« Contour de la Motte » : différence entre les versions

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Sur le côté ouest s'élèvent ''l'[[hôtel de Robien de Kerambourg]]'' au n°3, ''l'hôtel de Kersalaün'' au n°5, construit après l'[[incendie de 1720]], en face duquel un escalier construit en 1739, fut ôté en 1846 pour l'abaissement du niveau de la voie, et ''l'[[hôtel de Bizien]]'', construit en 1703, qui abrita, de 1866 à  1872, le quartier général de la 16e division militaire, transféré [[rue de Corbin]], puis fut mis à la disposition de l'évêché de [[1905]] à 1982 et abrite le Tribunal administratif depuis janvier 1997.(On y voit sculptées, en haut à gauche, les armes du cardinal Charost, décédé le 7 novembre 1930 à Rennes).
Sur le côté ouest s'élèvent ''l'[[hôtel de Robien de Kerambourg]]'' au n°3, ''l'hôtel de Kersalaün'' au n°5, construit après l'[[incendie de 1720]], en face duquel un escalier construit en 1739, fut ôté en 1846 pour l'abaissement du niveau de la voie, et ''l'[[hôtel de Bizien]]'', construit en 1703, qui abrita, de 1866 à  1872, le quartier général de la 16e division militaire, transféré [[rue de Corbin]], puis fut mis à la disposition de l'évêché de [[1905]] à 1982 et abrite le Tribunal administratif depuis janvier 1997.(On y voit sculptées, en haut à gauche, les armes du cardinal Charost, décédé le 7 novembre 1930 à Rennes).


En haut du Contour, côté est, se trouve le [[square de la Motte]], version moderne de la promenade créée en [[1659]] sur des terrains qui avaient été prélevés en [[1424]] à l'abbaye de Saint-Georges pour la construction de la deuxième enceinte démolie pour cette promenade, de forme ovale, visible sur la plan Hévin de 1685, appelée ''Motte à Madame'', abréviation alors usuelle de "Motte à Madame l'Abbesse". C'est sur cette promenade que furent célébrées, pendant la 1ere République, la fête des enfants et celle des vieillards. La promenade fut maintes fois réaménagée. La partie descendante, au sud-est, était munie d'un grand escalier de granit, dessiné par l'architecte [[Millardet]] en 1829, aménagé pour recevoir des fontaines et déplacé en 1899 pour l'entrée sud du [[Thabor]], donnant sur la [[rue de Paris]]<ref>''Les rues de Rennes'', par Lucien Decombe. Le Roy, éditeur - 1892</ref>.
En haut du Contour, côté est, se trouve le [[square de la Motte]], version moderne de la promenade créée en [[1659]] sur des terrains qui avaient été prélevés en [[1424]] à l'abbaye de Saint-Georges pour la construction de la deuxième enceinte démolie pour cette promenade, de forme ovale, visible sur la plan Hévin de 1685, appelée ''Motte à Madame'', abréviation alors usuelle de "Motte à Madame l'Abbesse". C'est sur cette promenade que furent célébrées, pendant la 1re République, la fête des enfants et celle des vieillards. La promenade fut maintes fois réaménagée. La partie descendante, au sud-est, était munie d'un grand escalier de granit, dessiné par l'architecte [[Millardet]] en 1829, aménagé pour recevoir des fontaines et déplacé en 1899 pour l'entrée sud du [[Thabor]], donnant sur la [[rue de Paris]]<ref>''Les rues de Rennes'', par Lucien Decombe. Le Roy, éditeur - 1892</ref>.


===Très apprécié par ces messieurs du Parlement===
===Très apprécié par ces messieurs du Parlement===
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La promenade de la Motte avait été la deuxième promenade aménagée à Rennes, dans la 2e moitié du 17e siècle, après celle du Mail. Son rôle attractif, au 18e siècle après la reconstruction de la ville, se manifesta par les projets de rénovation et d'agrandissement dont elle fit l'objet. Le projet de Mousseux ([[1729]]), se présente sous la forme d'un cours, qui épouserait les contours de l'enceinte, prolongé à la porte de la [[rue des Francs-Bourgeois]]. Celui de l'ingénieur de la ville Abeille ([[1739]]) adoptait un plan régulier où les plantations suivent un tracé en ellipse sur la grande Motte, distincte de la petite Motte dotée d'un parterre. Ce choix s'explique par la création d'une seconde promenade, au [[port de Viarmes]].  
La promenade de la Motte avait été la deuxième promenade aménagée à Rennes, dans la 2e moitié du 17e siècle, après celle du Mail. Son rôle attractif, au 18e siècle après la reconstruction de la ville, se manifesta par les projets de rénovation et d'agrandissement dont elle fit l'objet. Le projet de Mousseux ([[1729]]), se présente sous la forme d'un cours, qui épouserait les contours de l'enceinte, prolongé à la porte de la [[rue des Francs-Bourgeois]]. Celui de l'ingénieur de la ville Abeille ([[1739]]) adoptait un plan régulier où les plantations suivent un tracé en ellipse sur la grande Motte, distincte de la petite Motte dotée d'un parterre. Ce choix s'explique par la création d'une seconde promenade, au [[port de Viarmes]].  


La Motte forme un cadre attrayant comme le montre la construction de plusieurs hôtels dès la fin du 17e siècle. Dotée d'un escalier monumental ([[1826]]) destiné à racheter la pente du terrain, après la démolition du portail et d'une portion de tour carrée, restes de l'église Saint-Georges, de la porte du même nom et de la petite Motte, pour permettre l'ouverture de la ''rue Louis-Philippe'', future rue Victor-Hugo, la promenade devient le cœur d'un nouveau quartier résidentiel réalisé par l'architecte Louis Richelot, dans les années [[1830]]<ref>Inventaire topographique, par Isabelle Barbedor -1998</ref>.
La Motte forme un cadre attrayant comme le montre la construction de plusieurs hôtels dès la fin du 17e siècle. Dotée d'un escalier monumental ([[1826]]) destiné à racheter la pente du terrain, après la démolition du portail et d'une portion de tour carrée, restes de l'église Saint-Georges, de la porte du même nom et de la petite Motte, pour permettre l'ouverture de la ''rue Louis-Philippe'', future [[rue Victor-Hugo]], la promenade devient le cœur d'un nouveau quartier résidentiel réalisé par l'architecte Louis Richelot, dans les années [[1830]]<ref>Inventaire topographique, par Isabelle Barbedor -1998</ref>.


===Puis moins au 19e siècle===
===Puis moins au 19e siècle===


Le [[Parc du Thabor|jardin du Thabor]] ouvert au public après la Révolution et très en vogue sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, compromit l'utilité de la Motte. Arrivant à Rennes en 1820, le voyageur Régis Jean Vaysse de Villiers<ref>''Rennes dans les guides de voyage du 19e siècle'', par Etienne Maignen. Bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine. t.CXII -2008</ref>, après avoir remarqué qu'on ne sait où se termine le faubourg de Paris et où commence la ville, donne à celle-ci comme point de départ "''la petite promenade de la Motte, qu'on longe à gauche, en tournant à droite. Elle forme le gracieux vis-à-vis du bel hôtel de l'intendance, aujourd'hui la préfecture, situé de l'autre côté de la rue qui, dans cette partie, devient une petite place''"<ref>''Rennes dans les guides de voyage du XIXe siècle'', par Etienne Maignen, bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine, t. CII - 2008</ref>. Plus bas à l'est, rue Martenot, rue riveraine, sont construits entre 1830 et 1843, de beaux hôtels particuliers d'architecture néo-classique (hôtels Richelot, de Courcy, Villemain).
Le [[Parc du Thabor|jardin du Thabor]] ouvert au public après la Révolution et très en vogue sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, compromit l'utilité de la Motte. Arrivant à Rennes en 1820, le voyageur Régis Jean Vaysse de Villiers<ref>''Rennes dans les guides de voyage du 19e siècle'', par Etienne Maignen. Bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine. t.CXII -2008</ref>, après avoir remarqué qu'on ne sait où se termine le faubourg de Paris et où commence la ville, donne à celle-ci comme point de départ "''la petite promenade de la Motte, qu'on longe à gauche, en tournant à droite. Elle forme le gracieux vis-à-vis du bel hôtel de l'intendance, aujourd'hui la préfecture, situé de l'autre côté de la rue qui, dans cette partie, devient une petite place''"<ref>''Rennes dans les guides de voyage du XIXe siècle'', par Étienne Maignen, bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine, t. CII - 2008</ref>. Plus bas à l'est, [[rue Martenot]], rue riveraine, sont construits entre 1830 et 1843, de beaux hôtels particuliers d'architecture néo-classique (hôtels Richelot, de Courcy, Villemain).


Au milieu du 19e siècle, un Rennais dresse le constat :"''La Motte, telle qu'elle existe de nos jours, est plutôt une esplanade qu'une promenade publique. Trop voisine du Thabor pour qu'on s'y arrête quand une fois on est sorti du centre de la ville, trop éloignée de celui-ci pour servir de promenoir public, la Motte sera utilisée tôt ou tard pour la construction de quelque grand établissement municipal. Déjà l'on a songé à y placer le bâtiment universitaire qui s'élève définitivement sur les quais'' ( N.B :actuellement [[Musée des Beaux-Arts]]) ''et quelques années plus tôt on voulut y bâtir le théâtre''."<ref> ''Rennes Moderne'', par A. Marteville. t.2. Deniel et Verdier - 1849</ref> Et Alfred de Courcy d'ironiser sur la ville et sur la Motte :
Au milieu du 19e siècle, un Rennais dresse le constat :"''La Motte, telle qu'elle existe de nos jours, est plutôt une esplanade qu'une promenade publique. Trop voisine du Thabor pour qu'on s'y arrête quand une fois on est sorti du centre de la ville, trop éloignée de celui-ci pour servir de promenoir public, la Motte sera utilisée tôt ou tard pour la construction de quelque grand établissement municipal. Déjà l'on a songé à y placer le bâtiment universitaire qui s'élève définitivement sur les quais'' ( N.B :actuellement [[Musée des Beaux-Arts]]) ''et quelques années plus tôt on voulut y bâtir le théâtre''."<ref> ''Rennes Moderne'', par A. Marteville. t.2. Deniel et Verdier - 1849</ref> Et Alfred de Courcy d'ironiser sur la ville et sur la Motte :