle de la rue Victor-Hugo, fut construit en [[1878]], par l'architecte Michel Gelly, un immeuble de rapport à huit travées, avec rez-de-chaussée, entresol et deux étages, le premier souligné par un grand balcon courant sur toute la longueur de la façade, les deux premiers niveaux en calcaire travaillé en bossage, l'accès à l'immeuble se faisant par une porte cochère monumentale avec deux cariatides symbolisant la race noire et la race blanche, oeuvre du sculpeur Pierre Resnays, qui étonnaient l'écrivain [[Jean de La Varende]], hôte de cet immeuble de 1899 à 1905, comme le rappelle une plaque apposée<ref>''Rennes au XIXe siècle architectes, urbanisme et architecture'', par Jean-Yves Veillard, éditions du Thabor - 1978</ref>. En face, au n° 2, l'hôtel de Cuillé fit l'objet, en 1885, d'une extension au nord-ouest, sur les plans de l'architecte Jobbé-Duval.
===La réunion du 2 juin 1788===
===La réunion du 2 juin 1788===
Au bas du contour, au n°2, se trouve ''l'[[hôtel de Cuillé]]'' dont l'entrée est précédée d'un large porche massif voûté. Le 2 juin 1788,  
Au bas du contour, au n°2, se trouve ''l'[[hôtel de Cuillé]]'' dont l'entrée est précédée d'un large porche massif voûté. Le 2 juin 1788, le Palais du Parlement ayant été fermé par les ordres de M. de Thiard, commandant militaire à Rennes, les parlementaires ayant protesté contre des édits royaux attentatoires aux libertés provinciales et enregistrés de force, le Parlement, auquel il avait été défendu de siéger, se réunit quand même à l'hôtel Cuillé, qui est aussitôt cerné par la troupe. Malgré cela, la Cour délibère avec calme dans le salon qui aboutit à la Motte, d'où l'on entend les cris du peuple aux prises avec les soldats.
Le Palais du Parlement ayant été fermé par les ordres de M. de Thiard, commandant militaire à Rennes, les parlementaires ayant protesté contre des édits royaux attentatoires aux libertés provinciales et enregistrés de force, le Parlement, auquel il avait été défendu de siéger, se réunit quand même à l’hôtel Cuillé, qui est aussitôt cerné par la troupe. Malgré cela, la Cour délibère avec calme dans le salon qui aboutit à la Motte, d’où l’on entend les cris du peuple aux prises avec les soldats.


Soudain, M. de Melesse, grand prévôt de la province, envoyé par M. de Thiard, notifie au Parlement 48 lettres de cachet émanant du roi. Les magistrats indignés, cèdent devant la force, tout en protestant énergiquement contre la violence déployée à leur égard. Ils quittent tous l’hôtel Cuillé aux acclamations de la foule, qui les accompagne jusque chez eux. Le palais fermé, c'est le constat fait dans les [[impressions d'un voyageur britannique sur Rennes en 1788]]. C'est aussi ici, qu'en avril [[1795]] banquetèrent "en un repas fraternel" les délégués républicains et les chefs royalistes après avoir signé un accord, [[le traité de la Mabilais, une éphémère pacification]].  
Soudain, M. de Melesse, grand prévôt de la province, envoyé par M. de Thiard, notifie au Parlement 48 lettres de cachet émanant du roi. Les magistrats indignés, cèdent devant la force, tout en protestant énergiquement contre la violence déployée à leur égard. Ils quittent tous l'hôtel Cuillé aux acclamations de la foule, qui les accompagne jusque chez eux. Le palais fermé, c'est le constat fait dans les [[impressions d'un voyageur britannique sur Rennes en 1788]]. C'est aussi ici, qu'en avril [[1795]] banquetèrent "en un repas fraternel" les délégués républicains et les chefs royalistes après avoir signé un accord, [[le traité de la Mabilais, une éphémère pacification]].  
===Lieu de manifestations===
===Lieu de manifestations===


L'hôtel de la préfecture d'Ille-et-Vilaine, maintenant hôtel de la préfecture de la Région,(ancien ''hôtel de Ruberso'', puis ''de Cornulier'', dont la partie centrale et l'aile droit ont été construites après 1860) se trouvant [[rue Martenot]], au nord, le square fut le lieu de nombreuses manifestations revendicatives, comme lors des [[événements des 4 et 5 février 1994]], ou de soutien comme le 20 septembre [[1958]] où le square est couvert de Rennais venus entendre le général de Gaulle s'exprimer du balcon de l'aile gauche de l'hôtel de préfecture, sur son projet de constitution.
L'hôtel de la préfecture d'Ille-et-Vilaine, maintenant hôtel de la préfecture de la Région (ancien ''hôtel de Ruberso'', puis ''de Cornulier'', dont la partie centrale et l'aile droit ont été construites après 1860), se trouvant [[rue Martenot]], au nord, le square fut le lieu de nombreuses manifestations revendicatives, comme lors des [[événements des 4 et 5 février 1994]], ou de soutien comme le 20 septembre [[1958]] où le square est couvert de Rennais venus entendre le général de Gaulle s'exprimer du balcon de l'aile gauche de l'hôtel de préfecture, sur son projet de constitution.


Le square est aussi devenu un lieu de mémoire dans sa partie maintenant dénommée [[place de l'Ordre national du Mérite]]. On y trouve, à l'est, une stèle aux morts du 41e Régiment d'infanterie. Le monument aux morts d'Ille-et-Vilaine, qui avait été érigé en [[1896]] en bordure du [[boulevard de la Liberté]], y a été implanté en 2007, en partie est, et, latéralement en bordure du square, [[Fichier:Stele_du_memorial_afn.jpeg|250px|right|thumb|Une des six faces gravées des trois stèles du mémorial aux morts d'AFN]] un mémorial composé de trois stèles de granit bleu de {{w|Lanhélin}}  fut inauguré le 8 septembre 2012, en souvenir des 339 enfants d'Ille-et-Vilaine morts pour la France de 1952 à 1962 pendant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie.
Le square est aussi devenu un lieu de mémoire dans sa partie maintenant dénommée [[place de l'Ordre national du Mérite]]. On y trouve, à l'est, une stèle aux morts du 41e Régiment d'infanterie. Le monument aux morts d'Ille-et-Vilaine, qui avait été érigé en [[1896]] en bordure du [[boulevard de la Liberté]], y a été implanté en 2007, en partie est, et, latéralement en bordure du square, [[Fichier:Stele_du_memorial_afn.jpeg|250px|right|thumb|Une des six faces gravées des trois stèles du mémorial aux morts d'AFN]] un mémorial composé de trois stèles de granit bleu de {{w|Lanhélin}}  fut inauguré le 8 septembre 2012, en souvenir des 339 enfants d'Ille-et-Vilaine morts pour la France de 1952 à 1962 pendant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie.


===Sur la carte===
===Sur la carte===
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